LES EFFETS DE LA CULPABILITE

 

LES JEUNES ET LA CULPABILITÉ

 

Les effets de la culpabilité

 

          Évidemment, il y a une différence entre les effets de la culpabilité objective (légale et théologique) et ceux de la culpabilité subjective (psychologique). Pour bien comprendre de quoi nous parlons, je conseille au lecteur de se reporter à un précédent article, dans cette même rubrique : « les jeunes et le problème de la culpabilité » ; article dans lequel nous définissions ces trois types de culpabilité.

 

          La culpabilité légale t’expose à des poursuites et à des représailles ; la culpabilité théologique t’amènera au jugement et à la mort si tu ne bénéficies pas du pardon grâce à l’expiation de Jésus-Christ ; la culpabilité subjective, quant à elle, peut provoquer diverses conséquences. Voici cinq principales réactions à la culpabilité :

 

1. La condamnation

 

          Supposons que les autres te réprimandent, menacent de te rejeter et, d’une façon générale, te montrent que tu es un raté. Autrement dit, ils te font sentir que tu es extrêmement coupable. Ta réaction naturelle face à cela pourrait être de baisser les bras et de souscrire à cette évaluation négative. Tu peux te dire : « Ils ont raison. Je suis vraiment un raté ! » En approuvant leur évaluation, tu participes à leur condamnation de toi-même.

 

          Tout jeune qui réagit de cette façon a immanquablement l’air morose et sombre. Souvent, lorsqu’il parle aux autres, il baisse la tête, incapable de les regarder dans les yeux. Inconsciemment (ou, dans les cas extrêmes, consciemment), il se punit de diverses manières. Une telle auto-condamnation peut aussi se traduire par une incapacité de se détendre, un refus des compliments, une incapacité à dire « non » aux demandes des autres ou une privation volontaire de loisirs. Elle risque de déboucher sur une grave dépression ou même sur des tentatives de suicide. Fuis donc de toutes tes forces une telle réaction. Non, tu n’es pas un raté ; Dieu peut faire de belles choses avec toi. « Ainsi parle maintenant l’Éternel...Ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi !...Parce que tu as du prix à mes yeux, parce que tu es honoré et que je t’aime... » (Esaïe 43.1, 4).

 

2. La Rébellion

 

          As-tu remarqué que certaines personnes se rebellent dès qu’elles commencent à se sentir coupables ? Si quelqu’un leur dit : « Tu es un raté », elles pensent : « Puisque c’est comme ça, tu vas voir ce que le raté va te faire ! », et elles font tout pour envenimer la situation, comme ce fils de pasteur qui racontait qu’il se révoltait en permanence contre son père et l’église. Un jour, d’un air provocant, il a déclaré que lors d’une beuverie avec ses copains, il avait porté à ses lèvres une bouteille de bière en hurlant : « A la santé du conseil des anciens de l’église ! »

 

          D’autres ne se rebellent pas si ouvertement. Ils sont comme une personne mariée qui fait de la résistance passive. Face aux menaces, aux sarcasmes ou aux provocations de leur partenaire, ils se défendent sans parole : ils sont en retard, négligent les travaux domestiques ou se plongent dans des activités extérieures au détriment de leur famille. Malheureusement, cette résistance passive suscite plus de colère et de culpabilité qu’elle ne résout de problèmes.

 

          Les adolescents ou les pré-ados qui réagissent de cette façon à la culpabilité psychologique peuvent faire preuve de rébellion envers leurs parents, l’église, les enseignants ou les adultes en général. Parfois, c’est envers les figures d’autorité qui suscitent les plus grands sentiments de culpabilité (que ce soit par les paroles, par l’attitude ou par l’exemple) que la rébellion est la plus aiguë.

 

3. Le déni

 

          Une autre façon de réagir aux sentiments de culpabilité est de les nier en justifiant nos failles et nos péchés. Or, la Bible dit : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous...Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le [Dieu] faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. » (1 Jean 1.8, 10)

          Tu dis, par exemple : « Par rapport aux autres, je ne suis pas si mauvais », « c’est mon caractère, un point c’est tout » », ou « la nature humaine est ainsi faite »...Quelquefois, tu caches ta culpabilité en projetant tes fautes sur les autres. Tu décèles en eux les péchés et les points faibles que tu te caches à toi-même. En te polarisant sur les autres, tu évites de prendre conscience de tes lacunes. Là encore, la Parole de Dieu déclare : « ...Qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. » (Romains 2.1)

          La Bible dit : « Celui qui caches ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde » (Proverbes 28.13). C’est la triste expérience qu’a faite le roi David, après avoir commis l’adultère. Il dit à Dieu : « Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée ; car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse comme celle de l’été ». Mais il ajoute : « Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité ; j’ai dit : J’avouerai mes transgressions à l’Éternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. » (Psaume 32.3-5)

 

          Si tu tentes de gérer ta culpabilité en la niant ou en la rationalisant, tu peux devenir extrêmement acerbe, surtout envers tes parents ou tes frères et sœurs. Tu peux soutenir énergiquement que tu es innocent alors que ta responsabilité dans une certaine action ou attitude est évidente pour tous.

 

4. La confession

 

          La confession est la quatrième réaction typique de la culpabilité. Chaque fois que tu te sens coupable, tu t’aimes moins, tu te sens davantage éloigné de Dieu et tu crains sa punition ou sa rétribution. Aussi apprends-tu à admettre que tu as tort afin d’éprouver un soulagement. Pour mettre un terme à ta souffrance psychique, tu demandes pardon. A première vue, cela semble être une solution positive. La confession, telle une baguette, peut t’ôter d’un seul coup ton sentiment de culpabilité, et tu te sens mieux dans ta peau, accepté par Dieu et exempt de toute punition.

 

          Mais quels sont les motifs de ta confession ? As-tu réellement pris à cœur la personne que tu as offensée ? As-tu regretté d’avoir mal agi, ou juste essayé de te débarrasser de sentiments de culpabilité déplaisants ? Dans le dernier cas, il ne s’agit nullement de repentance biblique.

 

          Si tu résous ton problème de culpabilité de cette façon, tu feras peut-être mille excuses pour un acte que tu recommenceras ensuite très vite. On te surprendra souvent à t’exclamer : « Mais j’ai dit que j’étais désolé ! » Tu es désolé, c’est vrai...mais parce que tu t’es fait prendre, et non parce que tu as mal agi !

 

5. L’authentique et sincère repentance

 

          Lorsque la culpabilité que tu ressens provient d’une réelle conviction et n’est pas une simple convention, tu peux éprouver une véritable repentance et trouver le pardon de Dieu.

 

          Les effets du sentiment de culpabilité ne sont pas tous négatifs. Certaines personnes ont appris à admettre leurs erreurs, à en sortir grandis, à les confesser à Dieu et aux autres et à se reposer sur l’assurance que « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1.9) Dieu dit : « C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés » (Esaïe 43.25. La Bible dit encore : « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu. » (1 Pierre 3.18)

 

Paul BALLIERE

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