L’ADDICTION AUX JEUX VIDEO

 

L’ADDICTION AUX JEUX VIDEO

 

(1° partie)

 

          La Bible déclare : « Chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pierre 2.19). Voici quelques témoignages effrayants qui confirment la véracité de la parole de Dieu :

 

          Paul a maintenant 16 ans. A 8 ou 9 ans, il a commencé à jouer à des jeux gratuits sur Internet. C’était très épisodique : deux ou trois fois par semaine, quand il pouvait accéder à l’ordinateur avec sa sœur, jamais plus d’une heure. C’était une manière rapide, facile, de passer le temps. Parallèlement, il pratique la natation depuis l’âge de 6 ans ; c’est à ses yeux un véritable loisir, il y est attaché. Les jeux vidéo étaient plutôt un simple moyen de passer du bon temps, de se divertir.

          En grandissant, il a eu accès à l’ordinateur plus facilement, on lui a offert une Nintendo DS, puis une tablette. Là, il s’est pris de passion pour les jeux de stratégie, en réseau, autour d’une communauté. Il aimait ce côté interactif. Il pouvait jouer jusqu’à 5 heures du matin, plutôt au cours du week-end ou des vacances scolaires. En semaine, c’était très marginal : il essayait encore de réguler les choses. Les choses ont dérapé quand il a eu une console, il y a deux ans. Il s’est mis à des jeux de tir à la première personne, parfois jusqu’à 1 heure du matin – alors qu’il avait cours à 8 heures – principalement quand ses parents n’étaient pas là. De fil en aiguille, il a commencé à sécher les cours assez souvent, entre la troisième et la seconde (qu’il a redoublée). Il ne se posait pas trop de questions, et ne culpabilisait pas. Il avait juste envie de rester chez lui pour pouvoir jouer. Il y passait une bonne partie de la journée, parfois en ne grignotant que quelques morceaux de pain…

          Forcément, le lycée a fini par alerter ses parents. Ils ont repéré une consultation dédiée aux écrans et aux jeux vidéo. Pour lui, sa pratique était excessive, mais le mot "addiction" lui semblait exagéré…

 

          N. est un lycéen de 18 ans. Il y a environ deux ans, il a rompu avec une fille dont il était réellement amoureux. Devoir changer d'établissement et se retrouver seul avec la déprime dans la tête a fait qu’il s’est investi dans le monde du jeu vidéo. Jouant de plus en plus, il a voulu opter pour un PC gamer à Noël 2011, et plus les mois passaient, plus il se renfermait sur lui-même. A l'heure actuelle, il a 18 ans, et reconnaît passer environ 99 heures par semaine devant un écran (travail et loisirs y compris). Il se couche à des heures impossibles (parfois 3 heures ou 5 heures du matin pour se lever à 6h 30). Il déclare : « Je peux le dire avec certitude, j'ai une dépendance aux jeux vidéo, j'ai besoin de ma "dose", je ne fais que ça, je ne parle plus que de ça, je ne rêve plus que de ça. Depuis quelque temps je trouve mon comportement assez alarmant, j'essaye de changer, j'essaye de sortir plus souvent mais en vain..."

 

          "Lorsque je suis arrivé en master », déclare A., 23 ans, étudiant en master finances, « je jouais absolument tous les jours, je devenais de plus en plus irritable et je sortais de moins en moins avec ma copine qui me l'a fait remarquer à plusieurs reprises. Mes premières notes ont été décevantes. J'ai été vite surpris du niveau et j'ai commencé à comprendre qu'il fallait vraiment que je mette un peu de côté les jeux vidéo pour me concentrer sur les études. Mais malgré tout, je continuais à jouer encore et encore. Je commençais à sauter des repas, je me suis surpris à jouer des journées entières pendant le week-end sans m'en rendre compte. Il y a peu, j'ai eu une masse de travail non négligeable à faire et pourtant, j'ai tout fait à la dernière minute, bâclé, et tout ça pourquoi ? Parce que je voulais absolument atteindre mon rang gold sur League of Legends... J'avais largement le temps de m'y prendre à l'avance, mais j'ai préféré jouer encore et encore... »

 

          A l'achat de sa Xbox 360, M., 19 ans, sans emploi, ne pensait pas que tout allait dégénérer « comme ça ». « Au début », dit-elle, « je jouais par plaisir. Je passais tout au plus deux heures par jour sur Call of Duty. Puis les choses ont basculé. Je me suis mise à jouer de plus en plus... Au fil des semaines, je me suis totalement repliée sur moi-même. Je restais enfermée des jours dans ma chambre sans sortir, je me nourrissais à peine. La seule chose qui m'importait était de jouer. Je ne faisais que ça, jour et nuit. » Inutile de préciser que cette situation a provoqué pas mal de problèmes. M. est devenue asociale, elle a perdu énormément de poids. Et mentalement, elle s’est retrouvée fatiguée de tout. Mais tout cela ne l'empêchait pas de jouer. C'était une obsession...

 

          La Bible n’a-t-elle pas raison de parler de « ceux qui...vivaient captifs dans la misère et dans les chaînes » ? (Psaume 107.10)

 

Le problème de l’addiction aux jeux vidéo

 

          Les jeux vidéo : une passion moderne controversée…Au centre d'un véritable débat de société, les jeux vidéo font en effet polémique y compris dans la communauté des psychologues. Certains considèrent que les jeux vidéo présentent un réel danger d'addiction et de rupture avec le réel ; d'autres pensent au contraire que, sur l'ensemble de la population des pratiquants, le bilan de ces jeux est plutôt positif, même (!) s'il ne faut pas nier l'existence de cas pathologiques bien réels. Ce n’est pas sans raison qu’il existe aujourd'hui des consultations spécialisées en milieu hospitalier.

 

          C’est désormais officiel : depuis le 18 juin 2018, l’addiction aux jeux vidéo est reconnue comme une maladie à part entière par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle porte le nom de « gaming disorder ». L’OMS la définit comme « un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux numériques qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables ».

          L’OMS a fixé trois critères cumulés de cette addiction: une perte de contrôle, un temps important passé à jouer, des conséquences négatives sur la vie quotidienne. A cela elle rajoute une durée : le trouble du comportement doit se manifester sur une période de douze mois minimum.

          Concrètement, l’addiction aux jeux vidéo, chez l’adulte comme chez l’adolescent, peut-être décelée à travers certains signes :

          l’anxiété, l’agressivité, la tristesse.

          La modification de l’humeur, l’irritabilité.

          Le conflit : ce symptôme se réfère à des conflits avec d’autres personnes, avec d’autres activités ou avec soi-même. L’addiction aux jeux vidéo affecte les relations interpersonnelles, génère l’apparition de conflits de travail ou d’études et, par ailleurs, le sentiment subjectif de perte de contrôle.

          Les symptômes de sevrage : lorsqu’il n’est pas possible de jouer ou que le temps de jeu est réduit, le joueur manifeste une série de symptômes similaires à ceux qui se produisent dans un syndrome de sevrage.

 

          Un addict du jeu vidéo se caractérise aussi par une expérience subjective d’euphorie et d’excitation en jouant. D’autres signes encore peuvent être décelés. Nous en parlerons un peu plus loin. Le joueur atteint de cette maladie va peu à peu abandonner ses activités, ses relations sociales pour pouvoir consacrer tout son temps au jeu, qui va devenir son unique priorité. Certains symptômes sont identiques à ceux de l’addiction au casino en ligne et autres jeux d’argent.

 

          L’addiction aux jeux vidéo est un problème d’actualité. Le développement technologique croissant et l’influence d’Internet ont fait que de plus en plus de personnes ont accès à des jeux, en particulier en ligne.

          Dans le monde, 2,5 milliards de personnes jouent à ces jeux. La France compterait 31 millions de joueurs réguliers. S’il s’agit d’un loisir constructif pour certains, d’autres se réfugient dedans et deviennent totalement dépendants. Adulte, ado ou enfant, l’addiction aux jeux vidéo peut concerner toutes les tranches d’âges. D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, la moyenne d’âge des joueurs est de 34 ans.

 

          Les jeux vidéo sont les jeux préférés des 10-15 ans, et concernent davantage les garçons que les filles. L’ado subit une phase compliquée au cours de laquelle son corps change, ses émotions se bousculent… Se réfugier dans les jeux vidéo peut alors devenir une « bouée de sauvetage ». « En général, il se cherche, a du mal à extérioriser. C'est comme une solution pour apaiser une agressivité en lui, par exemple », déclare Marthylle Lagadec, psychologue spécialiste en addictions comportementales à Paris. Elle ajoute : « La pratique du jeu occupe alors une fonction qu’il ne retrouve pas ou dont il n’a pas accès dans sa vie réelle. À ce moment-là, le jeu n’est plus récréatif mais devient une solution pansement inadaptée car il l’isole plus. "

 

          Sans s’en rendre compte, l’adolescent, « à fleur de peau », perd le contrôle de sa consommation de jeux vidéo. Il a du mal à arrêter de jouer malgré les limites imposées par ses parents. Comme le jeu vidéo est devenu sa seule source de plaisir, s’il cesse son activité, il peut devenir triste, exprimer de la colère, réagir de façon excessive. Sans avoir la possibilité de jouer, le jeune ressent un manque et l’exprime par son attitude.

 

          On observe cependant que les jeux vidéo sont de plus en plus prisés par les adultes, jeunes et moins jeunes.

          Il est notoire que leur pratique excessive représente un réel danger pour quiconque, quel que soit son âge.

 

          Les risques de dépendance les plus importants concernent les jeux en réseaux et notamment les jeux de rôle multi-joueurs. « Les jeux en ligne multi-joueurs sont plus addictifs que les autres. Le jeu continue quand l’ado ne joue pas. Il va alors perdre des pouvoirs, des niveaux, c’est pour ces raisons que cela devient obsessionnel, il y pensera très souvent lorsqu’il sera occupé à autre chose », informe Marthylle Lagadec. Ces jeux sont des MMORPG (Massevely Multiplayer Online Role Playing Game – Jeux de rôle massivement multi-joueurs), précise l’Institut Fédératif des addictions comportementales.

          On considère qu’il y a addiction aux jeux vidéo lorsque le joueur se livre à ce type d’occupation de façon excessive, c’est-à-dire à partir d’une trentaine d’heures par semaine, bien plus que le temps consacré par les « hardcore gamers » - ou gros joueurs - à leur passion, à savoir entre 18 et 20 heures par semaine.

 

          La parole de Dieu pose une question pertinente : « Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez… ? » (Romains 6.16)

 

Les effets de l’addiction aux jeux vidéo

 

          Certains signes doivent alerter les parents, les symptômes d’addiction aux jeux vidéo étant généralement toujours les mêmes. On note par exemple des résultats scolaires subitement en baisse, un désintérêt pour tout autre type d’activité mais aussi pour les relations sociales (amicales et familiales). En effet, la pratique des jeux vidéo dans le cadre d’une addiction occupe la majeure partie du temps, puisque le sujet est incapable de réduire le temps qu’il consacre aux jeux. Cela au détriment d’autres activités qui le passionnaient pourtant, comme le sport, la musique, les arts plastiques ou tout simplement les sorties entre copains. Le jeune a tendance à s’isoler et ne souhaite plus sortir de chez lui.

 

          On peut constater des répercussions sur son sommeil car le joueur « addict » a tendance à jouer même la nuit, écourtant ainsi son temps de repos.

 

          Parfois, l’addiction peut également se répercuter sur l’équilibre alimentaire. Il faut aussi prendre en considération l’effet de tolérance : comme dans les addictions aux substances, il existe un besoin croissant de jouer pour atteindre un sentiment équivalent à celui éprouvé au début. Cela signifie que le joueur passera de plus en plus de temps devant le jeu, générant un cercle vicieux. Ce que la Bible dit du vin peut s’appliquer aux effets désastreux du jeu vidéo : « Il finit par mordre comme un serpent, et par piquer comme un basilic...J’en veux encore ! » (Proverbes 23.32, 35)

 

          Marthylle Lagadec indique encore : « Mauvaises notes, difficultés à se concentrer, troubles de la mémoire et du sommeil… être dépendant aux jeux vidéo peut engendrer des répercussions lourdes sur la vie sociale de l’enfant. Il s’isole et voit de moins en moins l’intérêt de jouer avec ses amis ou interagir avec ses camarades de classe, il ne veut pas faire des activités sportives ou de loisirs, préférant s’installer devant l’écran. »

 

          Une personne fragile qui présente une addiction aux jeux vidéo risque de se retrouver tôt ou tard en état de souffrance psychique et de grande solitude. Il en résulte un mal-être évident.

          Si rien n’est fait pour lui permettre de rompre avec son addiction, le jeune est exposé peu à peu à l’échec scolaire et à une désocialisation. Il peut, à plus ou moins long terme, perdre l’estime de soi.

 

          Plus d’un esclave de cette addiction pourrait dire : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera… ? » (Romains 7.25)

          Comment s’en sortir ? Jésus dit qu’il est venu « pour proclamer aux captifs la délivrance » (Luc 4.19). Il a déclaré aussi : « Si donc le Fils [Jésus lui-même] vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8.36)

          C’est ce dont nous parlerons, si Dieu le veut, dans notre prochain article.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Coustillas (dimanche, 23 juillet 2023 18:55)

    Bonjour,
    J'ai lu votre article sur les addictions aux jeux vidéos, et j'aurais besoin d'aide et de conseil pour mon fils qui est dépendant aux jeux vidéos mais qui ne veut pas le reconnaître.
    Je sais qu'il joue la nuit, il a déjà dépensé beaucoup d'argent dans les jeux vidéos. Avec son père nous avons pu l'arrêter a temps avant qu'il ne vide tout son compte en banque.mais je ne sais pas s'il ne recommencera pas.
    Cette situation dure depuis longtemps.
    Nous sommes chrétiens, et nous avons deux fils, il s'agit du plus grand qui a déjà 21 ans.
    Nous sommes bien démunis face a la situation.
    Merci de nous conseiller

    Mme Coustillas