UN PARDON ETERNEL

 

 

UN PARDON ETERNEL

 

Le pardon de Dieu est éternel et irréversible. Les saintes Écritures enseignent cette merveilleuse vérité en de nombreux endroits, par exemple dans cette belle clause de la nouvelle alliance : « Je pardonnerai leurs iniquités, et... je ne me souviendrai plus de leurs péchés » (Hébreux 8 ;12). Cette déclaration pénètre au cœur même de l'alliance nouvelle, meilleure et immuable. Si le Seigneur, dont la prérogative consiste à punir ou pardonner, déclare qu'il ne se souviendra plus de nos péchés, nous avons l'assurance qu'il s’agit d'un pardon éternel que rien ne viendra renverser. Cette déclaration est plus qu'une promesse. Bien sûr, une promesse de la part de Dieu est sûre et certaine, mais celle-ci vient sous la forme d’une alliance. C’est une promesse absolue que Dieu s’est astreint dans sa grâce d’accomplir. Nous ne persévérons pas dans cet état de pardon en raison de la qualité de nos œuvres, mais à cause de la pérennité de la puissance de l’expiation du Seigneur et grâce à la fidélité absolue de Dieu envers son alliance. Une fois que Dieu accorde son pardon, il ne le révoque jamais. Ce pardon demeure sur nous dans toute sa gloire et sa puissance.  

 

 

Irréversible  

 

David enseigne aussi cette vérité consolatrice : « Autant l’orient est éloigné de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions » (Psaume 103.12).  

Les péchés de ceux qui sont pardonnés ne se lèveront plus jamais contre eux, à moins de parvenir à lier les deux points cardinaux opposés que sont l’est et l’ouest, ce qui est impossible. David déclare autre part : « Heureux celui à qui la transgression est remise, à qui le péché est pardonné» (Psaume 32.1). Cela ne peut être vrai que si le pardon est total, gratuit et éternel. Sinon, de quelle paix de la conscience jouirions-nous ici-bas et quelle espérance de la gloire entretiendrions- nous dans l'au-delà ? La pérennité du pardon de Dieu ne dépend pas de la constance de notre obéissance. Nous ne retombons pas sous sa colère et sa condamnation chaque fois que nous péchons. Si c'était le cas, David aurait du mal à décrire le pécheur pardonné comme étant heureux ». Si le pardon divin n'est pas éternel et irréversible, nous sommes alors dans une position de grande incertitude. En fait, il est très improbable que nous n’obtenions jamais le bonheur éternel. Avec un espoir de bonheur futur si précaire, notre paix dans le présent disparaît.   

 

 

Plus aucune condamnation  

 

La même vérité s'exprime ainsi : « Tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés» (Michée 7.19). L'écrivain inspiré compare les transgressions à un rocher ou quelque autre objet lourd qu’on jette dans la mer sans espoir de jamais le recouvrer. Une énorme montagne jetée dans l'océan y disparaît et y est perdue pour toujours. Par cette image frappante, le Saint-Esprit enseigne que le pardon du pécheur est éternel. Pareillement, le Seigneur déclare : « On cherchera l'iniquité d'Israël, et elle n'existera plus, le péché de Juda, et il ne se trouvera plus; car je pardonnerai au reste que j'aurai laissé » (Jérémie 50.20). Là encore, ceux à qui le Dieu de grâce pardonne voient tous leurs péchés pardonnés pour toujours. Parlant à son Église de l’ancienne alliance par la bouche d'Ésaïe, le Seigneur dit : « il en sera pour moi comme des eaux de Noé: J'avais juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre; je jure de même de ne plus m'irriter contre toi et de ne plus te menacer. Quand les montagnes s'éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s'éloignera point de toi, et mon alliance de paix ne chancellera point, dit l'Éternel, qui a compassion de toi » (54.9,10). Nous n'avons pas ici simplement une parole du Seigneur, mais un serment qui assure le peuple du pardon de sa grâce.  

L'apôtre Paul met au défi tout adversaire du croyant par ces mots : « Qui accusera les élus de Dieu ?... Qui les condamnera ? » (Romains 8.33,34) Ces mots audacieux n’ont aucun sens si le pardon peut être révoqué ou si le pécheur, une fois acquitté, peut de nouveau retomber sous la condamnation.  

Le pardon des péchés est un élément important du message de l'Évangile, dont le langage joyeux est : « Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé » (Actes 13.38). Cette merveilleuse bénédiction du pardon des péchés se reçoit par la foi dans le Rédempteur mort sur la croix. Comme il est écrit : « Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés » (Actes 10.43). Nous sommes réconciliés avec Dieu en croyant le témoignage infaillible que Dieu a donné de son Fils. Le sang expiatoire de Christ est aspergé sur notre cœur, Dieu applique son pardon à notre conscience et notre âme goûte de sa paix.    

 

 

Le soin continuel de Dieu    

 

La vérité de la gratuité du pardon ne s’oppose en rien au fait que le Seigneur discipline ceux à qui il a pardonné. Il corrige les croyants en raison de leurs reculs, mais ces punitions ne font qu'apporter la preuve de son amour et de son soin continuel à leur égard. De cette manière, le croyant a l’assurance que le Seigneur ne lui retirera jamais sa bonté et ne permettra jamais à sa fidélité de se détourner de lui (Psaume 89.33,34).    

L'Écriture ordonne au croyant de prier continuellement pour le pardon de ses péchés. Cela ne contredit pas du tout ce que nous avons dit sur la nature totale, gratuite et éternelle de ce pardon. Quand un croyant pèche, il ne retombe pas sous la condamnation de Dieu. Il demeure son enfant, mais il a besoin de l'application de la grâce du pardon sur son cœur de sorte à restaurer sa relation avec Dieu. Les croyants pèchent chaque jour contre Dieu, attristent son Esprit et blessent leur conscience. Ils ont besoin chaque jour de l’effusion du sang de Jésus et du renouvellement d’un sentiment de pardon. Il est de leur devoir de chercher ces choses auprès du trône de la grâce.    

Quelle n’est pas la merveille du pardon divin ! Il est parfait et exactement à la mesure des besoins des pauvres pécheurs démunis que nous sommes. Tout en lui encourage le plus indigne et coupable à chercher à l'obtenir auprès du Dieu de miséricorde. Mais il est essentiel, pour que ce pardon procure la paix à la conscience et le salut à l'âme, qu’il soit total, gratuit et éternel.   

N'importe quoi en dessous de ces normes ne répondrait pas à tous nos besoins. Si le pardon n'est pas total, il nous faut encore souffrir éternellement pour nos péchés non pardonnés. S’il n’est pas gratuit, il nous est impossible de répondre aux conditions exigées pour être pardonnés. S'il n'est pas éternel, nous demeurons sous le coup de l'anxiété, craignant qu’il soit révoqué en raison de nos péchés. En conséquence, nous devons tout faire pour promouvoir un plein pardon.    

 

 

En conclusion    

 

Que pensez-vous de ce merveilleux pardon ? Est-ce qu'il répond à vos besoins ? Est-il digne de votre acceptation ? Peut-être êtes-vous insouciant, quelqu'un à l’aise dans ses péchés. Ou bien vous recherchez avec énergie les plaisirs de cette vie incertaine. Pouvez-vous vous contenter de vivre et mourir sans connaître ce pardon ? Considérez-vous votre besoin du pardon de Dieu comme sans importance ? Rappelez-vous que vous avez péché, que vous êtes condamné et que,  sans pardon, vous connaîtrez une mort éternelle. Vous êtes au bord d’un terrible précipice. Éveillez-vous de votre torpeur ! Vous pourriez être balayé dans l'éternité dans l’heure qui vient, paraître devant le Juge de tous sans aucun espoir d’aide. Un moment encore, et votre vie parviendra à son terme, et vous serez perdu pour toujours. Puisse Dieu, dans sa grâce, ne pas vous permettre de continuer davantage dans une condition aussi effroyable.    

Êtes-vous conscient de votre besoin et désirez-vous ardemment le pardon divin ? Alors, levez les regards vers Jésus sur la croix. Il est vrai que vos iniquités abondent mais, par sa mort expiatoire, la grâce du pardon surabonde. Réjouissez-vous et prenez courage car le pardon que vous désirez est un don gratuit de Dieu. Béni soit-il pour une bénédiction aussi étonnante ! Comme il est merveilleux que votre salut éternel et la gloire de Dieu soient liés dans la provision gratuite d'un tel pardon ! Ne restez pas à distance, tout tremblant ! Approchez-vous avec assurance pour recevoir le pardon de Dieu au travers du sang de Christ. Dieu a déclaré dans sa parole de vérité que vous ne serez pas déçu.    

Connaissez-vous déjà la bonté du pardon divin ? Ayant reçu un grand pardon, vous devriez aimer beaucoup (Luc 7.47). Le souvenir d’une bénédiction aussi riche devrait ouvrir votre cœur et le remplir d’affections saintes envers votre Rédempteur, le pousser à l’'adoration et vous donner du zèle pour toute bonne œuvre. Cette grande faveur devrait vous amener à montrer de la compassion envers ceux qui vous offensent. Dieu vous a pardonné vos « dix mille talents », vous devriez pardonner aux autres leurs « cent deniers » (Matthieu 18.21-35).    Loin d’être une motivation à commettre le mal, ce pardon incline le cœur vers ce qui est bon. Il vous amènera à aimer Dieu et à avoir en horreur tout ce qui s'oppose à sa sainteté et à sa volonté révélée. Un sentiment du pardon produira en vous une tristesse selon Dieu à cause du péché, que celui-ci soit caché dans votre cœur ou qu'il se manifeste ouvertement dans votre vie. Cela vous amènera à le confesser devant Dieu avec honte et chagrin. Ces fruits du pardon de Dieu apparaissent à des degrés variables chez ceux qui connaissent cette bénédiction. En revanche, ceux qui professent l'avoir reçu mais continuent de vivre sous la domination du péché et ne pardonnent pas à autrui, ceux-là se trompent malheureusement.

 

Abraham BOOTH  

 

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