C'EST DANS DEUX JOURS

          Triste mercredi saint, couvert des ténèbres de la trahison !

          La fête des Azymes, appelée « Pâque », approche. Les grands prêtres et les docteurs de la loi cherchent les moyens de faire mourir Jésus, car ils ont peur du peuple. C'est alors que Satan entre en Judas, surnommé « Iscariote », l'un des Douze. La « machine infernale » change soudainement de rythme. Le traître s'en va conférer avec les principaux religieux et les chefs des gardes du temple. Il est prêt à leur livrer Jésus. Une aubaine aussi inattendue ne se refuse pas. Pensez donc ! L'occasion est inespérée et trop belle pour les membres influents du Sanhédrin. Ne cherchaient-ils pas à s'emparer du Nazaréen avant la fête, pour éviter l'agitation d'une populace méprisable ? Et voici Judas, qui leur sert, sur le plateau de la ruse, le prophète encombrant !

         

          Sans perdre de temps, on persuade le traître qu'il ne peut exiger plus que le prix fixé par Moïse dans la loi: trente pièces d'argent pour compenser la perte d'un esclave. C'est le prix magnifique auquel le Fils de Dieu est estimé !

         

          Déjà sous l'effet des bouffées délirantes d'un bonheur satanique, les grands prêtres et les officiers concluent « l'affaire » avec Judas. Il aura son argent. Dès lors, le traître cherche le bon moment pour livrer Jésus sans que le peuple s'en aperçoive.

         

          Un jour, tandis qu'un certain nombre de disciples l'avaient abandonné, Jésus dit aux Douze: « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » (La Bible, Évangile de Jean 6.67). La question était limpide, l'appel sans ambiguïté. Une prise de position était nécessaire. Il fallait partir, ou rester. Partir, s'ils trouvaient, comme certains, sa parole trop dure. Rester, mais avec un cœur entier pour leur Maître.

         

          A quoi bon les demi-positions, les compromis, les masques, les apparences, les faux-semblants ? A quoi bon les cœurs tièdes que le Seigneur vomira tôt ou tard ?

         

          Judas est un voleur. Le trésorier de la première communauté de disciples met la main dans la caisse. Jésus le sait. Mais la grâce de Dieu est patiente. Le Seigneur espère le changement de conduite et la repentance du pécheur.

         

          Le complot ourdi aujourd'hui par Judas et les Sanhédrites est la douloureuse et cinglante confirmation d'une parole de la Bible: « L'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments ». Deux lignes des Écritures suffisent à résumer la vie de Judas (La Bible, 1° épître de Paul à Timothée 6.10).

         

          La brebis galeuse aurait dû faire preuve de courage, et quitter le troupeau. Le péché domine son cœur. Demeurer dans la communion de Jésus en caressant l'iniquité est pure perte. Ce mercredi saint en est l'indiscutable démonstration.

         

          Ou bien, Judas continue de suivre Jésus, ce qui est de loin le meilleur, mais alors il abandonne sa double vie. La Bible dit: « Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu'il s'éloigne de l'iniquité. » (La Bible, 2° épître de Paul à Timothée 2.19)

         

          Au lieu de cela, le traître n'eut le courage d'emprunter ni l'une, ni l'autre de ces voies. Il demeure donc avec Jésus. Et avec son péché. Nous apprendrons, un peu plus tard, qu'il mettra fin à ses jours. Il tombera, se rompra par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se répandront (La Bible, Actes des apôtres 1.18). Il en est ainsi des chutes spirituelles. Un jour vient où tout ce qui est à l'intérieur de l'être, dans le cœur, paraît en pleine lumière, à la vue de tous.

         

          A choisir, il est préférable d'offrir à nos frères, et au monde, un caractère semblable à celui de notre Dieu. N'a-t-il pas des entrailles de miséricorde pour éclairer ceux qui sont dans les ténèbres et l'ombre de la mort, et pour diriger leurs pas dans le chemin de la paix ? (La Bible, Évangile de Luc 1.78-79) Les entrailles de Dieu, ou les entrailles de Judas ? Le choix s'offre à nous maintenant.

 

          Dieu veut agir au plus profond de notre être, par la puissance du Saint-Esprit, pour nous rendre semblables à lui. Nous sommes appelés à revêtir « l'homme nouveau », et des sentiments nouveaux. « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience » (La Bible, épître de Paul aux Colossiens 3.12). Acceptons la mort de notre vieille nature, pour que les sentiments de Jésus soient manifestés en nous, et au travers de nous.

          C'est en s'approchant de la poitrine de l'Église fidèle que le monde aura la révélation de Christ, et découvrira le pardon, la paix, et l'amour qui est le lien de la perfection.

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