ET DIEU RIT

ET DIEU RIT

 

          Depuis de longs jours, la Judée avait été agitée. Le tumulte des chefs religieux, à peine camouflé sous les traits de l'hypocrisie, n'avait cessé de s'amplifier jusqu'au paroxysme de la croix.

          Ici, on avait entendu le grondement d'un peuple ingrat. Là, une conspiration maligne s'était construite, pierre à pierre, jusque dans le temple. Plus loin, roi juif et gouverneur romain, ennemis jurés d'hier, s'étaient finalement ligués contre le Seigneur et contre son Messie.

 

          L'affaire était maintenant classée. On s'était débarrassé du Nazaréen. Il était temps. Il séduisait le peuple, bouleversait l'ordre établi, ôtait les masques. Il fallait en finir, et vite. C'était fait.

 

          Il restait toutefois un point embarrassant à régler. Pour les ennemis de Jésus, tout danger n'était pas écarté. Ils se souvenaient d'une prophétie de l'imposteur. Elle avait couru sur tous les pavés de la sainte cité: il irait à Jérusalem, il souffrirait beaucoup de la part des anciens, des principaux prêtres et des scribes, il serait mis à mort, et il ressusciterait le troisième jour (La Bible, Évangile de Matthieu 16.21).

          Ils avaient pu faire périr le faux Messie, que pourraient-ils contre lui si ses disciples venaient, de nuit, dérober son corps, et proclamer sa résurrection ? Qu'adviendrait-il si le peuple croyait à la réalisation de cette prophétie ? La supercherie prendrait des allures de cauchemar.

          Le matin, donc, après en avoir délibéré, les chefs religieux se donnent rendez-vous à la porte du prétoire, et demandent au gouverneur romain la surveillance du sépulcre jusqu'au troisième jour. Garder un cadavre ? Comme ils insistent, Pilate leur offre une garde romaine, et leur enjoint d'assurer eux-mêmes la sécurité du tombeau. L'Évangéliste Matthieu constate, non sans ironie, que les Juifs placèrent non seulement les soldats à l'entrée du sépulcre, mais qu'ils apposèrent les scellés sur la pierre. Ainsi, la réalisation de la prophétie devenait impossible.

 

          Et là-haut, très haut, Dieu rit (Psaumes 2.4).

 

          Dimanche matin. Le ciel prend des teintes de triomphe et d'allégresse. Dieu va gagner. C'est la revanche de la vie sur la mort, de Jésus sur Satan, du ciel sur l'enfer. Dieu déploie sa force dans le Christ en le ressuscitant des morts (La Bible, épître aux Ephésiens 1.20). C'est l'écho terrestre du rire céleste.

          Puis, il y a un grand tremblement de terre. Un ange descend du ciel, vient rouler la pierre qui est devant le sépulcre, et s'assied dessus. Son aspect est comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige. Les gardes tremblent de peur, et deviennent comme morts. Finalement, ils s'enfuient vers la ville...

 

          Et il est là, le ressuscité de Pâques. Il était mort, il vit pour les siècles des siècles.

          Il est là, triomphant du désespoir, séchant les larmes.

          Il est là, debout derrière elle. « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? demande-t-il. Le tombeau est vide. Quel grand désarroi ! Pauvre Marie de Magdala, qui prend son Seigneur pour le jardinier ! Une requête monte alors de son cœur vers le « jardinier »: « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai » (La Bible, Évangile de Jean 20.15).

 

          Ne serait-ce pas la première prière de Pâques ?

 

          « Si c'est toi qui l'as emporté... » Si, en ce jour, ami lecteur, tu décidais d'adresser cette même prière à Dieu, il te dirait alors que c'est bien lui qui a emporté Jésus, son Fils bien-aimé, hors du sépulcre, le délivrant des liens de la mort, et le ressuscitant avec gloire.

 

          « Dis-moi où tu l'as mis... » Dieu te dirait aussi où il a mis Jésus. Il l'a souverainement élevé à sa droite dans les lieux célestes. Christ est dans le sanctuaire divin, officiant pour toi. Tu peux le voir, par la foi, couronné de gloire et d'honneur. Tu peux puiser en lui tout le triomphe de son ministère céleste pour ton âme et pour ta vie.

 

          « Et je le prendrai ». C'était le désir de Marie de Magdala. Et le tien ? Ne veux-tu pas dire: « Aujourd'hui, Seigneur, je te prends comme mon Maître, te laissant vivre ta vie de ressuscité en moi, une vie de victoire sur Satan, le monde et le péché. Règne en moi » ?

 

Paul BALLIERE

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