MON AMI, MONTE PLUS HAUT
« Mais, lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place, afin que quand celui qui t'a invité viendra, il te dise: Mon ami, monte plus haut.»
(La Bible, Évangile de Luc 14.10)
Le sentiment de notre indignité ne doit pas nous rendre sourds à l'appel de la grâce. Si l'humiliation est la voie unique nous menant à la miséricorde divine, il n'est pas bon que nous demeurions dans un état de perpétuelle conviction de péché. Nous ne supporterions pas indéfiniment le feu de l'Esprit Saint, jugeant notre âme coupable. Nous en mourrions. Dieu le sait. Aussi, nous invite-t-il à saisir son pardon.
Nous avons apprécié la profondeur de l'amour de Dieu. Il nous a tendu la main dans l'abîme de notre souillure. Découvrons maintenant avec bonheur la hauteur de cet amour. Laissons-nous élever dans la puissance des compassions divines. Nous étions couchés dans la mort, le Seigneur nous relève dans le triomphe de sa vie. Ne restons donc pas dans le sentiment écrasant de nos fautes. Courbés sous la conviction de nos péchés, et repentants, entendons cette parole de restauration: « Mon ami, monte plus haut. » Le Maître nous invite près de lui, à sa table. Il désire partager avec nous son festin abondant, ses bêtes grasses, et sa joie. « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » (La Bible, Épître aux Romains 5.1)
Cette faveur dont nous sommes l'objet servira de modèle pour les autres. L'apôtre dit: « J'ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir en moi le premier toute sa longanimité, pour que je servisse d'exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. » (La Bible, 1° Épître à Timothée 1.16) En effet, la dernière place, laissée vacante, pourra bientôt être occupée par une âme, un instant encore trop imbue d'elle-même. Le péché nous a fermé le péché de l'arbre de vie. La propre justice ne nous l'ouvrira jamais. Que de cœurs remplis de pensées orgueilleuses ont été dispersés et renvoyés à vide ! Heureux ceux qui, plus tard, changeront d'attitude pour implorer la pitié du Sauveur !
Sur une terre d'exil, et au sein d'un royaume étranger, l'Église, peuple troublant et indésirable, partage actuellement l'opprobre de Christ. Sa foi est tournée en ridicule. Sa moralité alimente les railleries du monde. Le nom de son Époux est blasphémé. Elle occupe la dernière place. Mais Jésus vient la chercher. Il dira bientôt: « Mon amie, monte plus haut ! »
Quelle gloire !
Paul BALLIERE
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