UN GESTE D’ENFANT, UN MIRACLE DIVIN
« Qu’est-ce que cela pour tant de gens ? »
(La Bible, évangile de Jean 6.9)
Tu regardes tes faibles ressources : celles de ta foi, celles de ton Église ; et puis tu sondes les besoins infinis du monde, du monde qui meurt dans l’ignorance et dans la haine, du monde malade et qui refuse les remèdes.
Qu’est-ce que cela pour tant de gens ? A peu près comme cinq pains d’orge pour cinq mille hommes ! À peine ! À quoi bon les offrir ?
Seul un petit garçon, un enfant, peut être assez naïf pour apporter ses pains et ne pas se sentir ridicule. Pour lui, un océan se fait avec un baquet d’eau, et il n’y a pas de différence entre 5 et 5.000. On demande du pain ; il en a ; le voilà !
C’est ce geste du petit garçon que ton Maître attend de toi ; ce geste qui donne ce qu’il a et qui, tout « bêtement », pense que ça peut servir, puisqu’on le lui demande.
Si tu raisonnes comme un homme, tu ne feras jamais ce geste ; tu garderas tes pains et la foule pourra mourir de faim. Car il fallait ce geste pour que le miracle s’accomplisse.
Certes Dieu pourrait tout faire en se passant de nous, mais il a choisi plutôt d’utiliser nos ressources, de revêtir de sa puissance notre faiblesse, de bâtir sa maison sur ce petit caillou que tu lui donnes.
A lui seul, ton acte ne vaut rien ; mais si ton Maître s’en empare, s’il le multiplie par 100 et puis par 1.000, ce geste d’un enfant naïf aura nourri la foule.
Philippe VERNIER
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