UN BOUQUET DE MYRRHE

 

UN BOUQUET DE MYRRHE

 

« Tandis que le roi est dans son entourage, mon nard exhale son parfum.

Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe

qui repose entre mes seins.»

(Cantique des cantiques 1.12-13)

 

          Le Cantique des cantiques est destiné aux saints, aux rachetés. Au seuil de ce livre, il nous semble entendre la voix de Dieu: « Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte ». Ceux qui veulent entrer ici ont besoin de l'onction de l'Esprit qui enseigne toutes choses.

 

          Sulamith reste absorbée dans la contemplation de son bien-aimé. En présence du roi Salomon, une seule pensée la remplit: celle du berger qu'elle aime. Bien-aimés, disons comme le psalmiste: « Quel autre ai-je au ciel que toi ? Et sur la terre je ne prends plaisir qu'en toi » (Psaume 73.25).

 

          Recueillons toute la sève de notre texte d'aujourd'hui:

 

Une possession personnelle

 

          « MON bien-aimé... »

 

          Nous percevons l'enseignement qui se cache derrière les images du Cantique. Notre Seigneur Jésus-Christ s'est donné pour que nous le possédions entièrement.

 

Aimer bien

 

          « Mon BIEN-aimé... »

 

          Pas seulement « aimé », mais « BIEN-aimé » ! Le Seigneur attend que nous l'aimions bien, de la bonne manière, en qualité et en quantité, comme lui le désire, et de plus en plus, dans la consécration et dans l'obéissance. « L'amour consiste à marcher selon ses commandements » (2 Jean 6).

 

Le bien-aimé

 

          « Mon BIEN-AIME... »

 

          Cette expression se retrouve vingt-six fois dans le Cantique. Vingt-six correspond d'ailleurs, selon le nombre et la somme des lettres, au tétragramme sacré « YHWH ». Pas de doute, le berger, c'est bien le Seigneur, et non pas le roi Salomon.

 

Une appréciation personnelle

 

          « ...est POUR MOI... »

 

          Le monde a ses appréciations diverses de Jésus. Mais nous ? « Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme ? » (Matthieu 16.13). Mais ensuite, Jésus interroge les siens: « Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? » (Matthieu 16.15). Les pharisiens demandèrent à l'aveugle guéri ce qu'il pensait de Jésus: « Toi, que dis-tu de lui..? » (Jean 9.17). Cette question, très importante, Jésus nous la pose également. Nous ne pouvons pas nous y dérober.

 

Un bouquet

 

          « Mon bien-aimé est pour pour moi UN BOUQUET... »

 

          Cette expression renferme une notion d'abondance. Il n'est pas question ici de quelques gouttes, ou d'un brin, ou d'une simple fleur, mais d'un bouquet entier. C'est comme un plein trésor.

 

          Christ n'est-il pas cette richesse-là pour les siens ? Ne peut-il pas répondre à tous leurs besoins ?

 

          Le bouquet évoque aussi l'idée de la diversité. L’Écriture dit de Christ: « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Colossiens 2.9). En Jésus, se trouve une merveilleuse diversité. Pensons aux multiples aspects de sa personne. Il est à la fois prophète, sacrificateur, roi, époux, ami, berger...Quel merveilleux Seigneur nous avons !

          Suivons-le dans les multiples aspects de son itinéraire spirituel: sa vie, sa mort, sa résurrection, son ascension, son glorieux retour. Quel bouquet exquis !

          Contemplons ses multiples vertus: sa douceur, son abnégation, son amour, sa fidélité, sa vérité, sa justice...Quelle richesse et quelle diversité !

 

La myrrhe

 

          « ...un bouquet de MYRRHE »

 

          Ce parfum était fabriqué avec la résine de l'arbre du même nom. Il était renfermé dans des sachets que l'on portait sur la poitrine. Tout le corps était ainsi imprégné de l'odeur de ce parfum.

 

          Un bouquet de myrrhe ! Il n'est pas question de myrrhe «en vrac », prête à tomber sur le sol et à être foulée aux pieds, mais un bouquet lié, bien arrangé. Nous comprenons bien l'enseignement de l'Écriture ici: attachons un grand prix aux paroles de Jésus, à ses ordonnances, à son caractère divin, fixons nos pensées sur lui, serrons-le sur notre cœur !

 

          La myrrhe a une grande valeur. A cause de la famine qui sévissait en Canaan, Jacob envoya ses fils en Égypte pour acheter des vivres. Il leur fit prendre dans leurs sacs des meilleures productions du pays, à offrir à l'homme qui gouvernait l’Égypte. Parmi ces excellents produits, se trouvait la myrrhe (Genèse 43.11). Notre Seigneur n'a-t-il pas une grande valeur à nos yeux ? N'est-il pas plus qu'un bouquet de myrrhe sur notre cœur ? Ne désirons-nous pas « être enrichis d'une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science » (Colossiens 2.2-3) ?

 

          La myrrhe était réputée pour son parfum. Sommes-nous imprégnés du parfum de notre Bien-aimé ? « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance ! Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent », disait Paul (2 Corinthiens 2.14-15). « Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde: c'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement » (1 Jean 4.17).

 

          La myrrhe était employée comme remède par les anciens médecins. Christ est le remède de Dieu à tous nos maux. « ...Ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé...et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (Esaïe 53.4-5).

 

          La myrrhe était utilisée pour la préservation. Après la mort de Jésus, Joseph d'Arimathée demanda à Pilate la permission de prendre le corps du Seigneur. « Nicodème...vint aussi, apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès » (Jean 19.39). Mieux que la myrrhe, Jésus a le pouvoir de nous préserver dans le domaine spirituel. Il peut nous garder de toute chute, de toute corruption, et nous faire paraître devant sa gloire irrépréhensible et dans l'allégresse (Jude 24).

 

          La myrrhe désinfecte. Connaissons-nous quelqu'un qui puisse nous purifier, comme Jésus ? Il « a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts » (Hébreux 1.3). « Le sang de Jésus nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7).

 

          La myrrhe embellit. Quand le roi Assuérus voulut remplacer la reine Vasthi, qu'il avait destituée, on rassembla à Suse, la capitale, toutes les jeunes filles vierges et belles de figure. « Chaque jeune fille allait à son tour vers le roi Assuérus, après avoir employé douze mois à s'acquitter de ce qui était prescrit aux femmes; pendant ce temps, elles prenaient soin de leur toilette, six mois avec de l'huile de myrrhe, et six mois avec des aromates et des parfums en usage parmi les femmes » (Esther 2.12). Christ nous prépare pour son avènement et son règne glorieux. Il nous embellit, afin que nous soyons dignes de lui, lors de son retour. Il le fait par sa parole et par l'action toute puissante du Saint-Esprit. Il développe en nous sa vie, ses pensées, ses sentiments. Il nous rend capables de marcher comme il a marché lui-même, et d'accomplir ses œuvres. Notre destinée est d'être semblables à lui.

 

Paul BALLIERE

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