« RENDS-MOI LA JOIE DE TON SALUT »
(La Bible, Psaume 51.14 )
Seigneur, vois, je ne suis que le dernier de tes petits disciples ; je n’ai pas beaucoup d’intelligence, je me retrouve mal dans les choses du ciel, mais je t’aime.
Je suis sans doute resté trop occupé de ma vie matérielle et c’est pourquoi ta vie à toi a tant de peine à naître en moi !
Il me semble que je suis fait d’une pâte plus lourde que celle des autres hommes. D’où vient que mon âme connaisse si rarement la joie, quand il en est de bien plus malheureux que moi que j’entends rire et chanter ? Sans la joie, Seigneur, la foi même de tes saints serait une terre sans soleil, et leur charité n’aurait pas de parfum. Ils sont comme les oiseaux du ciel, comme les fleurs des champs, comptant sur toi pour les nourrir et les vêtir, mais tu leur donnes par-dessus le marché ce débordement du cœur qui est comme le chant des oiseaux et le parfum des fleurs.
C’est cela qui me manque et dont tu me vois tous les jours accablé. Il me semble que tu réponds si rarement à mon appel ! Si rarement cette cloche de joie qui tinte au carillon de l’Évangile résonne aussi dans mon cœur !
Et pourtant tu disais « heureux les affligés ! » Ne le suis-je pas assez ? « Heureux ceux qui ont faim et soif ! » Sais-tu combien j’ai faim de partager la joie de tes élus ?
Seigneur, je suis prêt à te bénir malgré tes silences et malgré la solitude, mais fais au moins que mon âme se réchauffe ! Donne-moi quelque chose, ne fût-ce que le cœur joyeux d’un vagabond qui siffle au long des routes, ou la chanson du rossignol !
Je voudrais t’aimer comme on se réjouit et non plus comme on porte un écrasant fardeau !
Philippe VERNIER
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