LE RÉDEMPTEUR SOLITAIRE

 

LE RÉDEMPTEUR SOLITAIRE

 

« Il n’y aura personne dans la tente d’assignation

lorsqu’il entrera pour faire l’expiation dans le sanctuaire,

jusqu’à ce qu’il en sorte. »

(Lévitique 16.17)

 

          A la fin des siècles, Jésus, notre « divin Aaron », devait faire l’expiation des péchés du monde entier. Pénétrant dans le sanctuaire céleste, il y porterait son propre sang, une fois pour toutes. Il entrerait seul. Et c’est ainsi que les événements se sont déroulés, selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu.

 

          Les clameurs de la foule en liesse se sont tues. Les vêtements, étendus hier sur le chemin, ont été vite ramassés après le passage du Roi de Sion. Les branches d’arbres, jonchant la route, ont été poussés par le pied du passant indifférent . Jérusalem reste pourtant fébrile. Une fièvre en cache une autre. Celle des petits et des parias, unis pour acclamer le Fils de David, fait place à celle des grands, des propres justes et des hypocrites, curieusement d’accord pour mettre à mort le prophète dérangeant. Là-bas, entre Bethphagé et la cité sainte, les « Hosanna » se sont évanouis devant les convulsions d’une nation désespérément rebelle et sourde à l’amour de son Dieu. Tout près, la coalition des politiques et des religieux gronde entre le temple et le prétoire. Le Nazaréen doit mourir. C’est écrit. Ce n’est plus qu’une question de temps, et de mauvaise foi. Tout ira vite. Les méchants savent faire.

 

          Gethsémané, le « pressoir à huile », est alors le lieu du combat solitaire, comme l’avait annoncé Esaïe : « J’ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d’entre les peuples n’était avec moi » (63.3). Jésus prie pour faire la volonté du Père, jusqu’à la croix. Les disciples dorment dans l’ombre de la tristesse et de l’incompréhension. Mais qui peut raisonnablement être avec lui, à cette heure de rédemption ? Il est le seul juste et saint, le seul médiateur entre Dieu et nous. Un ange le fortifie ; Jean assiste à la crucifixion ; Marie a le cœur transpercé devant tous les événements douloureux qui surviennent. Mais Jésus seul nous sauve. Il est suffisant. Il a tout accompli sur la croix pour notre rachat. Que pourrions-nous ajouter à ce chef-d’œuvre ? Rien. Qui pourrait lui être associé dans cette mission de rédemption ? Personne. Recevons-le avec humilité, repentance, et foi.

 

Paul BALLIERE

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