TES YEUX SONT DES COLOMBES

 

TES YEUX SONT DES COLOMBES

 

« Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes. »

(Cantique des cantiques 1.15)

 

Nous avons ici une exclamation d'admiration dans la bouche de Salomon.

 

Beauté réaffirmée

 

          On ne se lasse pas de contempler la beauté de la bien-aimée. Elle est évoquée tout au long du Cantique.

          C'est d'abord Sulamith elle-même qui la constate: « ...Je suis belle... » (1.5).

          Plus tard, ce sont les filles de Jérusalem qui en parlent: « ...Ô la plus belle des femmes... » (1.8).

          Puis, Salomon la décrit: « ...tes joues sont belles... » (1.10). Voyez encore 1.15: « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! » . Ces paroles pleines d'admiration reviennent en 4.1: « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! »; et en 6.4: « Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa »; et encore en 7.7: « Que tu es belle, que tu es agréable...»

 

          Il en est ainsi de l'Église, la bien-aimée de Christ. Elle est belle, de la beauté céleste et divine. «...Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » (Ephésiens 5.25-27).

 

          Âmes bien-aimées, ne regardez pas à votre incapacité naturelle, à votre impuissance, à votre faiblesse. Fixez les yeux sur « Celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse » (Jude 24). Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ, notre Seigneur, accomplira ses desseins bienveillants à votre égard, sans faillir à ses promesses.

 

Ses yeux sont des colombes

 

          Il n'est pas dit que la Sulamithe a des yeux de colombes, mais que ses yeux sont des colombes. Ce qui signifie que le caractère et la nature de la colombe se voient dans ses yeux.

 

          Elle a les mêmes yeux que son bien-aimé. « Mon bien-aimé est blanc et vermeil...ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux » (Cantique des cantiques 5.10,12). Ayons le même regard que Jésus, la même vision que notre Bien-aimé.

 

          Considérez l'importance du regard dans les Ecritures :

 

          Le péché commence souvent par le regard. La Bible parle de la convoitise des yeux. Le péché d'Eve a débuté par un regard: « La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit et en mangea » (Genèse 3.6).

 

          Le salut passe par un regard, celui de la foi. Jésus dit: « La volonté de mon Père, c'est que quiconque contemple le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » (Jean 6.40).

 

          La course chrétienne se vit en portant les regards sur Christ: « Nous donc aussi...rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi... » (Hébreux 12.1-2).

 

          Tout au long de notre marche avec Dieu, nous apprenons à voir comme Dieu voit: le monde, le péché, les âmes, les frères, les choses d'en haut. C'est pourquoi Jésus dit à l'Eglise de Laodicée: « Je te conseille d'acheter de moi...un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies » (Apocalypse 3.18). Ne devrions-nous pas faire la prière de David: « Donne à mes yeux la clarté, afin que je ne m'endorme pas du sommeil de la mort » ? (Psaume 13.4).

 

          Quand le Seigneur paraîtra, comment serons-nous rendus semblables à lui ? Par le regard de la contemplation et de l'adoration éternelles. « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est » (1 Jean 3.2)

 

La simplicité et la sincérité

 

          Les yeux expriment ce que nous sommes. Celle dont les yeux sont des colombes est appelée « colombe » par le berger bien-aimé: « Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher... » (2.14); « Ouvre-moi...ma colombe » (5.2). Voyez encore 6.9: « une seule est ma colombe... » (6.9).

 

          Dans les yeux de la Sulamithe, comme dans ceux des colombes, on pouvait lire la simplicité. En effet, Jésus dit: « Soyez...simples comme les colombes » (Matthieu 10.16). Le mot simplicité, ici, est le contraire d'hypocrisie, de duplicité. Nous devons avoir les regards uniquement sur Jésus. Il a déclaré: « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre » (Matthieu 6.24).

          Dans le Psaume 26, David parle de deux sortes d'assemblée: l'assemblée de ceux qui font le mal, et l'assemblée de l'Éternel. « Je hais l'assemblée de ceux qui font le mal, je ne m'assieds pas avec les méchants...Mon pied est ferme dans la droiture: je bénirai l'Éternel dans les assemblées » (Psaume 26.5,12). On choisit de se trouver dans l'une ou dans l'autre, mais on ne peut être dans les deux à la fois. N'ayons donc pas les yeux du caméléon qui peut regarder dans deux directions différentes en même temps !

 

La pureté

 

          Sulamith n'a pas les yeux du renard ou du faucon qui expriment l'impureté et la fourberie. Elle aurait pu dire comme David: « Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux; je hais la conduite des pécheurs » (Psaume 101.3); ou comme Job: « J'avais fait un pacte avec mes yeux » (Job 31.1).

 

          La Sulamithe n'a pas non plus les yeux du corbeau. Cet oiseau est un charognard qui se nourrit de cadavres. Il est attiré par la corruption et la décomposition de la chair. Il n'en est pas ainsi de la colombe. En voici la preuve: « Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait faite à l'arche. Il lâcha le corbeau, qui sortit, partant et revenant, jusqu'à ce que les eaux eussent séché sur la terre. Il lâcha aussi la colombe, pour voir si les eaux avaient diminué à la surface de la terre. Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour poser la plante de son pied, et elle revint à lui dans l'arche, car il y avait des eaux à la surface de toute la terre. Il avança la main, la prit, et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche. Il attendit encore sept autres jours, et il lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche. La colombe revint à lui sur le soir; et voici, une feuille d'olivier arrachée était dans son bec » (Genèse 8.6-11). Le corbeau était à l'aise sur les cadavres du déluge, et il s'en nourrissait. La colombe n'y posait même pas la plante de son pied.

 

          Corbeau ou colombe ? A nous de choisir. Où mettons-nous les pieds ? De quoi notre âme se nourrit-elle ? Quelle est notre véritable identité spirituelle ?

 

La douceur

 

          La colombe est l'un des symboles du Saint-Esprit. « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui » (Matthieu 3.16). Or, la douceur est l'une des manifestations du fruit de l'Esprit: « Le fruit de l'Esprit, c'est l'amour...la douceur... » (Galates 5.23).

 

          Jésus désire voir cette vertu dans le caractère de sa bien-aimée. « Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche » (Philippiens 4.5).

 

          Vivons dans sa communion. Abandonnons notre cœur à l'action du Saint-Esprit. Il formera et développera en nous le caractère de Christ, lui qui était doux et humble de cœur.

 

Le discernement spirituel

 

          Que nos yeux soient des colombes, illuminés par le Saint-Esprit ! Acquérons ainsi la compréhension, la perception spirituelle des choses, par l'Esprit de Dieu.

 

          Comme les disciples autrefois, comprenons les Écritures comme il convient, avec l'intelligence spirituelle (Luc 24.45)! Si les païens ont l'intelligence obscurcie, nous, enfants de Dieu, nous avons le privilège d'être transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait (Romains 12.2). « ...Ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu...L'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne » (1 Corinthiens 2.9-10,14-15). Avoir des yeux qui sont des colombes, pour voir et comprendre spirituellement les choses, est le privilège de l'Épouse de Christ. L'Église véritable a des perceptions spirituelles qui la rendent belle et attrayante.

 

          La Sulamithe a commencé à exprimer la place que le bien-aimé tient dans son cœur. C'est pourquoi elle est si belle à ses yeux. Pour Jésus-Christ, notre beauté consiste dans l'appréciation que nous avons de lui-même.

 

          Une âme qui a des yeux qui sont des colombes, désire plus encore. Comme David l'exprimait dans le Psaume 55, une âme de cette qualité voudrait les ailes de la colombe: « Je dis: Oh! Si j'avais les ailes de la colombe, je m'envolerais, et je trouverais le repos » (psaume 55.7).

 

          Ô, mon âme, puisses-tu prendre ton envol vers l'intelligence des mystères spirituels, et te reposer dans la sagesse divine, loin de la pesanteur et de l'attraction terrestres. Dans ce repos, tu connaîtras des sommets spirituels. « Les ailes de la colombe sont couvertes d'argent, et son plumage est d'un jaune d'or » (Psaume 68.14). Portée sur les ailes d'argent de la rédemption, du rachat et du salut divin, tu pourras alors te blottir dans le plumage de la foi, et de la participation à la nature divine !

 

Paul BALLIERE

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