COMMENT MÉDITER UN PASSAGE DES ÉPÎTRES

 

COMMENT MÉDITER UN PASSAGE DES ÉPÎTRES

 

          Les épîtres, en particulier celles de l’apôtre Paul, sont considérées souvent comme difficiles. Pourtant, leur simple méditation peut nous apporter de nombreux éléments enrichissants.

 

          Prenons quelques versets d’un de ces développements « dogmatiques » que l’on considère généralement comme arides : Éphésiens 1.3-6.

 

          Lisez ces versets dans votre Bible, et, avant de continuer la lecture de cet article, notez toutes les pensées simples et édifiantes qu’ils contiennent.

 

          Vous aurez certainement remarqué que :

          - Dieu est, pour nous chrétiens, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ;

          - Il nous a bénis de toutes sortes de bénédictions ;

          - Il nous a élus (c’est-à-dire choisis) ;

          - Il nous veut saints et irrépréhensibles ;

          - Il nous aime ;

          - Il désire faire de nous ses enfants adoptifs.

 

          Nous trouvons déjà dans ces affirmations de nombreux sujets de louanges. Sans aller plus loin, nous pouvons faire monter à Dieu notre prière de reconnaissance pour tout ce qu’il a ainsi fait pour nous.

 

          Observons maintenant le texte de plus près :

 

          « Béni soit Dieu ».

          Je suis arrêté par le premier mot. Je pensais que c’était Dieu qui nous bénissait ; peut-il être béni lui-même ? Je consulte mon dictionnaire. Il m’apprend que bénir vient de « bene » : bien, et dicere : dire. Donc bénir signifie : dire du bien (de quelqu’un). Un des sens donnés par le Petit Larousse est : « glorifier, remercier, bénir son bienfaiteur ». Je peux donc m’associer à la louange qui jaillit du cœur de l’apôtre et bénir Dieu, le glorifier et le remercier pour ses bienfaits.

          Est-ce que je ne pourrais pas aussi bénir Dieu devant les hommes ; dire du bien de lui, raconter le bien qu’il m’a fait ? C’est notre réponse aux bénédictions divines, Dieu l’attend de nous, les v.6, 12, 14 nous l’apprennent.

          Paul commence par louer Dieu. Il le fait dans presque toutes ses épîtres. Ma prière commence-t-elle aussi par la louange ?

 

          « Le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ».

          Dieu, pour nous, n’est pas un être lointain, inconnu et inaccessible ; il est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Si je connaissais le fils ou la fille du Président de la République, ce personnage important cesserait d’être pour moi un magistrat inabordable. Si j’avais quelque faveur à lui demander, je saurais comment l’atteindre. Dieu est devenu pour moi un Père, si Jésus-Christ est devenu mon Seigneur. « Je monte vers mon Père et votre Père. » (Jean 20.17) Mais Jésus-Christ est-il vraiment mon Seigneur ? Est-ce que je lui obéis comme à un Maître souverain ?

 

          « Qui nous a bénis ».

          Je retrouve le sens habituel du mot bénir : faire du bien. Dieu est amour, il veut nous rendre heureux, nous bénir. Il l’a fait (le verbe est au passé). Je vais découvrir dans ce passage, tout ce qu’il a fait pour moi.

 

          « De toutes sortes de bénédictions spirituelles ».

          Pas d’uniformité ou de parcimonie dans la bénédiction divine. Dieu veut nous combler de ses biens. Dans une autre version, je lis : « de toute bénédiction » ; de toute la bénédiction qu’il possédait dans le ciel. « Tout est en Christ » et, par lui, Dieu nous donne, avec abondance, ses richesses spirituelles. Je m’attendais peut-être à des bénédictions matérielles en devenant chrétien, mais Dieu avait d’autres biens en réserve pour moi. Les biens matériels ne durent qu’un temps, ils attachent notre cœur à cette terre et risquent de le fermer aux véritables richesses. Dieu nous donne ce qu’il a de meilleur : les biens éternels que ni les voleurs, ni la mort ne peuvent nous ravir.

 

          « Dans les lieux célestes ».

          Qu’est-ce ? Les parallèles m’indiquent d’autres versets de la même épître où cette expression revient :

          - 1.20 : c’est là où Christ est assis actuellement à la droite de Dieu.

          - 2.6 : nous y sommes assis avec lui.

          - 3.10 : c’est le lieu où se trouvent aussi les dominations et les autorités (angéliques ou démoniaques, 6.12).

          Ces lieux célestes sont donc une position, plutôt qu’un endroit, une manière de vivre. En effet, où se trouve Jésus-Christ actuellement ? « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom » (Matthieu 18.20) ; « je suis avec vous tous les jours » (Matthieu 28.20) ; « je viendrai à vous » (Jean 14.18). C’est bien aussi sur cette terre que nous avons à lutter contre les dominations sataniques (6.12). Il faut sans doute comprendre cette expression, comme nous dirions, « sur le plan spirituel ». Lorsque nous vivons par l’Esprit, nous pénétrons dans les lieux célestes. Comment ? En Christ. Je ne puis pénétrer dans « les lieux célestes » de cette terre, c’est-à-dire dans l’atmosphère, qu’en avion. J’y reste seulement aussi longtemps que je demeure dans l’avion. De la même manière, je ne pénètre dans « les lieux célestes » qu’ « en Jésus-Christ ». « Hors de moi, vous ne pouvez rien faire ». Je retrouverai cette expression « en Christ » tout au long de cette épître. Chaque fois, elle sera la clé d’une autre bénédiction spirituelle.

          La première d’entre elles est indiquée aux v.4-6 : « en lui, Dieu nous a élus ». Si j’ai participé ou assisté à des élections, je sais combien les candidats tiennent à être élus. Moi, je l’ai été, sans rien faire – et j’ai été choisi, non par des hommes faillibles, mais par Dieu lui-même. Loué soit-il !

 

          « Avant la fondation du monde ».

          Les parallèles m’indiquent qu’à cette époque déjà, Dieu m’a accordé sa grâce en Jésus-Christ (2 Timothée 1.9) et a inscrit nos noms dans le livre de vie (Apocalypse 13.8). Mystère insondable de son amour que je ne puis qu’accepter dans la louange et l’adoration.

          Dans quel but m’a-t-il élu ? Pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui. Je peux me perdre en réflexions stériles sur le pourquoi de l’élection. Dieu me répond pour quoi il m’a élu, dans quel but il m’a choisi. Il voulait un peuple saint qui lui appartienne en propre (voyez Deutéronome 4.20).

          Ma vie répond-elle à cette vocation ?

 

          Le verset 5 contient un mot qui nous fait peur : « Prédestinés ». Nous voyons tout de suite le spectre d’une doctrine qui a divisé et qui divise encore les chrétiens. Regardons d’un peu plus près : si nous décomposons le mot, il nous effarouchera déjà moins : prédestiné. Lorsque je fabrique un objet, je le destine à un certain usage. En créant les hommes, Dieu leur a aussi donné une destination : être ses enfants adoptifs. Il les a destinés à cette haute vocation avant même de les créer, c’est ce que veut dire le mot pré-destiner : destiner à l’avance.

          Pour quelle raison l’a-t-il fait ? Les mots : « dans son amour » me répondent : parce que Dieu est un Dieu d’amour, il ne peut faire autrement qu’aimer et imaginer ce qui pourrait contribuer au bonheur des autres.

          Pourquoi ? Tel était « le bon plaisir de sa volonté ». Lorsque certains rois employaient cette formule, c’était généralement pour justifier leurs caprices arbitraires. « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2.4).

          Pourquoi encore ? A cause de « sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé » : la grâce est justement ce qui ne peut s’expliquer. C’est un acte gratuit. C’est le geste du Tout-puissant qui efface la dette et supprime toute peine. Par amour pour son Fils bien-aimé, il fait tout ce qui peut nous rendre heureux. N’avons-nous pas d’abondants sujets de louanges dans ces quelques versets ?

 

          Continuez à méditer la fin de ce chapitre. Vous y passerez les heures les plus enrichissantes de votre vie.

 

          Voici quelques « clés » vous permettant de mieux méditer les épîtres du Nouveau Testament. C’est, en tout cas, notre plus vif souhait.

 

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