LA BEAUTÉ, LE REPOS, ET LA SOLIDITÉ

 

LA BEAUTE, LE REPOS, ET LA SOLIDITE

 

«Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable! Notre lit, c'est la verdure.

Les solives de nos maisons sont des cèdres, nos lambris sont des cyprès.»

(Cantique des cantiques 1.16-17)

 

          Ce texte est étroitement lié au verset précédent. Les yeux de la Sulamithe, qui sont des colombes, lui permettent de contempler la beauté de son bien-aimé.

 

          C'est par l'intelligence renouvelée sous l'action de l'Esprit de Dieu, que nous apprendrons à découvrir de plus en plus la beauté de Jésus. « ...Qu'il [Dieu le Père] vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi; afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu » (Ephésiens 3.16-19).

 

La réponse de Sulamith à Salomon

 

          La jeune fille répond ici par une exclamation d'admiration, semblable à celle de Salomon ( comparez le verset 15). Toutefois, elle l'adresse, non à Salomon, mais à son berger bien-aimé.

 

La beauté du bien-aimé

 

          « Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable! ».

 

          « Beau ». Répétons-le, cette beauté est perçue par des yeux qui sont des colombes. Il s'agit d'une vue spirituelle.

 

          La vision humaine, charnelle de l'homme irrégénéré, ne lui permet pas de voir Jésus tel qu'il est. Comment le perçoit-il ? Que peut-il dire de lui ? « Il s'est élevé devant lui [l'Éternel] comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée; il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n'avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas (Esaïe 53.2-3).

 

          « Aimable ». Ou encore « gracieux », « agréable ». Ce caractère ne peut être perçue qu'avec le cœur.

 

          Amis chrétiens, Jésus satisfait-il votre vision ? Comble-t-il tous les besoins de votre cœur ? Il est en tous points le plus beau. Au travers de nos diverses expériences, Dieu le Père travaille à nous faire découvrir de plus en plus la beauté de Jésus. Ceux qui nous ont précédés sur le chemin de la foi ont contemplé cette beauté: dans leur maladie, dans la tristesse des prisons, aux frontières de la mort, sous les feux des bûchers...

          Jésus est beau en tous lieux. De la crèche au ciel, sur la croix de Golgotha ou sur le trône céleste, dans le jardin de Gethsémané ou dans le paradis, entre deux brigands ou au milieu des chérubins.

          Jésus est beau dans chaque infime partie de sa vie.

          Jésus est beau dans chaque trait de son caractère.

          Jésus est beau dans le plus petit détail de son existence, comme dans l'aspect le plus majestueux de sa personne.

 

          Ayons, avec l'aide du Saint-Esprit, une haute pensée de Christ. Toute notre vie en sera magnifiquement influencée. « En ce jour-là, dit l'Éternel, tu m'appelleras: Mon mari! Et tu ne m'appelleras plus: Mon maître! » (Osée 2.18). Mieux nous connaîtrons Jésus, plus nous l'aimerons.

          Par ailleurs, une haute estime de Christ est nécessaire à notre consolation. Disons comme Jean-Baptiste: « Il faut qu'il croisse et que je diminue ». Un vieux cantique, qui n'a rien de démodé, parle de la pleine satisfaction en Jésus: « Les plaisirs du monde ne m'attirent plus, ton amour m'inonde, je t'aime, ô Jésus! »

          Cette haute vision du Seigneur Jésus communique à notre âme de saintes énergies dans le domaine de la foi, de la patience, et de l'humilité. Plus Christ grandira dans notre estime, plus nous chercherons sa gloire.

 

Notre lit, c'est la verdure

 

          Sulamith considère le palais dans lequel elle se trouve, son luxe inouï, et elle le compare à son habitation habituelle, campagnarde, toute simple. Elle préfère sa maison au fastueux palais du roi. Ce luxe, qui a tant d'attrait pour les jeunes filles de Jérusalem, n'en a pas pour elle.

 

          Il devrait en être ainsi pour les enfants de Dieu. Jésus a préféré la richesse de la communion de son Père, dans le désert, plutôt que la gloire de tous les royaumes du monde proposée par Satan. Imitons notre Sauveur.

 

          « Notre lit...nos maisons...nos lambris ». La jeune fille ne dit pas « mon lit », « mes lambris ». Qu'avons-nous que nous n'ayons pas reçu de Jésus ? Tout ce qui est « nôtre » est d'abord « sien », pour être ensuite une mutuelle réjouissance. « Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? » (1 Corinthiens 4.7).

 

          « Notre lit, c'est la verdure ». Ces paroles expriment une communion reposante avec le bien-aimé. Cette même communion est évoquée au psaume 23.2: « Il me fait reposer dans de verts pâturages ».

          Le vert est la couleur qui embellit la terre, d'ordinaire sombre, grise, brune ou noire. Il en est ainsi du repos avec Christ qui nous libère des fatigues terrestres.

          Ainsi, le lieu de repos de ces deux êtres au tendre attachement mutuel est un lieu agréable et rafraîchissant. Tout comme l'amour de Jésus pour nous.

          Une autre traduction dit: « Notre lit est ombragé ». Loin de la chaleur de l'épreuve, nous trouvons près du Seigneur, une paix protectrice. « L'Éternel est celui qui te garde, l'Éternel est ton ombre à ta main droite. Pendant le jour le soleil ne te frappera point, ni la lune pendant la nuit » (psaume 121.5-6).

 

Solives et lambris

 

          « Les solives de nos maisons sont des cèdres, nos lambris sont des cyprès ».

 

          Comme nous l'avons dit, la Sulamithe compare l'appartement royal et ses lambris dorés dans lequel elle est enfermée, aux demeures champêtres, pauvres retraites de la forêt où elle vit d'ordinaire avec son berger. Elle préfère le siège de mousse et les grands arbres dont l'ombrage fait son bonheur. Dans le palais de Salomon, elle ne se sent pas à sa place.

 

          Jésus a dit des siens: « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17.16).

 

          Cèdres et cyprès furent employés dans la construction du temple. Ils évoquent symboliquement ce qui convient à Dieu. Trouvons notre plaisir, nos délices dans ce qui convient au Seigneur et qui lui est consacré.

          D'autre part, la Parole de Dieu semble donner la prééminence au cèdre parmi les arbres, et dans certains passages des Écritures, il est caractérisé par la magnificence et l'excellence. Quel est ici l'enseignement de l'Esprit ? L'intimité avec Jésus ne peut être goûtée que dans des conditions moralement élevées et excellentes, en harmonie avec la sainteté et la gloire de Dieu.

          L'Église est la maison de Dieu, et la nôtre. « ...la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité » (1 Timothée 3.15).

          Les églises locales sont « nos maisons ». « Les solives de nos maisons sont des cèdres », c'est-à-dire que le fondement sur lequel l'Église est bâtie est solide. Il en est ainsi des « matériaux » de sa construction, quand, toutefois, les choses sont édifiées selon la Parole de Dieu !

 

          Le cèdre est le plus durable des bois de charpente. L'Église est construite pour tenir ferme jusqu'à la fin. Jésus dit: « Je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16.18).

 

          Le chrétien véritable a le privilège d'être enrichi, investi de toute la valeur de Christ. Il n'y a aucune différence entre Christ et l'épouse, car il est sa gloire, sa joie, sa beauté. Elle n'en possède ni n'en désire aucune autre.

 

Paul BALLIERE

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