LE BIEN-AIME COMME UN POMMIER

 

LE BIEN-AIME COMME UN POMMIER

 

« Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt,

tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.

J'ai désiré m'asseoir à son ombre. »

(Cantique des cantiques 2.3)

 

          Sulamith exprime sa joie et son bonheur qui ont leur source uniquement dans le bien-aimé.

 

          N'en est-il pas ainsi pour nous ? Notre pleine satisfaction ne peut se trouver qu'en Jésus-Christ. A l'instar du psalmiste, nous nous écrions: « Quel autre ai-je au ciel que toi ? Et sur la terre je ne prends plaisir qu'en toi » (Psaume 73.25) ; et encore: « Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur. Je dis: Mon œuvre est pour le roi ! Que ma langue soit comme la plume d'un habile écrivain ! Tu es le plus beau des fils de l'homme, la grâce est répandue sur tes lèvres... » (Psaume 45.2-3).

 

          « Comme un pommier ». Il n'y a rien de plus ravissant qu'un pommier dans sa parure printanière. Elle le distingue de tous les arbres de la forêt.

 

La distinction du bien-aimé

 

          La bien-aimée se distingue parmi les jeunes filles, comme le lis au milieu des épines. Le bien-aimé se distingue parmi les jeunes hommes, comme le pommier parmi les arbres de la forêt.

 

          Notre distinction au milieu du monde devrait être aussi évidente que celle de Jésus ! Le Seigneur est à nul autre comparable. « Car qui, dans le ciel, peut se comparer à l'Éternel ? Qui est semblable à toi parmi les fils de Dieu ? » (Psaume 89.7). Comme il est précieux de voir Christ se présenter à nous dans sa distinction personnelle !

 

          Il est au-dessus des anges. Il est fils de Dieu. Il est Dieu. « Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, et qui, étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés, et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts, devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur...Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l'adorent!..Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité; c'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes égaux...Et auquel des anges a-t-il jamais dit: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ? » (Hébreux 1.2-3,6,9,13).

 

          Il a été incomparable dans son humanité. Il est le Fils de l'homme, et il est parfait. « Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux...En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait, pour l'éternité » (Hébreux 7.26,28).

          « Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme ? Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean-Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16.13-17).

          Pierre a parlé comme la Sulamithe ! Il le fera encore, dans une autre circonstance: « Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6.67-68).

 

          « Comme un pommier parmi les arbres de la forêt ». Jésus est semblable à un arbre porteur de fruits. Il est l'arbre de vie de notre paradis spirituel. Sur lui, nous sommes assurés de ne pas trouver seulement que des feuilles. Il a dit: « Gardez-vous des faux prophètes, ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Matthieu 7.15-20).

          Quel abîme entre les paroles de Jésus et les doctrines stériles et sans fruits des hérétiques ! Ces derniers sont comme des arbres stériles de la forêt. « Voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il [Jean-Baptiste] leur dit: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc du fruit digne de la repentance...Déjà la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne porte pas de bon fruit est coupé et jeté au feu » (Matthieu 3.7-8,10). A propos des impies qui s'étaient glissés au milieu des croyants, Jude écrit: « Ce sont des arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés » (Jude 24).

 

          Jésus est tout pour nous. Il développe et réjouit les cinq sens de notre foi :

 

          D'abord notre goût: son amour vaut mieux que le vin (1.2).

 

          Ensuite, notre odorat: ses parfums ont une odeur suave (1.3).

 

          Puis, notre toucher: sa main gauche est sous notre tête, et sa droite nous embrasse (2.6).

 

          Notre ouïe: nous entendons la voix de notre Bien-aimé qui vient: 2.8.

 

          Enfin, notre vue: il suffit de contempler toute la beauté de Jésus décrite symboliquement tout au long du Cantique pour s'en convaincre.

 

D'autres ombres que celle du bien-aimé

 

          « J'ai désiré m'asseoir à son ombre ».

 

          Ami lecteur, à quelle ombre êtes-vous assis aujourd'hui ?

 

          Sachez que l'ombre de ce monde disparaît vite. Ceux qui s'y réfugient ressemblent aux habitants de Canaan à propos desquels Josué et Caleb disaient: « ...ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir... » (Nombres 14.9).

 

          L'ombre de l'iniquité annonce le jugement: « La prostitution, le vin et le moût, font perdre le sens. Mon peuple consulte son bois, et c'est son bâton qui lui parle; car l'esprit de prostitution égare, et ils se prostituent loin de leur Dieu. Ils sacrifient sur le sommet des montagnes, ils brûlent de l'encens sur les collines, sous les chênes, les peupliers, les térébinthes, dont l'ombrage est agréable. C'est pourquoi vos filles se prostituent, et vos belles-filles sont adultères...Eux-mêmes vont à l'écart avec des prostituées, et sacrifient avec des femmes débauchées. Le peuple insensé court à sa perte » (Osée 4.11-14).

 

          L'ombre du croyant désobéissant, loin des pensées de Dieu, est éphémère, comme celle de Jonas: « Jonas...fut irrité...L'éternel répondit: Fais-tu bien de t'irriter ? Et Jonas sortit de la ville, et s'assit à l'orient de la ville. Là, il se fit une cabane, et s'y tint à l'ombre, jusqu'à ce qu'il vît ce qui arriverait dans la ville. L'Éternel Dieu fit croître un ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l'ombre sur sa tête et pour lui ôter son irritation. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin. Mais le lendemain, à l'aurore, Dieu fit venir un ver qui piqua le ricin, et le ricin sécha. Au lever du soleil, Dieu fit souffler un vent chaud d'orient, et le soleil frappa sur la tête de Jonas, au point qu'il tomba en défaillance. Il demanda la mort, et dit: La mort m'est préférable à la vie » (Jonas 4.1,4-8).

 

L'ombre du bien-aimé

 

          « J'ai désiré m'asseoir à SON ombre ».

 

          Son ombre donne la vie. « Celui qui nous faisait respirer, l'oint de l'Éternel...nous vivrons sous son ombre parmi les nations » (Lamentations de Jérémie 4.20).

 

          Le prophète, animé par le Saint-Esprit, dit que la vie est offerte aux nations à partir de l'ombre du Christ. Permettez-moi une comparaison. En Luc 1.35, l'ange dit à Marie: « Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu ». Le corps physique de Jésus-Christ a été conçu par la venue de l'ombre divine sur Marie. La personne de Christ sera conçue dans nos cœurs par son ombre venant sur nous, celle qui donne la vie.

 

          Combien nombreux sont ceux qui, comme le peuple de Zabulon et de Nephthali, sont « assis dans les ténèbres...dans la région et l'ombre de la mort » (Matthieu 4.16). Bénissons Dieu d'être venu à nous et de nous avoir révélé la splendeur de son Fils!

 

          Son ombre offre la protection. David priait en ces termes: « Garde-moi, comme la prunelle de l'œil; protège-moi, à l'ombre de tes ailes » (Psaume 17.8).

 

          Elle procure du repos. « Celui qui demeure sous l'abri du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant » (Psaume 91.1).

 

          Elle offre une pleine sécurité: « l'Éternel est celui qui te garde, l'Éternel est ton ombre à ta main droite » (Psaume 121.5).

 

          Elle donne une joie immense: « O Dieu ! Tu es mon Dieu, je te cherche...Tu es mon secours, et je suis dans l'allégresse à l'ombre de tes ailes » (Psaume 63.2,8).

 

J'ai désiré m'asseoir

 

          Nous le savons de par notre marche chrétienne: nous sommes confrontés aux désirs de la chair et à ceux de l'Esprit. L'apôtre Paul écrit: « Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez » (Galates 5.16-17).

 

          Si nous marchons selon l'Esprit, nous désirerons l'ombre de Christ. C'est d'ailleurs la position normale du chrétien: être environné de la présence de Christ, et bénéficier à chaque instant de cette présence.

 

Diverses traductions

 

          Diverses traductions de notre texte permettent de bien cerner les dispositions de cœur de la bien-aimée.

 

          « J'ai brûlé du désir de m'asseoir sous son ombrage ». L'initiative est venue de la Sulamithe. Sa démarche n'a pas été engagée sous l'effet de la contrainte ou du devoir. Elle fut le fruit d'un amour ardent.

 

          « J'ai pris plaisir à son ombre, et je m'y suis assise ». En général, dans ce monde, on n'associe pas les mots « plaisir » et « religion ». Mais nous, nous avons expérimenté que Jésus est la source de toute joie et de tout vrai plaisir spirituel.

 

          « Je désirais son ombre; j'y habite ». Non seulement l'ombre de son bien-aimé est une réalité présente, mais elle est aussi permanente. Pour nous, qu'en est-il de la communion de Christ ?

 

          Notons pour conclure le désir profond de Sulamith: s'asseoir ! N'est-ce pas l'image d'une vie de stabilité, loin de toutes les agitations, les tourments, les soucis, les oppressions, les déséquilibres ?

          Après avoir été libéré par Jésus de sa légion de démons, le Gadarénien a été trouvé « assis, vêtu, et dans son bon sens ».

          Dans la maison de Marthe et Marie, cette dernière s'est assise aux pieds de Jésus pour écouter sa parole.

 

          « A son ombre ». Pas à proximité de l'ombre, mais à son ombre.

 

          Arrêtez-vous un instant, je vous prie. Réfléchissez. A quelle distance êtes-vous de Christ ?

 

Paul BALLIERE

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