LE REVEIL SOUS LE POMMIER

 

LE REVEIL SOUS LE POMMIER

 

« Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt,

tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.

J'ai désiré m'asseoir à son ombre. »

 

« Je t'ai réveillée sous le pommier... »

(Cantique des cantiques 2.3 ; 8.5)

 

          Dans notre précédente étude, nous parlions de la distinction du bien-aimé, des mauvaises ombres sous lesquelles nous ne devrions pas nous asseoir, de l'ombre du bien-aimé et de toutes les bénédictions qui s'y rattachent, et enfin, des désirs de l'Esprit à notre égard.

 

          L'Écriture déclare: « Tu as été un refuge pour le faible, un refuge pour le malheureux dans la détresse, un abri contre la tempête, un ombrage contre la chaleur; car le souffle des tyrans est comme l'ouragan qui frappe une muraille. Comme tu domptes la chaleur dans une terre brûlante, tu as dompté le tumulte des barbares; comme la chaleur est étouffée par l'ombre d'un nuage, ainsi ont été étouffés les chants de triomphe des tyrans » (Esaïe 25.4-5).

          Quel encouragement pour tous les croyants en proie aux attaques de leur méchant adversaire ! Quelle victoire à l'ombre bénie de notre bien-aimé Seigneur Jésus-Christ !

 

Le réveil sous le pommier

 

          « Je t'ai réveillée sous le pommier; là ta mère t'a enfantée, c'est là qu'elle t'a enfantée, qu'elle t'a donné le jour » (Cantique des cantiques 8.5).

 

          Quelle est la mère de la bien-aimée ? Quelle est la mère de l'Église ? L'apôtre Paul répond à cette question: « La Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère » (Galates 4.26).

 

          Dieu avait établi la première alliance sur la base de la loi. Mais nous savons que cette voie était impuissante et stérile. « En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l'exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection » (Hébreux 10.1). Paul écrit aux Galates: « Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats: c'était l'ombre des choses à venir, mais la réalité est en Christ » (Colossiens 2.16-17).

 

          Par ailleurs, la Bible dit: « Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices; d'où il est nécessaire que celui-ci [Jésus-Christ] ait aussi quelque chose à présenter. S'il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisque là sont ceux qui présentent les offrandes selon la loi (lesquels célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, selon que Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait construire le tabernacle: Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne) » (Hébreux 8.3-5).

 

          Tous ceux qui étaient sous la loi étaient assis à l'ombre de la loi. Ils n'avaient pas la « réalité », la vraie loi de la vie, qui ne se trouve qu'à l'ombre de Christ.

          Mais quelle grâce pour nous qui avons le Bien-aimé! « Celui qui nous faisait respirer, l'oint de l'Éternel...lui de qui nous disions: Nous vivrons sous son ombre, parmi les nations » (Lamentations de Jérémie 4.20).

          « Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce ? Loin de là! » (Romains 6.15).

          Quel moment délicieux lorsque nous avons ouvert les yeux pour nous trouver à l'ombre de Christ! Après la loi, Dieu a dressé un nouveau système, celui de la grâce. Ce système est l'heureuse mère d'une multitude d'enfants. Nous ne sommes pas les fils d'un régime engendrant l'esclavage, mais de celui marqué par la liberté. Dieu nous a appelés et réveillés par la grâce de Christ. L'origine de l'Épouse est la grâce et l'appel célestes. C'est ainsi que les affections pour Christ et pour Dieu prennent vie, et que le caractère nuptial de l'alliance prend sa source. Jésus est la source des relations de Dieu avec nous, et la source de nos relations avec Dieu. Dès que nous voulons apporter quelque chose de nous-mêmes, nos mérites, nos œuvres, nous nous éloignons de la grâce et nous mettons Christ de côté.

 

          Il n'y a de repos que sous l'ombre de Christ.

 

          Notre joie résulte de la connaissance de ce que Jésus est pour nous. C'est par grâce que nous avons été réveillés pour le voir. La Bible dit: « La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jean 1.17). C'est en Christ que la grâce est vue dans toute sa suprématie et sa splendeur.

 

          « Je t'ai réveillée sous le pommier », dit l'Écriture. Le réveil dont il est question ici, consiste à ouvrir les yeux pour contempler la parfaite excellence de Christ, et l'aimer.

 

          Quel progrès, et quelle transformation de passer de l'ombre de la loi à l'ombre de Jésus-Christ ! Ce fut l'expérience de Saul de Tarse. Il en parle en ces termes: « Moi aussi, cependant, j'aurais sujet de mettre ma confiance en la chair. Si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage, moi, circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux; quant à la loi, pharisien; quant au zèle, persécuteur de l'Église; irréprochable, à l'égard de la justice de la loi. Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi, afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection d'entre les morts » (Philippiens 3.4-11).

 

Le fruit doux au palais

 

          « Son fruit est doux à mon palais ».

 

          Pour décourager les maraudeurs éventuels, un fermier américain avait mis, en bordure de son verger, un pommier aux fruits très acides. Les branches de cet arbre s'élevant par dessus la clôture, les passants pouvaient très facilement voler des pommes. Mais ils étaient vite dissuadés de le faire, lorsqu'ils avaient croqué ces fruits au mauvais goût. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'à l'intérieur de la propriété, le verger était rempli de pommiers aux fruits délicieux.

 

          Il en ainsi de la vie en Jésus-Christ. Pour ceux du dehors, elle semble pénible et de peu d'attrait. Mais pour les gens de la maison de Dieu, quelle saveur !

 

          Le fruit excellent de Christ n'est pas venu tout seul. Il a fallu la croix. Quel est le fruit de l'œuvre et des souffrances de notre Seigneur ? « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu...Si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie...Ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront dans la vie par Jésus-Christ lui seul » (Romains 5.1, 2,10,17). Justification, paix, grâce, espérance, réconciliation, salut, victoire...quelle abondance dans les branches du « Pommier » divin ! Venons-nous y asseoir et nous en rassasier.

 

          Amis chrétiens, pour apprécier le fruit de Christ, il vous faut un palais sensible, en bon état. Seule l'âme vivifiée par la grâce et le cœur régénéré peuvent l'apprécier. Dans l'un de ses psaumes, David parle de ceux qui ont un palais en mauvais état: « Il n'y a point de sincérité dans leur bouche; leur cœur est rempli de malice, leur gosier est un sépulcre ouvert, et ils ont sur la langue des paroles flatteuses » (Psaume 5.10). Si vous vous approchez de ces gens, vous sentez aussitôt l'haleine pestilentielle de l'hypocrisie, de la malice, de la flatterie, de la ruine, et de la mort. Ils parlent contre la foi, contre la pureté. Ils s'opposent à la justice et sont intempérants. Est-il surprenant qu'ils ne puissent rien apprécier de la personne de Christ ? Mais, que Dieu soit béni pour les âmes au palais sensible et qui savourent les délices de Jésus ! Elles disent comme le psalmiste: « Que tes paroles sont douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche! » (Psaume 119.103) ; et encore: « J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées; tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon cœur » (Jérémie 15.16).

 

          « Rejetant donc toute malice et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance, désirez comme des enfants nouveaux-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon » (1 Pierre 2.1-3).

 

          Jésus vous est-il précieux ? Son fruit est-il doux à votre palais ? Alors vous êtes bien les enfants de la Jérusalem d'en haut. Le travail de l'Esprit est de développer votre amour pour Christ. L'ombre de Christ vous assure la protection contre toutes les influences du temps présent contraires à la joie et au repos.

 

          A l'ombre de Christ tous les désirs spirituels conformes à la volonté de Dieu sont satisfaits. Reposez-vous donc en lui dans une parfaite sécurité.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr