COMMENT MÉDITER UN PASSAGE DIFFICILE

 

COMMENT MÉDITER UN PASSAGE DIFFICILE

 

          « Jean aux sept églises qui sont en Asie : que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre. » (Apocalypse 1.4-5)

 

          L’Apocalypse est souvent délaissée par les chrétiens, qui considèrent ce livre comme incompréhensible pour les simples fidèles. Pourtant la méditation peut nous y faire découvrir une nourriture stimulante pour notre foi.

 

« Jean aux sept églises qui sont en Asie... »

 

          L’apôtre Jean s’adresse aux églises. La plupart des épîtres du Nouveau Testament s’adresse non à des croyants isolés, mais à des églises. Pourquoi ? Parce que la volonté du Seigneur n’est pas que nous soyons des Robinson Crusoé spirituels, mais que, dans la mesure du possible, nous partagions une vie d’église. « Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’église, ceux qui étaient sauvés ». Les premiers chrétiens persévéraient dans l’enseignement des apôtres.

          Nous pouvons trouver, dans l’Apocalypse, beaucoup de choses difficiles à comprendre, mais si nous vivons dans une église, nous ne serons pas seuls, et nous pourrons bénéficier de l’enseignement des serviteurs de Dieu.

          Si nous comprenons si peu la Parole de Dieu, n’est-ce pas peut-être parce que nous ne profitons pas suffisamment des occasions que Dieu nous donne de l’étudier « en église », c’est-à-dire des études bibliques et des messages ?

          Lorsque nous ne comprenons pas un passage, notons-le pour en parler avec notre pasteur. « Merci Seigneur parce que tu m’as donné des frères qui peuvent m’aider à comprendre ta parole ».

 

          « aux sept églises » : Jean ne s’adresse pas à une seule église, mais à 7. Si « deux valent mieux qu’un », sept valent certainement encore mieux pour comprendre les écrits des apôtres.

          Sept est dans l’Écriture, le symbole de la perfection et de la plénitude divine. « Aux sept églises » pourrait donc signifier : à toutes les églises. Cet écrit s’adresse donc aussi à la mienne. Si je vis dans une église, l’apôtre s’adresse aussi à moi : toutes les promesses, et toutes les exhortations, me sont destinées ; les réprimandes et les avertissements peuvent me concerner.

 

          « qui sont en Asie », mais mon église se trouve en Europe, ou en Afrique, ou ailleurs. Ce que je vais lire ne me concerne donc pas ? « Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de cette prophétie » (v.3) : donc c’est aussi pour moi. Mais ces mots « en Asie » me préviennent que l’apôtre s’est adressé à des églises particulières, tout ce que je lirai ne s’applique pas forcément à moi, à mon église.

          « Seigneur, donne-moi de discerner ce qui, dans ce livre, s’adresse à moi. Donne-moi l’humilité nécessaire pour voir que je ne puis comprendre ta Parole tout seul, et pour bénéficier des ministères que Christ a donnés à son Église ».

 

« Que la grâce et la paix vous soient données »

 

          Qu’est-ce que la grâce ? Je peux avoir l’aide d’un dictionnaire pour comprendre : « Faveur qu’on fait sans y être obligé : accorder une grâce. Être en grâce auprès de quelqu’un, avoir sa bienveillance, sa protection. Bonnes grâces : accueil favorable, bienveillance. Pardon : je vous fais grâce. Remise d’une peine : le Président de la République a le droit de grâce. Remerciements : je vous rends grâce. Aide que Dieu accorde en vue du salut : rien n’est impossible à la grâce ».

          Que de motifs de louanges, rien qu’à la lecture du dictionnaire ! Je peux transformer chaque phrase de cette définition en actions de grâce, demandes et intercessions.

          Si j’ouvre le dictionnaire au mot « paix », j’y trouverai autant de raisons de louer Dieu.

          Grâce et paix : seule la grâce qui efface nos péchés nous assure la paix avec Dieu. « Seigneur, apprends-moi à accepter ta paix comme un don et à ne pas essayer de la produire par mes efforts. Si je n’ai pas la paix parfaite, conduis-moi vers sa véritable source ».

          Qui me donne cette paix ?

 

« De la part de celui qui est, qui était et qui vient »

 

          Les parallèles indiqués des v.8 et 4.8 désignent le Seigneur Dieu, le Tout-puissant.

          « qui est ». Exode 3.4 : « Je suis celui qui suis ».

          Suis-je vraiment convaincu que Dieu est toujours présent et agissant ? Est-ce que, dans ma vie courante, je compte avec ce Dieu qui est ?

          « qui était ». La Bible nous montre Dieu agissant parmi son peuple de l’Ancienne Alliance et dans l’Église primitive. Il est le même aujourd’hui. Il m’a accordé des bénédictions dans ma vie passée, il veut et peut encore me bénir aujourd’hui.

          « qui vient ». L’avenir lui appartient. Il viendra, au retour de Jésus-Christ, établir son royaume.

          Cette perspective transforme-t-elle ma vie aujourd’hui ? Dieu se révèle à moi sous ces trois aspects :

          1) une présence dont je puis faire l’expérience immédiate et personnelle.

          2) une action dans l’Histoire

          3) une espérance

          Est-ce que je le connais sous ces trois aspects ? Est-ce que je ne donne pas à l’un d’entre eux trop d’importance par rapport à l’autre ?

 

« Des sept esprits »

 

          Je croyais qu’il n’y a « qu’un seul Esprit » (Éphésiens 4.4) ? Je vois que ces esprits sont mis sur un pied d’égalité avec Dieu le Père et Jésus-Christ. Il ne peut donc s’agir que du Saint-Esprit. Mais alors, pourquoi sept ? Je me souviens que le chiffre 7 revient souvent dans l’Apocalypse : les 7 églises (1.4) ; 7 étoiles (1.20) ; 7 sceaux (5.1), etc. Chaque fois, il évoque l’idée de plénitude. C’est donc du Saint-Esprit dans toute sa plénitude qu’il est question ici. Le passage parallèle indiqué, dans Esaïe 11.2, évoque certaines des caractéristiques du Saint-Esprit : sagesse, intelligence, conseil, force, connaissance...L’Esprit veut me donner tout cela en plénitude, par pure grâce et pour augmenter ma paix.

 

« Et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle »

 

          Je recherche les parallèles indiqués : Esaïe 55.4 ; Jean 3.32-34 ; 18.37, et j’aurai de nombreux sujets de méditation et d’adoration. Au fait, suis-je moi-même aussi un témoin fidèle ?

 

« Le premier-né des morts »

 

          « Loué sois-tu Seigneur parce que tu es ressuscité, tu vis ». Mais, s’il y a un premier-né, il y en aura d’autres. « Je vis et vous vivrez aussi ». « Merci Seigneur parce que ta résurrection a ouvert pour moi l’espérance de la vie éternelle ».

 

« Le prince des rois de la terre »

 

          Les rois actuels de la terre sont les puissants chefs d’état des républicaines américaines, soviétiques, chinoises…

          Jésus-Christ est au-dessus d’eux. Il dirige le cours des événements mondiaux. Je puis me confier en lui. Je n’ai pas besoin d’avoir peur de ce qui arrive dans le monde. Il est le Maître de l’Histoire. La paix vient, et elle viendra de lui. C’est lui qui ramènera la paix ». Il me donne cette paix dès aujourd’hui, par grâce.

 

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