APPRENDRE A PRIER SUR LES PAS D'ELIE

 

APPRENDRE A PRIER SUR LES PAS D’ÉLIE

 

          Élie vivait avec Dieu. Il songeait au péché de la nation de la même façon que Dieu, il avait la même attitude envers le péché que Dieu, il condamnait le péché de la même façon que Dieu. Il mettait toute sa passion dans ses prières, il dénonçait avec fougue le mal qui sévissait dans le pays. Il prêchait avec rudesse. La passion enflammait sa prédication, et ses paroles coulaient dans le cœur des hommes comme du métal en fusion sur leur chair.

 

          Mais « l’Éternel affermit les pas de l’homme » (Psaume 37.23). L’Éternel ordonna à Élie : « Cache-toi », puis, de nouveau : « Présente-toi ». Nous commettrions une erreur de nous cacher alors que nous devrions reprendre des rois en son nom ; nous en commettrions une autre si nous prêchions quand l’Esprit nous appelle à attendre le Seigneur. Avec David, nous devons apprendre : « Mon âme, confie-toi en Dieu ! » (Psaume 62.6). Lequel d’entre nous oserait inviter le Seigneur à couper tous les ponts derrière lui ? Les voies de Dieu ne sont pas les nôtres. Ses voies sont « impénétrables », mais il nous les révèle par son Esprit. Dieu enjoignit à Élie de se rendre à Kerith, puis à Sarepta. Pour prendre une chambre dans un hôtel quatre étoiles ? Non ! Absolument pas ! A ce prophète de Dieu, ce prédicateur de la justice, l’Éternel intima l’ordre d’habiter chez une veuve dans la misère !

 

          Plus tard, la prière d’Élie sur le mont Carmel constitua une requête courte et précise, un véritable chef-d’œuvre : « Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c’est toi, Éternel, qui es Dieu, et que c’est toi qui ramènes leur cœur ! » (1 Rois 18.37). E.M. Bounds affirme, à juste titre, que toute prière publique, courte et puissante, procède d’une longue intercession secrète. Élie pria, non pour la destruction des prêtres idolâtres, non pour que la foudre consume le peuple rebelle d’Israël, mais pour que se manifestent la gloire et la puissance de Dieu.

 

          Nous nous efforçons d’aider Dieu à sortir d’un mauvais pas. Souvenez-vous comment Abraham s’y employa aussi, et jusqu’à ce jour, la terre supporte la malédiction de sa folie lorsqu’il engendra Ismaël. Par contre, Élie s’ingénia à compliquer la tâche à Dieu. Il réclamait le feu, ce qui ne l’empêcha pas d’inonder le sacrifice ! Dieu aime une telle hardiesse dans nos prières. « Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession » (Psaume 2.8).

 

          O, mes frères dans le ministère ! Notre prière consiste en grande partie à donner des conseils à Dieu. Notre prière s’élève, édulcorée par notre ambition, pour nous-mêmes ou pour notre confession. Notre but ne doit tendre que vers Dieu seul. C’est son honneur que l’on bafoue, son Fils que l’on ignore, ses lois que l’on transgresse, son livre que l’on oublie, sa maison que l’on transforme en bureau de bienfaisance.

 

          Quand Dieu a-t-il besoin de plus de patience envers son peuple, sinon quand il « prie » ? Nous lui expliquons ce qu’il doit faire, et comment il doit le faire. Dans nos prières, nous nous permettons de juger et de donner notre avis. Bref, nous faisons tout sauf prier. Aucune école biblique ne peut nous enseigner cet art. Quelle école biblique inscrit la prière à son programme ? Un homme ne peut rien étudier de plus important dans la Bible que tout ce qui concerne la prière. Mais où trouver cet enseignement ? Déchirons le dernier voile, et avouons que beaucoup de nos enseignants ne prient pas, ne versent pas de larmes, ne connaissent pas les douleurs de l’enfantement. Peuvent-ils enseigner ce qu’ils ne connaissent pas ?

 

          L’homme qui parviendrait à conduire les croyants à prier, inaugurerait, sous la houlette de Dieu, le plus grand réveil que le monde ait jamais connu. Il n’existe pas le moindre manquement en Dieu. Il peut le faire. Dieu « peut faire, par la puissance qui agit en nous [...] » (Éphésiens 3.20) Le problème de Dieu, à l’heure actuelle, n’a trait ni au communisme, ni au libéralisme, ni au modernisme. Le problème de Dieu vient d’un fondamentalisme mort !

 

Leonard RAVENHILL

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