SCHAMGAR EN SON TEMPS

 

SCHAMGAR EN SON TEMPS

 

« Après lui, il y eut Schamgar, fils d'Anath. Il battit six cents hommes

des Philistins avec un aiguillon à bœufs.

Et lui aussi fut un libérateur »

(Juges 3.31)

 

          Après avoir étudié les caractéristiques du déclin moral et spirituel du peuple de Dieu au temps de Schamgar, voyons maintenant ce que l'Écriture nous dit de cet homme de Dieu.

          Un seul verset lui est consacré, mais quelle mine d'enseignements spirituels dans ce texte ! La parole de Dieu est un pain spirituel délicieux. A nous de nous en nourrir.

 

Son nom

 

          Schamgar signifie « qui garde soigneusement ».

 

          Dans un temps où le peuple de Dieu n'avait gardé ni les routes, ni les villes, ni son Seigneur - il s'était fait de nouveaux dieux - , ni les armes pour le combat (Juges 5.6-8); à une époque où les chefs n'avaient pas gardé leur force (Juges 5.7), Schamgar reste, pour les croyants de tous les siècles, une consolation, un encouragement, un modèle à imiter. Cet homme apparaît comme un bel exemple de fidélité, de constance, et de détermination. Veillons, nous aussi, à garder soigneusement nos richesses spirituelles. En son temps, l'apôtre Paul avait gardé la foi. « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi », écrit-il à Timothée (2 Timothée 4.7). Il avait tenu bon dans une période où, malheureusement, plusieurs n'avaient pas su garder les valeurs spirituelles: « Cette conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi ».

          L'apôtre, inspiré par l'Esprit de Dieu, savait qu'il viendrait pour l'église de Jésus-Christ, un temps d'apostasie terrible: « L'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons... » (1 Timothée 4.1). C'est pourquoi il exhorta son compagnon d'œuvres en ces termes: « Le commandement que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c'est que, d'après elles, tu combattes le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience » (1 Timothée 1.18-19) ; et encore: « O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes...Garde le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous. » (1 Timothée 6.20; 2 Timothée 1.14)

 

          Dans un temps difficile, l'église de Philadelphie avait gardé la parole de Dieu: « Je connais tes œuvres, lui dit Jésus;voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer...Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi de l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. » (Apocalypse 3.8,10)

 

          Mais il ne suffit pas de tenir bon pendant un temps, il faut être ferme et inébranlable jusqu'au bout; c'est pourquoi le Seigneur ajoute: « Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. » (Apocalypse 3.11)

 

          Dans la perspective de son retour imminent, Christ nous exhorte à la vigilance: « Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu, et qu'on ne voie pas sa honte ! » (Apocalypse 16.15)

 

          Bien-aimés, soyons des « Schamgar » spirituels! Gardons soigneusement ce que nous avons, dans un temps de tiédeur, de compromis, de désobéissance, de transgression, de relâchement, d'abandon, et d'apostasie.

 

Son ascendance

 

          « fils d'Anath.» (Juges 3.31)

 

          Anath signifie « réponse », « réponse à la prière », « un exaucement », « une faveur ». Il est probable qu'Anath ait vécu dans la période des quatre-vingts ans de repos dont il est parlé en Juges 3.30. Mais que s'est-il donc passé au cours de ces années ? Qu'est-ce qui est venu troubler ce repos, pour que Schamgar devienne un libérateur après Ehud ? Anath, avec Israël, a-t-il vécu un nouveau temps de trouble ? C'est fort probable. A-t-il prié pour une intervention divine ? A-t-il pensé à l'avenir spirituel de sa postérité ? Si nous nous préoccupons de l'avenir spirituel de nos enfants; si nous prions pour leur salut; si nous intercédons auprès de Dieu pour qu'ils aient une vie forte avec Dieu et en Dieu; si les pères invoquent le Seigneur avec ferveur, il exaucera et bénira leur postérité. Que nos enfants soient un réel exaucement pour nous ! Que nous les engendrions comme la « réponse » de Dieu pour cette génération, comme le fut Schamgar en son temps. Souvenons-nous de la parole du psalmiste: « Tes enfants prendront la place de tes pères; tu les établiras princes dans tout le pays. » (Psaume 45.17)

 

Fidélité et adversité

 

          « Six cents hommes des Philistins ».

 

          La route de la fidélité et de l'obéissance conduit à la rencontre avec l'adversité, pour ne pas dire avec l'adversaire. Les conséquences ? Nous endurons des souffrances, nous avons toutes sortes de tribulations, et nous livrons divers combats.

 

          En effet, ce n'est pas parce que l'on obéit à Dieu que les problèmes sont éliminés. Bien au contraire ! C'est son obéissance et sa consécration qui ont conduit Schamgar à affronter 600 Philistins.

 

          Souvenez-vous: traverser le lac sur l'ordre du Seigneur n'exclut pas la possibilité d'être assailli par la tempête (Luc 8.22-23).

          Considérons Jésus. C'est son obéissance et sa consécration au Père qui lui valurent de se trouver face à Satan au désert et en beaucoup d'autres circonstances.

          Suivre Jésus nous amène à porter notre croix. C'est avec joie que nous prenons ce chemin car nous aimons notre Sauveur et Seigneur. L'apôtre Paul déclarait: « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair pour son corps, qui est l'Église. » (Colossiens 1.24) « Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus. » (Actes 5.31) Pierre écrit dans sa première lettre: « Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous. » (1 Pierre 4.13-14)

 

Fidélité et victoire

 

          « Il battit six cents hommes ».

 

          Si notre fidélité à Dieu engendre la haine de notre adversaire, nous n'avons cependant rien à à craindre. La parole de Dieu déclare: « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8.31) Ailleurs, l'Écriture déclare: « celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » (1 Jean 4.4) La première épître de Jean résonne de multiples accents de victoire qui encouragent les croyants de tous les temps. Notez plutôt: « Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. » (1 Jean 2.13) « Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus [les faux prophètes] » (1 Jean 4.4). « Tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi. » (1 Jean 5.4) Cet esprit de victoire circulait dans les veines spirituelles des chrétiens du premier siècle. Paul rappelait aux saints de Corinthe: « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance. » (2 Corinthiens 2.14) Ami, qui vous trouvez aujourd'hui au plus fort du combat, prenez courage. Jésus a vaincu pour vous, et il vous rendra vainqueur.

 

Une arme méprisable

 

          « ...avec un aiguillon à bœufs ».

 

          Avant Schamgar, Ehud fut aussi un libérateur d'Israël. Il triompha avec une épée efficace, mais courte: « Ehud se fit une épée à deux tranchants, longue d'une coudée... » (Juges 3.16)

 

          L'arme de Schamgar rappelle l'épée d'Ehud, bien que cinq fois plus longue ! En effet, un aiguillon à bœufs est un bâton long de deux mètres cinquante à trois mètres. Il est équipé à son extrémité d'une pointe de métal très aiguë, l'aiguillon proprement dit. A l'autre extrémité, il est muni d'une lame de fer pour nettoyer le soc de la charrue, de la terre qui s'y rattache. Cet aiguillon à bœufs pouvait avoir les qualités d'une lance. Schamgar va libérer le peuple de Dieu au moyen d'une arme qui ne semble nullement appropriée au combat contre les Philistins. Imaginez la scène ! Que prétend cet homme arrivant là, devant l'ennemi, avec un instrument aussi méprisable, ne servant qu'à aiguillonner des êtres sans intelligence ? Qu'attend-il de ce bâton dont on se sert en Palestine surtout pendant les labours ? N'est-il pas un instrument de la vie quotidienne ? J'entends d'ici les ricanements et les moqueries des incrédules. Il est vrai que les armes de Dieu paraissent méprisables et ridicules pour le monde. Mais n'est-ce pas avec une fronde de berger que David terrassa le géant Goliath ? N'est-ce pas avec une mâchoire d'âne que Samson tua mille Philistins ? Il en est ainsi de la parole de Dieu. Pour le monde incrédule qui se croit intelligent, elle est comme un aiguillon à bœufs, tout juste bonne pour les femmes et les enfants crédules, pour les gens sans éducation. Mais le Seigneur nous propose cette arme méprisée pour gagner nos batailles. Quand la foi s'en sert, elle triomphe. Nous pouvons nous sentir faibles face à Satan, face au monde apparemment bien mieux armé que nous, face aux religions officielles de ce présent siècle, mais rappelons-nous que « la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. » (1 Corinthiens 1.25) C'est pourquoi « si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. » (2 Corinthiens 10.3-5)

 

          Nous pouvons retenir de notre texte, cinq précieux conseils:

 

          Gardons fidèlement ce que nous avons reçu du Seigneur. Soyons constants, persévérants, endurants et fidèles.

 

          Prions et agissons pour que nos enfants soient une réponse de Dieu pour cette génération en détresse, gisant sous la puissance du malin.

 

          Préparons-nous à l'adversité. L'obéissance à Dieu ne l'écarte pas de notre route.

 

          Ayons foi dans le Seigneur qui nous donne la victoire.

 

          Ne craignons pas de nous réfugier dans la folie et la faiblesse de Dieu. Elles sont bien plus sages et plus fortes que le monde !

 

Paul BALLIERE

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