LE CHASSEUR PARESSEUX

 

LE CHASSEUR PARESSEUX

 

« Le paresseux ne rôtit pas son gibier. » (Proverbes 12.27)

 

          Nous imaginons facilement ce chasseur, même s’il s’agit d’un homme plutôt bizarre. Il aime aller à la chasse, car c’est une activité excitante, mais dès que le plaisir de poursuivre l’animal s’est estompé et que la chasse est terminé, il retombe dans une condition d’ignoble paresse. Il a peut-être faim – pour ne pas mentionner ceux pour lesquels il est allé chasser – mais la proie qu’il a prise à la chasse, il faut lui enlever la peau, la nettoyer, la préparer et la faire cuire pour qu’elle devienne un mets appétissant et qui redonne des forces. Et tout ceci constitue un travail bien trop dur pour notre chasseur paresseux. C’est pourquoi, il mange une nourriture plus vieille que d’autres mains lui préparent. Il préfère laisser l’animal qu’il a pris se gâter.

          La bénédiction de la Pentecôte est accordée lorsque sont remplies les simples conditions que sont la foi et l’obéissance. C’est également une récompense pour celui qui cherche. En rapport avec l’application de notre proverbe, nous dirons « celui qui chasse », car pour beaucoup, la recherche du baptême dans le Saint-Esprit a signifié l’attente. Le moment inoubliable où le Consolateur a rempli le temple qui attendait est enfin arrivé. Des vagues de gloire ont inondé l’âme ; la louange et l’adoration ont éclaté dans une expression extatique donnée dans une langue nouvelle. L’amour de Dieu a été répandu dans le cœur. Cela a été un grand moment d’expérience spirituelle. L’aspiration de l’âme a été satisfaite, l’objet de la recherche a été acquis, et les jours de l’attente qui engendraient parfois une certaine lassitude ont pris fin.

          Mais ensuite ? Ce baptême a-t-il signifié une marée haute par rapport à laquelle tout ce qui a suivi a marqué une récession ? Était-ce un but à atteindre et non une porte d’entrée ? Notre satisfaction a-t-elle dégénéré en une sorte d’auto-suffisance ? Si tel a été le cas, nous devons accepter le reproche inspiré qu’exprime l’histoire de ce chasseur paresseux.

          Après la Pentecôte, on doit connaître la beaucoup plus prosaïque « marche dans l’Esprit », la continuité « dans la doctrine des apôtres ». Si nous n’obéissons pas aux commandements qui nous disent de veiller, après la Pentecôte, nous cesserons vite d’être plus riches à cause de notre baptême dans l’Esprit. Nous recommencerons à vivre de nourriture rassie que nous apporterons les autres, et notre témoignage deviendra futile et agressif.

 

Donald GEE