COMMENT MÉDITER UN PSAUME

 

COMMENT MÉDITER UN PSAUME

 

          Le livre des Psaumes est, par excellence, le livre de prière du peuple de Dieu. C’est certainement, parmi tous les livres de l’Ancien Testament, celui qui est le plus proche des croyants, le plus directement assimilable. D’ailleurs, les Psaumes invitent autant à la méditation et la prière qu’à l’étude. Comment les méditer ?

 

          Prenons un Psaume ordinaire que rien de particulier ne distingue des autres : le Psaume 17.

 

          Je commencerai évidemment par le lire en entier pour m’imprégner de son atmosphère. Son titre est : « Prière de David » (alors que le Psaume 14 est un « cantique dédié au chef des chantres », le Psaume 15 s’intitule simplement : « Psaume de David », le Psaume 16 : « hymne de David »). La prière, l’invocation y occupera donc une place importante. Je marquerai d’un signe particulier toutes les demandes que David adresse à Dieu. Ainsi je pourrai les récapituler aisément. Les deux premiers versets sont une invocation à l’Éternel que je peux simplement faire mienne. Peut-être, cependant, ma confiance dans « ma justice » et « mon intégrité » sera-t-elle moins ferme que celle de David. Le Saint-Esprit qui habite en moi me rend plus sensible que les croyants de l’ancienne alliance à chaque disparité entre l’exigence de Dieu et ma vie. J’ai donc besoin de placer toute ma foi dans la personne et l’œuvre de Christ pour trouver une pleine assurance dans la prière, et m’approcher du trône de la grâce sans crainte. Jésus « a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption » (1 Corinthiens 1.30). « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde, et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. » (Hébreux 4.16)

 

          Les premiers versets sondent ma conscience : mes lèvres sont-elles sans tromperie ? Ma pensée est-elle différente de ce qui sort de ma bouche ? (v.3) « Suis-je « fidèle à la parole de tes lèvres » (v.4), c’est-à-dire aux ordres contenus dans la parole de Dieu ? Est-ce que « je me tiens en garde contre la voie des violents » ou m’arrive-t-il de me laisser tenter par leur exemple ? Mes pas sont-ils « fermes dans tes sentiers » et mes pieds n’ont-ils pas chancelé dans ces derniers jours (v.5) ?

 

          Si, en examinant ma vie à la lumière de ces versets, je constate des manquements, je transforme immédiatement ces découvertes en prière : « Seigneur, pardonne telle parole qui n’était pas entièrement conforme à ma pensée – tel sentiment que tu as pu découvrir en sondant mon cœur (v.3) et qui n’est pas à ta gloire. Je m’humilie de ce que « à la vue des actions des hommes », au lieu d’être fidèle à la parole de tes lèvres, je me suis mis à envier leur liberté et leurs succès. Mes pas en sont devenus moins « fermes dans tes sentiers ». Malgré cela tu m’as gardé de tomber. Merci Seigneur ! Affermis-moi ! Que je puisse prier comme David, en toute vérité » (reprendre les versets 1 à 5).

 

          v.6-7 : dans ces deux versets, nous trouvons les trois éléments constitutifs des Psaumes et, d’une façon générale, de toute la parole de Dieu :

 

          1) Ce que Dieu fait pour nous : « tu m’exauces...toi qui sauves...et qui par ta droite les délivres de leurs adversaires ». Je souligne ces affirmations d’une couleur spéciale. En parcourant les Psaumes, je relève quantité de promesses relatives à l’action de Dieu en notre faveur : « L’Éternel entend quand je crie, il répond...tu me donnes la sécurité...tu bénis le juste, tu l’entoures de ta grâce. L’Éternel exauce mes supplications...tu soutiens mon droit...tu affermis le cœur de ceux qui souffrent, tu les garderas...tu m’assures mon lot, tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts...tu me feras connaître le sentier de la vie ».

          Ces affirmations sont prises au hasard dans les seize premiers Psaumes. Quel réconfort de les relire aux moments d’épreuves. Je peux m’approprier toutes ces promesses par la foi. Je peux relever de la même manière ce que Dieu est pour nous (refuge, haute retraite, ma force, mon bouclier, mon espérance, mon libérateur, le Dieu de mon salut, le soutien de ma vie) et ses qualités (sa bonté, sa fidélité, sa justice, sa sainteté, sa droiture).

 

          2) Ce que le croyant fait de son côté : « Je t’invoque…ceux qui cherchent un refuge ».

          Je marque ces verbes d’un autre signe : ils me disent ce que Dieu attend de moi. Je m’examine pour savoir si ces dispositions sont en moi. Je demande à Dieu de me donner celles qui manquent. Mais il faudra aussi que j’applique ma volonté à réaliser ce que Dieu attend de moi et que ce Psaume m’aura rappelé. En relisant de temps en temps tous les passages marqués de ce même signe dans les Psaumes, je découvre un tableau assez complet des dispositions que Dieu aimerait trouver en moi : Ps.1.1-2 ; 2.12 ; 4.6 ; 5.4, 8, 12 ; 7.18 ; 9.2-3, 11, 12, 15…

 

          Je remarque aussi certains verbes qui reviennent plus souvent que d’autres : ces dispositions sont donc particulièrement importantes aux yeux de Dieu : se confier en lui, l’invoquer, le louer, chanter.

 

          Dans ce même ordre d’idées, je peux aussi noter tous les défauts et les mauvaises dispositions signalées chez les ennemis de Dieu (ici dans les v.9-12). Ils constituent un cliché négatif de la volonté de Dieu pour nous. Dans ma méditation, je transformerai toutes ces mentions en prières : « Seigneur, sonde-moi. Suis-je sur cette voie ? Est-ce que je « ferme mes entrailles » aux malheureux, c’est-à-dire suis-je sans pitié pour eux (v.10) ? Ai-je à la bouche des paroles hautaines ? Dans ce que j’ai dit hier à tel frère, n’y avait-il pas quelque orgueil ? Pardonne-le moi ». Peut-être cette évocation me fera aussi penser, malgré moi, à telle personne de mon entourage. Même si elle a des dispositions hostiles à mon égard (v.9,11), je peux prier pour elle. Bien plus, le Seigneur le demande (Mt 5.44).

 

          3) Des requêtes précises : « Incline vers moi ton oreille, écoute ma parole ! Signale ta bonté...garde-moi...protège-moi ». Je peux faire miennes toutes ces prières et j’aurai la certitude que Dieu m’exauce. En effet, « nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée » (1 Jean 5.14-15). Or, si cette prière se trouve dans le recueil des écrits inspirés par Dieu, elle correspond à sa volonté. Nous pouvons donc la répéter avec l’assurance d’être exaucée – à condition de l’apporter dans les mêmes dispositions de cœur que le psalmiste.

 

          Si vous marquez toutes les requêtes d’un signe spécial, vous trouverez dans ce livre des Psaumes, des centaines de requêtes conformes à la volonté de Dieu. Vous ne serez plus jamais embarrassés de ne pas savoir quelles prières adresser à Dieu. Par sa parole, Dieu veut nous apprendre comment prier. Les Psaumes sont le meilleur manuel de cet enseignement.

 

          Sachant que Dieu m’écoute et me donnera ce que je lui ai demandé, je peux aussi le louer immédiatement pour l’exaucement et redire ces mêmes versets ainsi: « Je te loue, Seigneur, parce que tu inclines vers moi ton oreille, tu écoutes ma parole, tu me gardes comme la prunelle de l’œil, tu me protèges à l’ombre de tes ailes... » Le psalmiste lui-même le fait parfois : « Fais-moi connaître tes voies...Conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi...L’Éternel est bon et droit : c’est pourquoi il montre aux pécheurs la voie. Il conduit les humbles dans la justice, il enseigne aux humbles sa voie » (Ps.25.4, 8).

 

          La fin du Psaume m’apporte un dernier élément que je soulignerai d’une couleur de mon choix : « Je verrai ta face, dès le réveil, je me rassasierai de ton image ». Promesse merveilleuse qui me fait tourner les regards de ma foi vers le grand Réveil du jour où tous les morts se lèveront : je verrai – soulignons ce « je » et approprions-nous cette assurance : « Tes yeux verront le Roi dans sa magnificence » (Esaïe 33.17).

 

          Pour prolonger cette ligne et nourrir ma louange, je recherche les parallèles indiqués : Ps.4.7-8 ; 11.7 ; 16.11 ; Mt 5.8 ; 1 Jean 3.2 ; Apoc.22.4. Je pourrai terminer ma méditation dans l’adoration de Dieu, en le louant et le remerciant pour la perspective merveilleuse qu’il ouvre devant moi.

 

          Voici donc quelques clés pour vous aider dans la méditation d’un Psaume. Il ne vous reste plus que 149 Psaumes à explorer pour en extraire toutes les richesses divines ! Que Dieu vous bénisse et vous enrichisse spirituellement dans cette recherche passionnante !

 

Paul BALLIERE

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