JOSEPH, L'HOMME FORGE PAR DIEU (suite et fin)

          Nous publions la fin du message du pasteur W.H. BEUTTLER, donné en France en Mai 1959, à Rouen. Ce texte provient de la traduction orale. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.

 

JOSEPH, L’HOMME FORGE PAR DIEU

(suite et fin)

 

 

          Dieu voulait pouvoir avoir confiance en Joseph, lorsqu’il serait sur le trône ; il voulait qu’il ne soit pas celui qui saisit les gens par le cou et les sort de l’église. Je sais bien que Joseph n’était pas un prédicateur, mais nous pouvons retenir la leçon ; ainsi, le jour où une sœur viendra à l’église, avec un nouveau chapeau qu’elle inaugure pour Pâques, même si vous avez l’impression qu’il est un peu trop grand, vous ne direz pas : « maintenant, je vous raye comme membre de l’Église ». Non...non...non…

          Dieu a besoin de ceux qui gouvernent dans la crainte de Dieu. Ainsi, Dieu a mis ce jeune homme en prison, Dieu s’est servi de lui pour interpréter quelques songes. Joseph a dit à un autre prisonnier ces paroles : « quand tu sortiras, souviens-toi de moi près de Pharaon ». Mais la parole de Dieu nous dit qu’on l’a oublié dans la prison. Non seulement Joseph était en prison, mais il a été oublié dans la prison !

          Est-ce qu’on vous oublie parfois ? Vous croyez que vous êtes oublié. Vous avez été malade, au lit, et vous commencez à vous plaindre : « Je me demande quel genre de pasteur nous avons ! Il n’est pas venu me visiter depuis la dernière fois qu’il est venu me voir... »

          Et quelqu’un vous demande : « Mais, lui avez-vous fait savoir que vous étiez malade ? »

          - « Non, je ne lui ai rien dit ! »

          Alors, comment le pauvre homme pouvait-il le savoir ? Vous, vous l’avez mis en prison par vos remarques, et vous vous croyiez oublié !

          J’ai été oublié, Joseph a été oublié, pourquoi ? Pour qu’un jour le nom de Joseph soit connu de tous ceux qui habitent le pays. Mais avant que Dieu ait rendu le nom de Joseph célèbre, il fallait que l’homme apprenne ce que c’est que d’être oublié. Ainsi, le jour où son nom sera mentionné partout, il ne dira pas en regardant les journaux : « Voilà mon nom ! C’est bien moi ! » Autrement, il s’enflerait, il deviendrait de plus en plus gros, et finalement, il éclaterait !

          Voyez-vous l’œuvre de Dieu ?

          Je suis poussé à terminer par une illustration. Une année, j’étais pasteur, et un évangéliste est venu visiter notre église. Il aimait beaucoup cette église dont j’étais le pasteur. Il a commencé à parler aux chrétiens disant que Dieu l’envoyait pour être leur pasteur. Parfois, on l’invitait aux repas. Il demandait : « Alors, sœur, comment va votre pasteur ? » Vous visite-t-il suffisamment ? »

          - « Non, dira la sœur, il ne me visite pas tous les jours ! Il pourrait bien venir me voir un peu plus souvent. »

          Savez-vous ce qu’il disait encore :

          - « Ma sœur, cette église a besoin d’un véritable berger ». (Bien sûr, c’était lui le véritable!)

          - « Cette église a besoin qu’on s’occupe d’elle, je le crois volontiers que vous avez été négligée ».

          Et naturellement, elle était d’accord, d’autres aussi étaient d’accord ; vous pouvez avoir beaucoup de personnes qui s’accordent ainsi, mais il faut que ce soit vrai !

          Alors, on m’a demandé de faire une réunion générale pour savoir si c’était moi ou l’évangéliste qui devait être le pasteur. Tous les jours, il visitait les membres de l’église pour s’amasser des voix. La réunion a eu lieu, et c’est lui qui fut élu pasteur...moi, j’ai dû m’en aller.

          Mais Dieu m’a placé dans une situation vraiment magnifique. Trois mois après, j’étais dans une autre ville où je prêchais la parole de Dieu.

          Nous nous dirigions, mon épouse et moi, vers une autre ville, lorsque Dieu, soudain, m’a parlé et j’ai dit à ma femme : « Lorsque nous arriverons dans la ville, il y aura un télégramme qui nous demandera de retourner dans l’église que nous avons dû quitter ».

          Le télégramme était là !

          « Cher frère Beuttler, nous regrettons beaucoup ce qui est arrivé et nous vous demandons pardon de notre façon d’agir à votre égard. Toute l’église vous demande instamment de revenir immédiatement pour continuer votre ministère pastoral ».

          J’y suis retourné, et durant douze ans, je n’ai pu comprendre pourquoi cela était arrivé.

          Puis Dieu m’a appelé à visiter différentes églises aux États-Unis. Parfois, je visitais des assemblées dont le pasteur était absent et pendant un certain temps, j’étais seul à m’occuper de l’église. Un jour, Dieu m’a parlé. Il m’a dit : « Voici la raison pour laquelle j’ai permis que cela arrive il y a douze ans. Je savais que je t’enverrais dans les églises d’autres pasteurs ».

          Je vais vous dire cela dans mes propres paroles. Cela m’est arrivé comme un éclair ; c’était comme si Dieu me disait : « Avant que je puisse te confier les assemblées d’autres serviteurs, je voulais te donner une leçon que tu n’oublierais jamais. Je voulais que tu saches ce que c’est que d’avoir, dans son auditoire, un homme infidèle, de sorte que, dans une autre église, tu ne fasses jamais ce qui a été fait à ton égard ! »

          Je n’ai jamais oublié ! Dieu m’avait donné là une leçon qui m’a servi une fois pour toutes.

          Mes amis, les méthodes de Dieu sont efficaces. Souvenez-vous de Joseph. Il y a tout un chemin de préparation, tout un processus au travers duquel Dieu travaillera. Pour avoir un idéal élevé, il faut descendre...Le chemin pour être connu, c’est d’être oublié, la façon de devenir un vrai gouverneur, c’est d’être, d’abord, un esclave, mais si vous tenez ferme, Dieu sera avec vous, et Dieu rendra parfaite l’œuvre qu’il a commencé en vous.

          Si vous pouvez résister dans l’épreuve, si vous pouvez accepter l’œuvre de Dieu, alors Dieu vous donnera une place de responsabilité, dans son royaume. Voilà, mes amis, le chemin de Dieu.

 

W.H.BEUTTLER

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