QU'EST CE QUE LA REPENTANCE ?

 

QU’EST-CE QUE LA REPENTANCE ?

 

          1) Étymologie des mots employés pour exprimer l’idée de « se repentir ».

 

          L’idée fondamentale du mot hébreu traduit par « se repentir » dans l’Ancien Testament est : haleter, gémir, se lamenter, se chagriner, s’attrister de ce que l’on fait. Ce verbe hébreu revient souvent dans l’Ancien Testament, sous sa forme active, dans le sens de rassurer ; voir Psaume 23.4 : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ; ta houlette et ton bâton me rassurent. »

          Le mot grec du Nouveau Testament, traduit par « se repentir » signifie « changer d’avis, de façon de voir. »

          Le même mot grec est employé dans les Septante (traduction grecque de l’Ancien Testament) pour le mot hébreu mentionné plus haut. De sorte que le sens que lui donne le Nouveau Testament doit être déterminé par l’usage qu’en fait l’Ancien. Il y a un autre mot grec, employé cinq fois dans le Nouveau Testament et traduit par « se repentir ». Le mot signifie : « être un sujet de chagrin à quelqu’un, plus tard », ou « faire repentir quelqu’un ». Ce mot est aussi employé dans les Septante pour traduire le mot hébreu déjà cité. Les deux pensées de douleur et de changement de vue sur un certain sujet, y sont exprimées.

 

          2) Usage biblique des mots « se repentir ».

 

          Jérémie 8.6 : « Je suis attentif et j’écoute : ils ne parlent pas comme ils devraient ; aucun ne se repent de sa méchanceté et ne dit : Qu’ai-je fait ? Tous reprennent leur course comme un cheval qui s’élance au combat. »

          Jérémie 18.8 : « Mais si cette nation, sur laquelle j’ai parlé, revient de sa méchanceté, je me repens du mal que j’avais pensé lui faire. »

          Jérémie 26.3 : « Peut-être écouteront-ils, et reviendront-ils chacun de leur mauvaise voie ; alors je me repentirai du mal que j’avais pensé leur faire à cause de la méchanceté de leurs actions. »

          Jérémie 42.10 : « Si vous restez dans ce pays, je vous y établirai et je ne vous détruirai pas, je vous planterai et je ne vous arracherai pas ; car je me repens du mal que je vous ai fait. »

          Ézéchiel 24.14 : « Moi, l’Éternel, j’ai parlé ; cela arrivera, et je l’exécuterai ; je ne reculerai pas, et je n’aurai ni pitié, ni repentir. On te jugera selon ta conduite, et selon tes actions, dit le Seigneur, l’Éternel. »

          Joël 2.13-14 : « Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements, et revenez à l’Éternel, votre Dieu, car il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et il se repent des maux qu’il envoie. »

          Amos 7.1-6 : « Le Seigneur, l’Éternel, m’envoya cette vision. Voici, il formait des sauterelles, au moment où le regain commençait à croître ; c’était le regain après la coupe du roi. Et comme elles dévoraient entièrement l’herbe de la terre, je dis : Seigneur, Éternel, pardonne donc ! Comment Jacob subsistera-t-il ? Car il est si faible ! L’Éternel se repentit de cela. Cela n’arrivera pas, dit l’Éternel. Le Seigneur, l’Éternel, m’envoya cette vision. Voici, le Seigneur, l’Éternel, proclamait le châtiment par le feu ; et le feu dévorait le grand abîme et dévorait le champ. Je dis : Seigneur, Éternel, arrête donc ! Comment Jacob subsistera-t-il ? Car il est si faible ! L’Éternel se repentit de cela. Cela non plus n’arrivera pas, dit le Seigneur, l’Éternel. »

          Jonas 3.9-10 : « Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s’il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point. Dieu vit qu’ils agissaient ainsi et qu’ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu’il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas. »

          Matthieu 12.41 : « Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas. » (Comparez Jonas 3.8-10 : Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu’ils crient à Dieu avec force, et qu’ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables ! Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s’il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point. Dieu vit qu’ils agissaient ainsi et qu’ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu’il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas. »)

 

          Par l’usage fait de l’expression « se repentir » dans ces passages, nous voyons qu’il s’y attache tout à la fois une pensée de regret et un changement d’intention, surtout dans la citation du Nouveau Testament que nous venons de faire (Matthieu 12.41). Il y a un sérieux danger, à notre époque, dans le fait qu’on diminue l’importance de la tristesse que procure le sentiment du péché. Cette tristesse n’est pas la repentance, mais elle est un de ses éléments. Le contexte nous renseigne sur l’objet de la repentance ou du changement d’avis. La vraie repentance du péché ou l’horreur du péché est telle, le changement d’appréciation est tel que le pécheur est amené à s’en détourner de tout son cœur.

 

R.A. TORREY

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