7 TRAITS CARACTÉRISTIQUES DE LA BIEN-AIMÉE

 

7 TRAITS CARACTERISTIQUES DE LA BIEN-AIMEE

 

«Mon bien-aimé parle et me dit: Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!..

Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!

Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher,

qui te caches dans les parois escarpées, fais-moi voir ta figure,

fais-moi entendre ta voix; car ta voix est douce, et ta figure est agréable.»

(Cantique des cantiques 2.10,13-14)

 

          Nous avons déjà relevé quelques traits caractéristiques de la Sulamithe. Le roi Salomon avait évoqué la beauté inégalée de la jeune fille. Mais ici, il s'agit de l'appréciation du berger lui-même. La description qu'il fait de sa fiancée est éloquente. Jugez plutôt:

 

1. Elle est son amie

 

          « Lève-toi, mon amie...Lève-toi mon amie. » (v.10,13)

 

          Nous avons trouvé cette même expression dans la bouche de Salomon (1.9,15; 2.2), mais certainement pas dans le même sens. Cette « amitié » n'était pas partagée par Sulamith.

          Ici, par contre, c’est l'expression d'une véritable amitié. La jeune fille est « l'amie » du berger bien-aimé parce qu'elle est dans son intimité, dans ses conseils.

          La parole de Dieu déclare: « L'amitié de l'Éternel est pour ceux qui le craignent. » (Psaume 25.14) Abraham ne fut-il pas appelé « ami de Dieu » ? « Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel ? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite. Ainsi s'accomplit ce que dit l'Écriture: Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. » (Jacques 2.21-23)

          Rappelons-nous les paroles de Jésus: « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. » (Jean 15.14-15)

          Ici apparaissent les notions d'intimité, de révélation divine, de foi et d'obéissance. Oui, l'amitié de Dieu a un prix.

 

2. Elle est sa belle

 

          « Lève-toi...ma belle... » (2.10,13)

 

          Sulamith elle-même avait parlé de sa beauté: « Je suis noire, mais je suis belle... » (1.5)

          Les filles de Jérusalem avaient aussi évoqué la beauté de la jeune fille, et en quels termes ! « Ô la plus belle des femmes... » (1.8; 5.9; 6.1)

          Salomon s'était émerveillé devant cette beauté, et s'était écrié: « Que tu es belle...que tu es belle » (1.15)

          Mais dans notre texte, c'est le bien-aimé qui en parle. Cette déclaration revêt donc une toute autre importance.

 

          L'Eglise est revêtue de cette beauté par conception. Après la laideur du péché, Dieu nous a engendrés pour une vie nouvelle, et nous a rendus participants de la nature divine. A notre nouvelle naissance, Dieu nous voit beaux. Paul écrit aux Colossiens: « ...Vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle pour la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé. » (3.9-10) Paul exhortait les chrétiens d'Ephèse à se dépouiller, eu égard à leur vie passée, « du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de [leur] intelligence, et à revêtir l'homme nouveau créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. » (Ephésiens 4.22-24) L'auteur de l'épître aux Hébreux nous rappelle que « nous sommes devenus participants de Christ... » (3.14) L'apôtre Pierre fait mention des plus grandes et des plus précieuses promesses de Dieu, et nous assure que par elles nous devenons participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise (2 Pi.1.4)

 

          L'Eglise développe la beauté par la soumission et l'imitation. La soumission ? L'Eglise est belle dans son caractère, dans sa nature, dans ses œuvres, lorsqu'elle médite le livre de Dieu, s'inspire de ses enseignements, et lui reste attachée et fidèle. Jésus a prié pour nous en ces termes: « Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité. » (Jean 17.17) Enseignant ses disciples, il a affirmé: « Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. » (Jean 15.3)

 

          L'apôtre Paul avait compris que l'on développe la beauté spirituelle par l'imitation. Il écrit aux croyants de Corinthe: « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. » (1 Corinthiens 11.1) Et aux Ephésiens: « Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés; et marchez dans la charité, à l'exemple de Christ...» (Ephésiens 5.1)

 

          Nous entretenons la beauté par l'association et la communion. La beauté de l'Église, c'est la beauté de Jésus-Christ, quand elle s'identifie à lui dans la foi et dans une communion profonde. Christ, que l'Écriture appelle le second Adam, peut dire de l'Église: « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ». Paul affirmait: « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (Galates 2.20)

 

          Le peuple de Dieu connaît la beauté par la communication. C'est la beauté construite, entretenue, et développée par le Saint-Esprit qui embellit l'Église en lui donnant les richesses provenant du futur Époux. Jésus dit: « Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. » (Jean 16.14) Le Saint-Esprit est notre « Eliézer » divin. De la même manière que ce serviteur d'Abraham a embelli Rebecca avec les richesses venant de la maison du futur époux Isaac (Genèse 24.22,30), le Saint-Esprit comble l'Église des biens célestes, en vue des noces de l'Agneau. Il développe en nous son fruit, et nous revêt de la nature de Christ.

 

3. Elle est sa colombe

 

          « Ma colombe... » (v.14)

 

          Salomon avait dit que les yeux de Sulamith étaient des colombes (1.15). Mais le bien-aimé parle d'elle comme de sa colombe.

 

          Jésus a dit: « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. » (Matthieu 10.16) Il attend de ses disciples la simplicité, la pureté, l'innocence, le caractère inoffensif de la colombe.

 

          « Ma colombe ». La bien-aimée est pure parce qu'elle ne pèche pas avec le monde, elle ne se souille pas comme le monde, au milieu du monde.

 

          La colombe se distingue de tous les autres oiseaux. Le peuple de Dieu doit se distinguer des païens. A propos d'Israël, Balaam disait: « Je le vois au sommet des rochers, je le contemple du haut des collines: c'est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations. » (Nombres 23.9) Il en est ainsi de l'Église.

          Une séparation d'avec le monde est indispensable, si le peuple de Dieu veut maintenir une bonne relation avec le Père: « C'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. » (2 Corinthiens 6.17-18)

          Une séparation d'avec le monde est indispensable pour bénéficier d'une bonne relation avec le Fils. Jésus dit: « Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » (Jean 17.14) Jésus est venu pour s'acquérir un peuple sanctifié. « ...Notre Sauveur Jésus-Christ...s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. » (Tite 2.14)

          Une séparation d'avec le monde est indispensable pour entretenir une bonne relation avec le Saint-Esprit: « ...Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. » (Actes 2.38-40) Telle était la fin du discours de l'apôtre Pierre, à Jérusalem, le jour de la Pentecôte.

 

          Une séparation est indispensable pour une communication efficace dans le monde. Dans sa première épître, Pierre nous rappelle notre identité spirituelle, notre vocation, et notre mission: « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1 Pierre 2.9)

 

          La colombe est symbole de la fidélité conjugale. Elle est vraiment « monogame ». Elle n'abandonne jamais le mâle avec lequel elle vit. Quand Jésus dit: « Soyez simples comme les colombes », il emploie un mot qui signifie « pas double ». Nous sommes appelés à ne pas être doubles ! L'Église fidèle, par définition, reste attachée à Jésus-Christ, et à lui seul. N'est-ce pas ce que Paul rappelait aux Corinthiens ? « Oh! Si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie ! Mais vous me supportez ! Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ. Car, si quelqu'un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien. » (2 Corinthiens 11.1-4)

 

          La colombe ne quitte pas son nid, quand bien même quelqu'un aurait pris sa couvée.

          Qu'en est-il de nous, sur le plan spirituel ? N'abandonnons jamais notre « nid », ainsi que nous y exhorte l'Écriture: « N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. » (Hébreux 10.25)

 

          La colombe voyage et revient à son nid. Le prophète Esaïe y fait allusion: « Qui sont ceux-là qui volent comme des nuées, comme des colombes vers leur colombier ? » (Esaïe 60.8)

          Il arrive que l'épreuve, les tribulations de toutes sortes, certaines circonstances de la vie, imprévisibles et involontaires engendrent un éloignement forcé de notre « nid », mais en nous-mêmes, nous soupirons comme le psalmiste: « Que tes demeures sont aimables, Éternel des armées ! Mon âme soupire et languit après les parvis de l'Éternel, mon cœur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant. Le passereau même trouve une maison, et l'hirondelle un nid où elle dépose ses petits...Tes autels, Éternel des armées ! Mon roi et mon Dieu ! Heureux ceux qui habitent ta maison ! Ils peuvent te célébrer encore. » (Psaume 84.2-5)

 

          A la différence des autres oiseaux, la colombe offre son cou à l'égorgeur, sans se débattre.

          A l'heure du sacrifice, à l'heure des sacrifices, sommes-nous la colombe de notre Bien-aimé ? Le suivons-nous sur le chemin de la croix sans regimber, sans nous débattre ? « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » (Romains 12.1) « En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même. Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. » (Romains 14.7-8)

 

4. Elle se tient dans les fentes du rocher

 

          « Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher... » (v.14)

 

          La bien-aimée, appelée « colombe », emblème de pureté et d'affection, choisit une position lui offrant la sécurité. Là, elle est absolument hors de portée du chasseur cruel, ou d'autres dangers.

          Dans le psaume 18, David dit: « Je t'aime, ô Éternel, ma force ! Éternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite !..Car qui est Dieu, si ce n'est l'Éternel; et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ? » (v.2-3,18)

 

          Que représentent « les fentes du rocher », sinon les meurtrissures de notre Seigneur Jésus-Christ à la croix ? Dans ces « fentes » du Rocher des siècles, l'Église est gardée par la puissance de Dieu. La croix est annoncée dans toutes les Écritures sous des figures et des types divers. Il serait bien trop long de traiter ce sujet d'une manière complète. Il faudrait écrire des livres. Mais rappelons entre autres symboles le bois indiqué par Dieu à Moïse, et qui fut jeté dans l'eau amère de Mara. N'est-il pas le type de la croix dressée dans l'amertume de nos souillures et de nos péchés ? La foi en Christ et en son œuvre expiatoire nous ouvre la voie d'une vie nouvelle. Le rocher d'Horeb, frappé par le bâton de Moïse, et d'où jaillit l'eau en abondance pour désaltérer tout le peuple d'Israël, n'est-il pas, lui aussi, le symbole des souffrances de Christ, blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ? N'est-ce pas de ce sacrifice que jaillit l'eau de la vie éternelle ? L'unique refuge, la seule retraite pour l'Église, c'est l'œuvre de Jésus-Christ à la croix. La Bible dit: « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous marchions en nouveauté de vie. » (Romains 6.4) La croix (entendez l'œuvre expiatoire de Christ) satisfait toutes nos soifs: pardon, délivrance du péché, guérison, baptême dans le Saint-Esprit, et sanctification...La croix est le lieu d'où nous pouvons entendre la voix de Dieu, découvrir la splendeur de son caractère, et de là voir sa gloire. C'est pourquoi Paul écrit: « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » (Colossiens 3.1-2) C'est la croix, dressée entre la bien-aimée (l'Église) et le monde, qui fait d'elle la colombe pure, et la fiancée. Doit-elle donc sortir de cette position ? La pensée est que de la croix nous devons aller plus loin dans la découverte du Seigneur Jésus, le ressuscité élevé, glorifié, le fiancé, bientôt l'Époux, Celui qui mérite tout notre être et notre communion avec lui. Tant que la vie chrétienne est charnelle, mondaine, superficielle, c'est l'hiver. Mais il y a une étape où la croix accomplit son œuvre plus profondément. Et c'est alors le printemps. Nous pouvons connaître une dimension nouvelle dans la communion de Jésus.

 

          Comparons plusieurs textes de la parole de Dieu :

 

          Le premier: Exode 33.20-22: «L'Éternel dit: Tu ne pourras pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre. L'Éternel dit: Voici un lieu près de moi; tu te tiendras sur le rocher. Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu'à ce que j'aie passé. »

 

          Le second texte: 2 Corinthiens 4.3-4: « Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent, pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de l'Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu. »

 

          Le troisième: Ephésiens 5.14: « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera. »

 

          Quelle conclusion pouvons-nous tirer de la comparaison de ces textes ? Dieu vu de dos, c'est la loi ! Dieu vu de face, c'est la grâce ! Mais même à ce stade, nous sommes encore en marche. C'est pourquoi Paul écrit: « Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu ». Comme l'Église de Laodicée, n'aurions-nous pas besoin d'acheter de Jésus un collyre pour oindre nos yeux, afin que nous voyions ? (Apocalypse 3.18)

 

5. Elle se cache dans les parois escarpées

 

          « Ma colombe...qui te caches dans les parois escarpées » (v.14)

 

          Les parois escarpées sont des lieux difficilement accessibles, qui paraissent inconfortables pour celui qui aime la facilité et le confort terrestre. Mais ce sont ces endroits-là qui assurent la sécurité à la colombe.

 

          Jésus dit: « Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en emparent. » (Matthieu 11.12) Nous ne marchons pas et nous ne vivons pas comme les païens. Si la croix est une folie pour ceux qui périssent, pour nous qui sommes sauvés elle est une puissance de Dieu.

 

          Les ailes de la colombe lui permettent d'accéder à ces lieux escarpés. Dans une période difficile, David a dit: « Oh! Si j'avais les ailes de la colombe, je m'envolerais, et je trouverais le repos; voici, je fuirais bien loin, j'irai séjourner au désert; je m'échapperais en toute hâte, plus rapide que le vent impétueux, que la tempête. » (Psaume 55.7-9)

 

          Pour nous chrétiens, c'est par l'énergie spirituelle de la foi que nous pouvons nous cacher dans les « parois escarpées ». Dieu est puissant pour nous placer sur nos lieux élevés (Psaume 18.34).

 

6. Sa voix est douce

 

          « Fais-moi entendre ta voix; car ta voix est douce. » (v.14)

 

          Permettez-moi une courte parenthèse. Il paraît que la colombe, contrairement à d'autres oiseaux, n'a pas de poche à fiel. Heureux volatile !

 

          Pour notre Bien-aimé, la voix de l'âme rachetée est douce. Il désire entendre nos paroles: dans les prières, dans les louanges, dans l'exercice des dons spirituels, dans la proclamation de l'Évangile, même si notre voix est encore faible et tremblante. Il y a tant d'innombrables autres voix, blessantes et affligeantes qui s'élèvent contre lui dans le monde !

 

          « Que mes paroles lui soient agréables! Je veux me réjouir en l'Éternel ! » (Psaume 104.34)

 

7. Sa figure est agréable

 

          « Ta figure est agréable. » (v.14)

 

          Notre Bien-aimé Jésus s'efforce de détourner vers lui le regard de notre âme. Nous sommes cachés dans l'œuvre de la croix, mais Christ désire que de là, nous le contemplions dans toute sa beauté. Il est heureux de voir notre regard se tourner vers lui, comme la fleur se tourne vers le soleil.

 

          Le livre de la Genèse décrit la rencontre d'Isaac avec Rebecca. « Un soir qu'Isaac était sorti pour méditer dans les champs, il leva les yeux, et regarda; et voici, des chameaux arrivaient. Rebecca leva aussi les yeux, vit Isaac, et descendit de son chameau. Elle dit au serviteur: Qui est cet homme, qui vient à notre rencontre ? Et le serviteur répondit: C'est mon seigneur. Alors elle prit son voile, et se couvrit. » (Genèse 24.63-65) Le voile était seulement une étape vers l'époux.

 

          Le voile doit être ôté.

 

          A la croix, Dieu a déchiré le sien: « Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas... » (Matthieu 27.51) Tant que le premier tabernacle subsistait, le chemin du lieu très saint n'était pas encore ouvert (Hébreux 9.8). Lorsque Jésus eut fait de manière parfaite et définitive l'expiation de nos péchés, Dieu a ôté le voile nous séparant de sa sainte présence. Désormais, nous pouvons nous approcher avec assurance du trône de la grâce.

          Mais de la croix, nous devons aussi ôter notre voile pour montrer notre figure au Bien-aimé. Paul écrit au sujet des fils d'Israël: « Ils sont devenus durs d'entendement. Car jusqu'à ce jour le même voile demeure, quand ils font la lecture de l'Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît. Jusqu'à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs cœurs; mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. » (2 Corinthiens 3.14-16) Comme nous leur ressemblons !

          C'est en nous approchant du Sauveur crucifié, en jetant notre souillure à ses pieds, et en nous convertissant, que notre voile de dureté, d'incompréhension, de cécité spirituelle est ôté. Nous entrons alors dans une communion véritable avec le Seigneur. Nous pouvons lui faire voir notre « figure ». C'est pourquoi Paul ajoute: « Or, le Seigneur c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. » (2 Corinthiens 3.17-18) Notre « figure » est agréable à cause de la beauté que Christ a mise sur elle. Le Seigneur désire voir sa propre beauté sur nous, en nous.

           A la croix, nous voyons notre laideur sur lui.

          De la croix, il voit sa beauté sur nous.

 

Paul BALLIERE

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