COMMENT MÉDITER L’ÉVANGILE VERSET PAR VERSET

 

COMMENT MÉDITER L’ÉVANGILE VERSET PAR VERSET

 

          Une autre manière de méditer l’Évangile est de le lire verset par verset et d’essayer de tirer des parallèles entre le récit et notre vie. Cette méthode, plus classique que la précédente* nous convient particulièrement si nous disposons de peu de temps pour méditer – dans une circonstance particulière – et si nous devons nous limiter à quelques versets.

 

          Prenons, comme exemple, le début du 2° chapitre de l’Évangile de Marc.

 

          v.1 : Jésus revient à Capernaüm, il ne veut pas que la désobéissance du lépreux guéri prive les habitants de « sa ville » (Matthieu 9.1) de sa présence et de son ministère. Lorsque je veux faire du bien aux autres, et que des difficultés se présentent par la faute d’autrui, est-ce que je n’abandonne pas trop facilement la lutte en rejetant la responsabilité de cet abandon sur les autres ?

 

          v.2 : Il est certes réjouissant de voir le grand nombre de ceux qui aiment écouter Jésus, mais où seront ces foules trois ans plus tard ? Grossiront-elles les rangs de ceux qui crieront « Crucifie, crucifie-le » ? « Seigneur, garde-moi d’un enthousiasme facile et passager ».

 

          v.3 : ces quatre hommes portant le paralytique avaient sans doute entendu Jésus, ils l’avaient vu guérir des malades, mais ils n’ont pas voulu garder pour eux ce qu’ils connaissaient. Ils ont pensé à leur ami malade et, joignant l’acte à la pensée, ils l’ont amené à Jésus.

          Me suis-je arrêté à la première étape, oubliant de partager mes bénédictions avec d’autres ?

          Un seul n’aurait pu amener l’ami malade à Jésus ; en s’associant à trois autres, cela fut possible. Ce que je ne puis faire seul, je pourrais peut-être le réaliser en m’unissant à d’autres.

 

          v.4 : « Leur projet se heurte à des difficultés : impossible de parvenir dans la présence de Jésus. Ils auraient pu dire à leur ami : « Tu vois, nous aurions bien aimé t’amener auprès du Maître, mais ce n’est pas possible. Il faut donc y renoncer ». Ils ne l’ont pas dit, parce qu’ils aimaient leur ami malade. L’amour rend persévérant et ingénieux. Il leur fait découvrir un moyen original de réaliser leur dessein.

          « Seigneur, garde-moi d’abdiquer à la première difficulté – surtout lorsqu’il s’agit de faire du bien à autrui. Donne-moi l’amour persévérant et ingénieux qui animait ces quatre hommes ».

 

          v.5 : « Jésus voyant leur foi ». Comment cela ? Il a vu quatre hommes découvrant un toit et faisant descendre leur ami à ses pieds, pourquoi parle-t-il de foi ? Si ces hommes n’avaient pas eu confiance dans la puissance de guérison de Jésus, ils ne se seraient pas donné tant de mal. Jésus voit, au-delà des faits, les mobiles qui les inspirent. Cette phrase définit donc aussi pour nous un aspect essentiel de la foi : la confiance dans la puissance du Seigneur. Une telle foi nous fait agir et fait agir le Seigneur.

          « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés ». Cette parole nous rend perplexes un peu comme les scribes du v.6. Pourquoi Jésus parle-t-il de pardon des péchés ? Parce que, connaissant les pensées des hommes, il savait que c’était le problème principal de ce malade. Dans ce cas, je peux me demander : est-ce aussi ma préoccupation première, avant la guérison du corps et les autres biens ?

          J’apprends que Jésus veut et peut (cf v.10) pardonner les péchés. Le verset indiqué en parallèle (Actes 13.38) me le confirme. Je peux donc venir à lui pour lui demander de prononcer ces mêmes paroles sur moi : « Mon enfant – car je le suis (1 Jean 3.1) – tes péchés (ceux qui pèsent sur ma conscience) te sont (non pas : ils seront) pardonnés ».

          Je peux ainsi continuer, verset par verset, à me demander ce que les paroles et les actes de Jésus ou de ses auditeurs ont à me dire aujourd’hui.

          Je peux aussi passer plus rapidement, ne m’arrêter qu’aux versets qui me frappent, me demander quel est le sens de l’ensemble du récit pour moi.

          Ici, je serai peut-être arrêté par le verset 10 : Jésus guérit le paralytique pour que les autres sachent qu’il a le pouvoir de pardonner les péchés. Les miracles ne sont donc que des signes et des gages de miracles spirituels bien plus importants. Ils devaient accréditer la personne et le ministère de Jésus (cf Luc 7.18-23). Quel est le sens et la valeur des miracles de Jésus pour moi ? Est-ce que je désire des miracles, lesquels, et pourquoi ?

          La méditation verset par verset sera surtout fructueuse dans les passages « didactiques », c’est-à-dire ceux qui reproduisent l’enseignement de Jésus (exemple : le sermon sur la montagne). Chaque parole est, pour moi, l’occasion d’un examen de conscience ou d’une prière.

          Exemple : le début du chapitre 6 de Matthieu, v.1 : n’ai-je pas tendance, moi aussi, à pratiquer ma justice devant les hommes, pour en être vu ? Dans quelle mesure mes actions sont-elles faites pour « plaire aux hommes » ? Quel en est le mobile secret : l’admiration de ceux qui m’entourent ou l’approbation du Père céleste ? « Seigneur, délivre-moi de cette recherche de la gloire humaine, détourne mes yeux vers ma récompense que tu réserves à ceux qui te servent sans être vus ».

          Si je veux prolonger ma méditation sur ce thème, je peux rechercher les parallèles indiqués :

          v.2, 5, 16 : différentes applications immédiates de ce principe à ma libéralité, à ma vie de prière ou de piété.

          Luc 16.15 : « Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu ».

          Ce verset me renvoie aux références suivantes :

          Luc 10.29 : le docteur de la loi qui veut se justifier aux yeux des auditeurs et auquel Jésus raconte la parabole du Samaritain.

          Matthieu 23.5 : « Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes, ainsi ils portent... »

          v.27 : « des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés ».

          1 Samuel 16.7 : « L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur ».

          Proverbes 16.5 : « Tout cœur hautain est en abomination à l’Éternel ».

          Esaïe 2.12 ; Jérémie 4.14 : chacun de ces passages donne à ma méditation une orientation nouvelle (qui pourra éventuellement se prolonger par la recherche des nouveaux parallèles indiqués).

 

          Nous vous souhaitons beaucoup de bénédictions dans l’exploration de l’Évangile, verset par verset, avec l’aide du Saint-Esprit, sans lequel nous ne pourrions pas sonder les profondeurs de Dieu.

 

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* Voyez notre article « comment méditer un chapitre de l’Évangile », dans cette même rubrique « ma Bible »)