LES LIGNES DIVINES, OU RIEN

 

LES LIGNES DIVINES, OU RIEN

 

          « Vous n’avez rien d’autre à faire qu’à gagner des âmes à Christ. Dépensez-vous donc sans réserve pour cette tâche unique. Votre affaire n’est pas de prêcher un certain nombre de sermons, mais de sauver autant d’âmes que vous le pourrez, d’amener à la repentance autant de pécheurs qu’il vous sera possible, puis de concentrer tous vos efforts à les affermir dans la vie de sanctification sans laquelle ils ne pourront voir le Seigneur. » Voilà un extrait des « Douze règles » de la première Église Méthodiste ! Ne sommes-nous pas frappés du fait que ces hommes-là considéraient le salut des âmes comme le but suprême de leur vie et de leur ministère ?

 

          Nous en trouvons l’application pratique dans la vie de William Bramwell, l’un de leurs plus remarquables ouvriers, duquel il a été écrit : « Il n’était pas, selon l’acceptation commune du terme, un brillant prédicateur. Mais si le meilleur médecin est celui qui obtient le plus de guérisons, on peut en déduire que le meilleur prédicateur est bien aussi celui qui attire le plus d’âmes à son Sauveur. Et, dans ce domaine, on peut classer W. Bramwell parmi les plus éminents ministres de l’Évangile. »

 

          John Oxtoby fut aussi un homme dont Dieu pouvait se servir. « Je suis témoin chaque jour, déclarait-il, de la conversion des pécheurs, et je sors rarement de chez moi sans que Dieu m’accorde de voir des fruits... »

 

          John Smith, homme oint de l’Esprit comme peu d’autres, père spirituel de milliers d’âmes, n’avait aucune considération pour le ministère et n’attachait d’importance à la prédication que dans la mesure où les âmes étaient amenées au salut. « Je suis bien décidé, s’écriait-il, à n’avoir pour but, par la grâce de Dieu, que le salut des âmes ! Un ministre de l’Évangile est envoyé pour faire passer les hommes des ténèbres à la lumière, du pouvoir de Satan à Dieu (selon Actes 26.18). » Aussi, avait-il une sainte horreur des prédications qui ne produisaient autre chose qu’une jouissance intellectuelle chez leurs auditeurs. La remarque qu’il fit à un ami au sujet des sermons issus de l’intellect et de l’imagination de l’homme, le caractérise fort bien : « Ils ne produisent rien de rien, mon cher ! »

 

          « Je ne puis comprendre », disait Thomas Taylor, « comment ces prédicateurs peuvent continuer ainsi, inlassablement, sans jamais voir aucun fruit. Si c’était le cas pour moi, j’aurais bientôt fait d’en tirer la conclusion que je suis pas à ma place. »

 

          Et Richard Baxter d’écrire : « Si vous ne prenez pas sérieusement à cœur, comme le but suprême de votre service, le salut et l’édification de vos auditeurs, si toute votre étude de la Parole et votre prédication n’ont pas cette espérance en vue, il est peu probable que vous voyiez jamais le fruit de vos labeurs. C’est un bien mauvais signe, et la marque d’un cœur égoïste et indifférent, quand un serviteur de Dieu se trouve satisfait d’un ministère stérile et sans résultat aucun. »

          Mes frères et sœurs, n’est-il pas l’heure de regarder l’état de nos vies, de nos foyers, de nos églises ? Mes frères, n’est-ce pas l’heure de comparer les résultats de notre propre ministère avec les promesses de Dieu ? Dans Jérémie 23.29, il est écrit : « Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Éternel, et comme un marteau qui brise le roc ? » Dans sa lettre aux Éphésiens, l’apôtre écrit : « ...L’épée de l’Esprit qui est la parole de Dieu » (6.17) En est-il ainsi dans notre vie et dans notre service ? Cette parole est-elle vraiment un feu, un marteau, une épée ? Brûle-t-elle, frappe-t-elle, transperce-t-elle les âmes ? Force nous est de constater qu’il ne se passe pas grand-chose de semblable ! Pourtant, nous lisons dans Hébreux 4.12 : « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »

 

          Nous vivons des heures apocalyptiques. C’est « le commencement des douleurs » dont a parlé Jésus. Les contractions de plus en plus fortes et rapprochées, les bouleversements planétaires, montrent que le terme est proche. Jésus a la main sur la poignée de la porte. Ici, des ouragans à la puissance inégalée dévastent des territoires entiers, laissant des multitudes de familles totalement démunies. Là, des tremblements de terre ensevelissent hommes, femmes et enfants, par milliers, sous les gravas d’une planète qui chancelle.

 

          Et pendant ce temps-là, des églises se trémoussent le dimanche matin au son de musiques de boîtes de nuit. D’autres, les « églises-barbecue », font cuire leurs merguez à la campagne et divertissent leurs membres au milieu des rires, tandis que des multitudes de perdus s’apprêtent à crier d’horreur en enfer.

 

          Bien-aimés, tombons sur notre face en nous écriant comme le prophète d’antan : « Oh ! Si tu déchirais les cieux, et si tu descendais ! » (Esaïe 64.1)

 

          Où sont les cris et les sanglots irrésistibles des âmes courbées sous la conviction de péché ? Entendons-nous l’appel désespéré des pécheurs repentants, et les louanges inexprimables des heureux rachetés ?

 

          Oh ! combien nous avons glissé loin des lignes divines et combien profonde est notre déchéance spirituelle ! Oui, frères et sœurs, il est temps de chercher l’Éternel, et de revenir à lui.

 

Paul BALLIERE

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