NID MOU, NID DUR
« Il l’a entouré, il en a pris soin, il l’a gardé comme la prunelle de son œil,
pareil à l’aigle qui éveille sa couvée. »
(Deutéronome 32.10)
Dieu cherche à stimuler notre intelligence sincère et pure. Pédagogue incomparable, il travaille à notre croissance spirituelle, jusqu’à ce que nous soyons des hommes faits et parfaits.
Il a d’ailleurs transmis à ses créatures une partie de sa sagesse éducative. Dans le fond de son nid, l’aigle place des cailloux tranchants, des petites pierres, et des épines. Par-dessus, il dépose des éléments douillets, une peau de lapin ou d’agneau, et des plumes.
Dans les premiers temps, les aiglons apprécient la douceur de leur environnement délicat et moelleux. Comme nous. Souvenons-nous des premières heures de notre vie chrétienne. Comme Dieu a été bon ! Il est venu à nous, plein de miséricorde, nous comblant de toute grâce excellente et de tout don parfait. Il était à nos côtés, répondant promptement à nos requêtes, attentif à nos moindres cris. Comme une tendre nourrice, il nous choyait à chaque instant. Nous ne pensions jamais sortir de ce nid si confortable. C’était méconnaître l’école divine.
Le temps venu, l’aigle ôte tout ce qui est doux, et le jette en bas du nid. Les petits, qui ont grandi, sont alors au contact d’éléments nouveaux, inconnus, désagréables et blessants. L’aigle deviendrait-il cruel avec sa couvée ? Non, il l’éveille.
Dieu permet des circonstances inattendues et douloureuses, pour nous aguerrir et nous perfectionner. Ne soyons donc ni étonnés, ni fâchés de notre nouvelle condition. Notre Dieu, seul sage, sait de quoi nous avons besoin. Les épreuves et les difficultés font partie de notre éducation. Sommes-nous blessés ? Supportons la souffrance. Percés par un aiguillon méchant ? Affermissons nos cœurs. Entamés par quelque tracas ? Fortifions-nous en Christ.
Si les aiglons se plaignent de leur nouveau sort, cet inconfort indésirable les pousse cependant hors du nid, et fait d’eux, progressivement, des aigles adultes, capables de prendre leur vol, très haut vers les cieux.
Mon âme, que la souffrance t’élève vers Dieu qui te donne force et vigueur !
Paul BALLIERE
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