DES NUAGES SANS PLUIE

 

DES NUAGES SANS PLUIE

 

« Comme des nuages et du vent sans pluie,

ainsi est un homme se glorifiant à tort de ses libéralités. »

(Proverbes 25.14)

 

          Lors d’un voyage en Australie, on m’a parlé des saisons de forte sécheresse qui affectent parfois une partie de ce pays ensoleillé. Un ami m’a dit un jour : « On dirait tout simplement qu’il ne peut pas pleuvoir. Les nuages et le vent se montrent, et tout laisse à penser que l’on va avoir droit à une bonne averse, mais ils s’en vont, laissant la terre aussi assoiffée qu’auparavant. » On imagine facilement l’amère déception des habitants.

          Dans le Nouveau Testament, Jude s’est servi de cette image dans son épître particulièrement mordante. Il y décrit les docteurs apostats qui ne sont pas fidèles à « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 1.3) comme étant des « nuées sans eau » (1.12). Ils utilisent de belles paroles orgueilleuses mais n’ont pas le pouvoir de redonner la vie ou de bénir. Ce sont des malheureux vantards, qui ont de grandes prétentions, mais laissent derrière eux, et en tous lieux, une traînée d’amertume et de déception.

          La Bible utilise souvent l’image de la faim physique ou d’une terre assoiffée pour dépeindre la soif universellement reconnue que l’âme humaine a de Dieu. « J’étends mes mains vers toi; mon âme est devant toi comme une terre épuisée » (Psaume 143.6) « Je répandrai des eaux sur le sol altéré et des ruisseaux sur la terre desséchée » (Esaïe 44.3)

          L’aspiration vibrante au réveil trouve sa réponse dans les promesses divines d’envoi de la pluie spirituelle. « Ce seront des pluies de bénédiction » (Ézéchiel 34.26). « Il viendra pour nous comme une ondée, comme la pluie du printemps qui arrose la terre » (Osée 6.3). « Il est temps de chercher l’Éternel, jusqu’à ce qu’il vienne, et répande pour vous la justice » (Osée 10.12). « Il a fait descendre l’averse pour vous : pluie d’automne et pluie de printemps, au premier mois » (Joël 2.23).

          La signification de cette image nous est révélée par les paroles de Jésus : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore [donné] , parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jean 7.37-39). Le cri des âmes assoiffées concerne l’Esprit. Le remède à la stérilité spirituelle est une effusion de l’Esprit. La promesse et le dessein de Dieu, ce sont des fleuves de grâce et de puissance par le Saint-Esprit.

          Le test ultime de tout don spirituel, c’est la faculté de faire descendre la pluie spirituelle sur les âmes assoiffées. Même s’ils sont parfaitement conformes au Nouveau Testament, les titres désignant des fonctions sont terriblement vains, si les pasteurs manquent de puissance.

          Alors que j’étais enfant, à Londres, j’ai trouvé un jour un flacon de parfum vide sur lequel était collée une étiquette indiquant « eau de lavande ». Je l’ai alors rempli d’une eau qui lui ressemblait afin de faire une farce à un ami. Mais, comme vous pouvez l’imaginer, ma ruse a été découverte dès que le bouchon a été enlevé ! Je me rappelle souvent cette histoire, surtout lorsque des frères en Christ semblent attacher une importance exagérée à des titres, des dons spirituels ou des fonctions particulières. Il faut que ces frères se rappellent qu’un jour, tous les bouchons seront ôtés. Et qu’arrivera-t-il alors ? Le contenu sans valeur de mon flacon si bien dénommé a été jeté dans l’égout.

 

Donald GEE

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