LES DOULEURS DE L'ENFANTEMENTT

 

LES DOULEURS DE L’ENFANTEMENT

 

« A peine en travail, Sion a enfanté ses fils ! »

(Esaïe 66.8)

 

          C’est là l’élément le plus essentiel de tout service pour Dieu. Un enfant peut-il venir au monde sans provoquer de douleur ? Une naissance peut-elle se produire sans être accompagnée de souffrance pour celle qui enfante ? Et pourtant, combien de serviteurs de Dieu s’attendent, dans le domaine spirituel, à ce qui est impossible dans le domaine naturel ! Oh ! mes frères, rien, absolument rien de moins que ce travail d’enfantement ne saurait produire une génération d’enfants spirituels. Finney nous dit qu’il ne pouvait plus parler, qu’il ne pouvait que soupirer et gémir quand il plaidait avec larmes devant son Dieu pour le salut d’une âme perdue. Cela, c’était le véritable travail spirituel !

          Nous savons bien crier à Dieu pour un enfant qui se noie, mais pourquoi pas pour une âme courant vers la perdition éternelle ? Il nous est naturel d’éclater en sanglots en voyant cet être cher sombrer pour la dernière fois sous les flots ; l’angoisse est naturelle en pareil cas. Ou encore, quand la tombe se referme sur ce que nous avons de plus précieux au monde, comme nos larmes coulent d’elles-mêmes ! Mais quand nous pensons à toutes ces âmes précieuses qui périssent chaque jour tout autour de nous, s’en allant le désespoir au cœur vers les ténèbres éternelles, nous n’en ressentirions aucune angoisse, aucune larme ne jaillirait de nos yeux, aucun combat ne se livrerait dans notre cœur pour leur salut ! Oh ! mes frères, combien nos cœurs sont devenus froids et durs et combien peu nous éprouvons les compassions du Seigneur Jésus ! Pourtant, Dieu veut mettre en nous de tels sentiments, et c’est bien de notre faute si nous les ignorons encore.

          Jacob, vous le savez, a connu ce combat intense dans la prière, à Péniel, jusqu’à la victoire (Lire Genèse 32.24-31). Mais qui d’entre nous prie de cette façon aujourd’hui ? Oh ! mes frères, qui est-ce qui connaît ce travail d’enfantement ? Combien y en a-t-il, parmi nos conducteurs spirituels, même les meilleurs, qui se contentent de passer une petite demi-heure sur leurs genoux et se considèrent ensuite comme des hommes de prière ! Nous attendons des résultats extraordinaires, et nous avons raison ; ces signes et ces miracles nous seront donnés, mais seulement par des efforts extraordinaires dans le domaine spirituel. Rien de moins que ce plaidoyer ardent et continu, ces heures de prière allant jusqu’à l’agonie de l’âme, ces jours et ces nuits d’intercession, ne nous feront parvenir au but. C’est pourquoi : « Sacrificateurs, ceignez-vous et pleurez ! Lamentez-vous, serviteurs de l’autel ! Venez, passez la nuit revêtus de sacs, serviteurs de mon Dieu !..Publiez un jeûne, une convocation solennelle ! Assemblez les anciens, tous les habitants du pays, dans la maison de l’Éternel, votre Dieu, et criez à l’Éternel ! » (Joël 1.13-14)

          Oui, Joël, lui, connaissait le secret. Que le peuple laisse tout, absolument tout de côté, et qu’il crie à l’Éternel !

 

Oswald SMITH

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