UNE ERREUR QUI COUTE CHER

 

UNE ERREUR QUI COÛTE CHER

 

« Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes;

car nos vignes sont en fleur...

Avant que le jour se rafraîchisse, et que les ombres fuient,

Reviens!...Sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle

ou au faon des biches, sur les montagnes qui nous séparent. »

(Cantique des cantiques 2.15,17)

 

          Dans notre précédente étude, nous avons fait quelques remarques sur le danger des petits renards ravageant les vignes. Permettez-moi de vous montrer notre texte sous un autre angle.

 

1. L'erreur de la Sulamithe

 

          La Sulamithe avait été appelée par le bien-aimé à une promenade printanière dans les campagnes fleuries. Gardienne des vignes, elle avait différé jusqu'au soir l'invitation délicieuse. Le berger chéri ne savait-il pas, lui, ce qui était convenable à cette heure ? « Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens! », avait-il dit. Il lui avait parlé d'amour. Fallait-il qu'elle achevât de vaquer à son rude labeur, et qu'elle attendît le soir pour goûter la dernière heure du jour avec lui ? Fallait-il qu'il s'éloignât sans elle ? Les yeux de la jeune fille ne sont pas sur le bien-aimé comme il le faudrait. Elle n'a pas compris le message de la communion. Elle est bien trop préoccupée de sa vigne. Si seulement elle s'était levée aussitôt, lui se serait occupé des promesses de fruits. Ces promesses se voyaient et se respiraient: « Les vignes en fleur exhalent leur parfum...nos vignes sont en fleur » (v.13, v.15). Certainement le bien-aimé se serait chargé du danger des petits renards. D'ailleurs, comment triompher sans lui ? Lui aussi voyait les vignes en fleur, et il en aurait pris soin. Pourquoi Sulamith ne croit-elle pas que, réfugiée en son bien-aimé, répondant à sa voix, blottie dans une communion intime, lui pourra s'occuper des petits renards et des promesses de fruit de la vigne ? Elle ne répond pas à son appel d'amour.

 

          Cette erreur va lui coûter cher. C'est le drame de la fin de notre texte d'aujourd'hui.

 

          Comme nous le disions précédemment, au service fiévreux et agité de Marthe, préférons la calme communion de sa sœur avec Jésus. L'adoration avant l'action, l'intimité avant l'activité, telles sont les priorités du royaume d'en haut.

          Soyons prêts à suivre en esprit notre Bien-aimé dans la contrée spirituelle où sa tendresse nous convie.

 

2. Ne pas manquer l'appel de la communion avec Dieu

 

          Nous avons, en la personne de la jeune fille, quelqu'un qui aime réellement le bien-aimé: « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui », déclare-t-elle (2.16).

          Elle a une certaine connaissance de lui: « Il fait paître son troupeau parmi les lis » (2.16). Mais elle ne répond pas à son appel d'amour. Il doit s'éloigner sans elle, tandis qu'elle l'appelle encore. « Reviens! », s'écrie-t-elle. Bien qu'elle ne soit pas prête à aller avec lui, elle désire qu'il revienne à elle.

 

          Chers frères et sœurs, nous pouvons avoir, nous aussi, de réelles affections spirituelles. Les réalités du verset 17 peuvent avoir trouvé un écho dans notre cœur. Nous sentons que « le jour se rafraîchit », et que « les ombres fuient ». Mais malgré tout cela, nous pouvons, hélas, ne pas être prêts à suivre Jésus-Christ en esprit dans la région de la vie, le printemps spirituel où son amour nous invite. Pour un temps plus ou moins long, parfois très long, nous pouvons le perdre, et notre joie peut être ternie. Veillons donc, car rien n'est plus précieux que la communion avec notre Seigneur et Sauveur.

 

3. Christ reviendra

 

          Comme le faon qui peut franchir rapidement collines et vallées, Christ reviendra en un clin d’œil pour chercher son Église. Il peut nous sembler, à nous aussi, que des montagnes nous cachent actuellement sa présence et nous séparent de lui. Mais il n'en est rien. Les ravins de la tribulation, les crevasses de l'angoisse, et toutes les montagnes découpées de la persécution disparaîtront quand il reviendra.

          La foi nous donne l'assurance que rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu. « Sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches, sur les montagnes qui nous séparent ». Aucune « montagne de Béther » (version Darby », aucun « mont de rupture » (version Chouraqui) ne peut nous détacher de son cœur.

 

          La nuit vient. La lumière faiblit. Le soleil ne dessine plus des ombres changeantes. C'est l'heure où, dans la brise du soir, le jour fatigué de porter les souffrances d'un monde ivre et chancelant, fait entendre sa respiration haletante. Alors, comme les disciples autrefois, nous prions: « Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. » (Luc 24.29)

 

          Courage ! Notre Bien-aimé se tourne vers nous, en attendant l'heure où il reviendra aussi leste et agile qu'il est parti, pour nous accueillir dans sa gloire.

 

Paul BALLIERE

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