CONVERSIONS A L'ANCIENNE

 

Le rôle de la lumière dans le réveil de l’Église

 

Chapitre 3

 

Conversions à l’ancienne

 

Ce n'est pas parce que vous mettrez votre chat

dans une basse-cour qu'il va pondre des œufs !

 

          Si, sur un pot de moutarde, vous lisez la mention : « à l'ancienne », cela signifie que ce condiment a été préparé selon un procédé d'autrefois.

          Qu'entendons-nous par « conversions à l'ancienne » ? Des changements de vie selon les procédés divins d'autrefois. Pour naître de nouveau, comme le dit Jésus, il faut bénéficier des actions combinées de la Parole de Dieu et du Saint-Esprit. Le Seigneur affirma à Nicodème : «Si un homme ne naît d'eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » (Jean 3.5) Il faut donc naître de l'Esprit. C'est ainsi que le pécheur est amené à une régénération totale. La Parole vivante et permanente de Dieu est une semence incorruptible qui, lorsqu'elle est reçue avec foi, libère une puissance régénératrice extraordinaire. Pierre déclare : « vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. » (1 Pierre 1.23) Jacques confirme cette glorieuse verité : « Il (Dieu) nous a engendrés selon sa volonté, par la Parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. » (Jacques 1.18) Quant à l'Esprit de Dieu, c'est lui, et lui seul, qui vivifie. Jésus dit : « Quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. » (Jean 16.8) Dans les premiers temps de l’Église, des milliers se convertissaient de cette manière. Béni soit Dieu de ce qu'il en est encore ainsi pour beaucoup de gens ! Mais honnêtement, trop de personnes ne sont-elles pas introduites aujourd'hui dans les Églises après une simple émotion religieuse, ou une pure adhésion intellectuelle ? Elles apprécient l'ambiance des rassemblements chrétiens, la musique et la chorale, la cordialité des hôtesses d'accueil, les petits gâteaux et le café avant ou après les réunions, le club du troisième âge, et la teneur morale des discours du pasteur. Mais est-ce suffisant pour être sauvé ? Jésus nous dit que non. Il déclare : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » (Jean 3.3) Ce genre de conversions appelle une prédication incisive dans laquelle le péché est dénoncé comme la cause de la perdition éternelle, la croix comme la source de la grâce et du salut, et la repentance comme la condition pour venir y boire.

          Nous sommes loin d'un évangile social dans lequel on montre la nécessité d'être débarrassé de certaines « choses » parce qu'elles sont une entrave à la fraternité, et au progrès de l'homme. Je crois que les démons ricanent en entendant certains discours modernes. Le péché est une offense à Dieu, une atteinte à sa gloire. Le pécheur doit l'entendre et en être bouleversé jusque dans ses entrailles. Malheureusement, s'il est un endroit, de nos jours, où les pécheurs sont sûrs de se sentir à l'aise, c'est bien dans certaines Églises. On y entend un évangile tolérant, montrant le péché comme une infirmité, une affaire de gènes. Le sacrifice de Jésus et la nécessité de la repentance ont disparu de la prédication. Il y a quelques années en arrière, un homme nous disait : « Prêcher la croix à l'homme d'aujourd'hui, qui vit dans son HLM, et qui mange du poulet aux hormones, c'est un évangile de boucherie ! »

          Que dire d'un évangile moralisateur désignant l'iniquité comme une chose seulement inconvenante ?

          Les milliers de Juifs rassemblés le jour de la Pentecôte, à Jérusalem, ont entendu l'apôtre Pierre. Ses paroles étaient simples, directes. La prédication était « christocentrique ». C'était d'ailleurs l'une des grandes caractéristiques du message apostolique : Jésus était le centre de la prédication. Au milieu de son discours, parlant de Jésus, Pierre s'adressa à son auditoire en ces termes : « cet homme, vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies. » (Actes 2.23) Dans le message de l'apôtre, il n'y avait pas de place pour la démagogie. Quand il eut terminé, les auditeurs eurent le cœur vivement touché, transpercé, «saisi de componction» (Actes 2.37, version Darby). Savez-vous ce qu'est la componction ? C'est le sentiment de tristesse que l'on éprouve devant notre indignité à l'égard de Dieu. Pierre ne s'est pas excusé d'avoir mis ses auditeurs dans un tel état. Bien au contraire. Lui et les autres apôtres plantèrent la dernière banderille dans leurs cœurs : «Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés. » (Actes 2.38) Le résultat fut glorieux. En ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. Voilà ce que j'appelle des conversions « à l'ancienne ».

 

BIEN PLUS QU'UN CHANGEMENT DE LIEU:

UN CHANGEMENT D’ÉTAT

 

          A propos de notre ancienne condition spirituelle, Paul écrit :

 

          «Autrefois vous étiez ténèbres. » (Éphésiens 5.8)

 

          Il ne dit pas : « Autrefois vous étiez dans les ténèbres ». Mais, n'étions-nous pas dans la nuit, sous la puissance du malin? Ne marchions-nous pas dans l'obscurité, ne sachant où nous allions, parce que les ténèbres avaient aveuglé nos yeux ? Tout cela est vrai. Et pourtant ce n'est pas ce que Paul écrit. Il affirme qu'autrefois « nous étions ténèbres ». Il ne fait pas mention d'un lieu, mais d'un état, d'une condition, d'une manière d'être. Nous n'étions pas seulement dans les ténèbres, ce qui était déjà horrible en soi, mais nous étions ténèbres. C'était notre nature. Nous étions faits de ténèbres, de la tête au pied, et jusqu'à la moelle de notre âme. Nos pensées, notre volonté, nos sentiments, tout notre être était ténèbres. En y réfléchissant, cela fait froid dans le dos.

          L'apôtre décrit ensuite notre nouvelle condition en Christ : « et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. » (Éphésiens 5.8) Il ne dit pas : « et maintenant vous êtes dans la lumière ». -

          « Mais », répondrez-vous, « n'avons-nous pas été amenés dans la lumière de Dieu ? Ne marchons-nous pas dans la lumière, comme nous le demande Jésus ? » Tout cela est encore vrai. Mais ce n'est pas ce que proclame l'apôtre. Venons ensemble au cœur de la vérité. Qu'est-ce qu'une conversion ? Un changement de lieu ? Nous nous serions contentés de passer d'un endroit à un autre ? L'expérience chrétienne est beaucoup plus profonde que cela. L’Écriture ne parle pas seulement en termes de lieu, mais de nature, de condition, d'état. C'est pourquoi Paul rappelle aux Corinthiens : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5.17) Il écrit aussi aux Galates : «Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d'être une nouvelle créature. » (Galates 6.15)

 

LE MORCEAU DE CHARBON DANS LA NEIGE

 

          Imaginez un instant : c'est l'hiver. A l'extérieur de votre maison, se trouve un tas de charbon. Vous en prenez un morceau dans votre main, tout en vous disant : « il est noir, il nous salit quand on l'approche, il faut qu'il change ! Je vais le mettre sur la neige. Il faut qu'il devienne neige ». Vous attendez un jour, deux jours, davantage peut-être. Le charbon est toujours aussi noir, et il salit toujours autant. Vous pensez alors: « il faut certainement qu'il soit dans la neige pour devenir comme elle ! » Vous faites un trou dans la neige, vous y déposez votre morceau de charbon, et vous le recouvrez. Absurde non ? Laissez-moi poursuivre. Qui pourrait penser que là se trouve un morceau de charbon, noir et salissant ? Tout paraît si blanc et si pur ! Ce n'est pourtant qu'une apparence, une couverture en quelque sorte. Il suffirait de gratter un peu pour s'apercevoir que le charbon n'a pas changé. Il est dans le même état. Vous pouvez espérer une transformation en le plaçant plus haut, plus loin. Allez le mettre au sommet du Mont Blanc, si vous voulez. Mieux, enfouissez-le au sommet de l'Everest, le toit du monde. Vous serez déçu. Il aura changé de lieu. Il ne sera plus dans le tas de charbon. Mais il conservera sa nature de charbon. Pour qu'il devienne neige, il faudrait un miracle de Dieu !

          Qu'est-ce qu'une conversion ? Considérez tel jeune homme, par exemple. Jusqu'alors, il vivait au sein d'une bande peu fréquentable. Un jour, un chrétien lui parle de Jésus. Ce garçon vient aux réunions de l’Église. Il ne sort plus avec sa bande. Il ne fréquente plus les boîtes de nuit, ni les cafés. En un mot, il change de lieu et d'environnement moral. Il se plaît dans la compagnie des jeunes de l’Église. L'atmosphère des réunions finit par lui convenir. Le groupe de jeunes est tellement sympathique, et les croyants si accueillants ! Ce « morceau de charbon » est submergé par la neige : à droite, à gauche, dessus, dessous, partout ! Il a maintenant une Bible, il connaît les chants et joint sa voix à celle des croyants. Il va être baptisé...Pas si vite! La question est : le morceau de charbon est-il devenu neige ?

          Suffit-il de fréquenter assidûment des chrétiens, d'adopter leurs habitudes, d'imiter (avec des intentions louables) leur comportement, pour être un disciple de Jésus-Christ ? Un proverbe africain dit : « Le léopard ne se déplace pas sans ses taches ». Ce n'est pas parce que vous mettrez votre chat dans une basse-cour qu'il va pondre des œufs !

          Un pasteur qui ne s'assure pas, dans la mesure du possible, de la régénération authentique des futurs baptisés, introduira progressivement dans l’Église de Christ, non des disciples, mais des ténèbres.

          La Parole de Dieu déclare :

          « A tous ceux qui l’ont reçue (Jésus, la lumière), à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir (ou le droit, l'autorité) de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. » (Jean 1.12-13)

 

          Une conversion est un miracle divin. Quand la lumière est reçue, elle pénètre les ténèbres, les absorbe, et transforme le cœur du pécheur en sa propre nature. Non seulement le pécheur est placé dans la lumière, mais il devient lumière. C'est ce que Jésus affirme dans son enseignement. Ce miracle est l'œuvre du Saint-Esprit et de la Parole de Dieu. Le psalmiste dit à Dieu : « La révélation de tes paroles éclaire. » (Psaume 119.130) Notre foi joue un rôle primordial dans ce miracle. Jésus déclare :

 

          « Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. » (Jean 12.36)

 

          Nous ressemblons à ce en quoi nous croyons. C'est une loi spirituelle, pour le meilleur comme pour le pire. Parlant des idoles des nations, la Bible dit : « Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, tous ceux qui se confient en elles. » (Psaume 135.18) Par contre, ceux que Dieu a appelés, justifiés, et glorifiés, « il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils.» (Romains 8.29-30)

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr