CONVERSIONS A L'ANCIENNE (2° partie)

 

Le rôle de la lumière dans le réveil de l’Église

 

Chapitre 3

 

Conversions à l’ancienne

(suite)

 

RENCONTRE AVEC LA LUMIÈRE DE DIEU

 

          Une conversion n'est pas seulement le fruit de la découverte de l'amour de Dieu, mais elle est d'abord la conséquence bénie de notre confrontation avec la lumière divine. Paul écrit à l’Église de Colosses :

 

          « Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. » (Colossiens 1.12-14)

 

          L'apôtre parle de la délivrance du pouvoir des ténèbres, et de la participation au lot des saints dans la lumière, avant de faire allusion au royaume du Fils de l'amour de Dieu dans lequel se trouvent la rédemption et la rémission des péchés.

          Par notre nouvelle naissance, nous sommes devenus citoyens du royaume de lumière. La lumière de Dieu nous pénètre, nous épanouit, nous bénit, nous transforme à l'image de Dieu.

          La manière dont Paul décrit notre genèse spirituelle est magnifique :

 

          « Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu. Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. Car Dieu, qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. » (2 Corinthiens 4.3-6)

 

          Avec ce passage des Écritures, nous sommes en effet au chapitre premier de la Genèse, mais de la Genèse spirituelle. Comme Dieu a ordonné à la lumière de briller du sein des ténèbres, il a aussi commandé à la lumière de luire dans nos cœurs. Avant la création de la lumière, les ténèbres régnaient à la surface de l'abîme. Le mot hébreu choshek traduit par « ténèbres » (Genèse 1.2) a aussi une signification morale : « misère, destruction, mort, ignorance, chagrin, méchanceté, mensonge ». Il en était ainsi dans nos âmes. Nous étions plongés dans l'incrédulité. Le diable avait aveuglé notre intelligence. Nous étions incapables de voir Christ, image du Dieu invisible, briller dans sa gloire et dans sa magnificence dans tout l’Évangile. Le péché, la mort spirituelle, la misère régnaient en nous. Notre vie était une chose sans valeur, plongée dans la désolation et dans la confusion. C'était un endroit informe, vide, un véritable désert. C'est d'ailleurs ce que signifie le terme hébreu tohuw traduit par « informe » (Genèse 1.2). Mais, dans sa miséricorde, le Seigneur a eu pitié de nous. La lumière a jailli. Nos yeux se sont ouverts. Dieu a dissipé nos ténèbres. Nous avons contemplé le Fils et cru en lui. Par Jésus, nous avons connu la gloire de Dieu.

          L'Ancien Testament débute par la création de la lumière dans l'univers. Le Nouveau Testament s'ouvre avec la lumière resplendissant dans les cœurs.

          C'est pourquoi Pierre nous rappelle :

 

          « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1 Pierre 2.9)

 

          Esaïe avait annoncé en son temps :

 

          « Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu’ils ne connaissent pas, je les conduirai par des sentiers qu'ils ignorent ; je changerai devant eux les ténèbres en lumière. » (Esaïe 42.16)

 

SAUL DE TARSE

OU LE FACE A FACE AVEC LA LUMIÈRE DE CHRIST

 

          Jésus se révéla à Saul sur le chemin de Damas. Le livre des Actes nous montre le rôle de la lumière dans cette rencontre extraordinaire. Luc rapporte les faits en ces termes :

 

          « Comme il (Saul) était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9.3-4)

 

          Jésus apparut dans sa lumière divine. Le fougueux persécuteur de Christ et des chrétiens fut immédiatement vaincu et convaincu. Sa vie fut bouleversée à jamais. Plus tard, rendant témoignage devant les Juifs, à Jérusalem, Paul déclara :

 

          « Comme j'étais en chemin, et que j'approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi. Je tombai par terre...Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière...Comme je ne voyais rien, à cause de l’éclat de cette lumière, ceux qui étaient avec moi me prirent par la main, et j'arrivai à Damas. » (Actes 22.6-7,9,11)

 

          La Bible ne se répète pas pour ne rien dire. Nous avons là des informations complémentaires sur ce qui s'est passé près de Damas.

 

          Remarquez un point important. Saul vient de vivre un instant privilégié et glorieux. Quand il se relève, on doit le prendre par la main et le conduire à Damas. Il a besoin des autres. Merveilleuse pédagogie divine ! Nos plus belles expériences avec Christ, nos sommets spirituels ne doivent pas faire de nous des orgueilleux, ou des marginaux pleins de mépris. Voulez-vous savoir si un homme a réellement connu un brisement devant Christ ? Ne considérez pas tant ce qu'il dit que ce qu'il est.

          Plus tard encore, à Césarée, se justifiant devant le roi Agrippa de toutes les choses dont les Juifs l'accusaient, Paul dit:

          « Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin resplendir autour de moi et de mes compagnons une lumière venant du ciel, et dont l'éclat surpassait celui du soleil. Nous tombâmes tous par terre... » (Actes 26.13-14)

 

          Rassemblons maintenant ces informations. Qu'apprenons-nous ? Cette lumière venait du ciel, elle était grande, éclatante, aveuglante et son éclat surpassait celui du soleil. Vous me direz : « Il ne s'agit pas là d'une lumière spirituelle. Saul et ses compagnons ont vu de leurs yeux cette lumière. Toute conversion n'est pas le fruit d'une telle apparition de Christ ! » C'est évident. Cependant, ces événements sont le reflet de ce que Saul était en train de vivre au plus profond de son être. Des années plus tard, il écrivit aux Galates : « Lorsqu’il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils... » (Galates 1.15-16) Au-delà de la lumière visible de Christ, une autre lumière a jailli dans le cœur de Saul. Elle a mis à jour l'ignorance du futur apôtre, son incrédulité, son zèle insensé, sa violence, son comportement blasphématoire (1 Timothée 1.13). Elle a déchiré le voile qui l'empêchait de connaître le Fils de Dieu. Elle a fait de lui un homme nouveau. Dans notre temps, plus que jamais, il nous faut une puissante action de l'Esprit de Christ. Alors que nous évangélisons une génération gisant dans le Malin, nous avons besoin de la lumière puissante venant du ciel. Ce n'est pas ce qui surgit d'en bas qui nous permettra de gagner la bataille. Aspirons après la lumière venant du ciel, et qui peut faire tomber à terre les cœurs les plus durs. Et que cette lumière soit grande! Osons réclamer de grandes choses à notre Dieu. Il est grand. Que cette lumière soit plus éclatante « que le soleil » ! Plus éclatante que tout ce qui existe à l'état naturel ! N'êtes-vous pas lassés de votre prédication fade, ou de votre témoignage terne ? Les âmes que vous gagnez à Christ sont si peu nombreuses ! Ô Seigneur, envoie sur notre génération la lumière de ton trône !

 

          Comme les voies de Dieu sont incompréhensibles pour l'esprit humain borné ! Saul voit une grande lumière. Le résultat immédiat? Il n'y verra plus pendant trois jours. Pourquoi ? A cause de sa mission future. Ses yeux sont couverts comme par des écailles. C'est pour qu'il comprenne ce à quoi Jésus l'appelle, et ce que sera son ministère. Il ouvrira les yeux de très nombreuses âmes, et rendra la vue à une multitude d'aveugles spirituels. Jésus lui dit :

 

          « Lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai. Je t'ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t'envoie, afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu 'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés. » (Actes 26.16-18)

 

LE GEÔLIER DE PHILIPPES

 

          Ce soir-là, on lui amène deux hommes ensanglantés, couverts de plaies. Il reçoit l'ordre de les garder sûrement. La routine ! Il les jette dans la prison intérieure, et leur met les ceps aux pieds. Mais dans la nuit, surviennent des événements pour le moins inattendus. D'abord, qui sont ces deux hommes étranges qui ne se plaignent pas, qui ne réclament pas justice, mais qui chantent et prient Dieu ? Leur voix est forte, assurée. Tous les prisonniers peuvent entendre les louanges de Dieu. Vers le milieu de la nuit, la prison est secouée par un violent tremblement de terre. Toutes les portes s'ouvrent. Les liens de tous les prisonniers se rompent. Le geôlier se réveille. Voyant les portes de la prison ouvertes, il imagine le pire. Pris de panique, il décide de mettre fin à ses jours. Mais il n'en a pas le temps. Une voix retentit dans la nuit, celle de l'apôtre : «Ne te fais point de mal, nous sommes tous ici. » (Actes 16.28) Ce qui suit a attiré toute mon attention :

 

          « Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra précipitamment, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas ; il les fit sortir, et dit : seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (Actes 16.29-30)

 

          La réponse est immédiate : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. » Paul et Silas lui annoncent la parole de Dieu ainsi qu'à tous ceux qui sont dans sa maison. Ils croient, et sont aussitôt baptisés.

          Tout bascula du bon côté au moment où le geôlier choisit la vie plutôt que la mort, et demanda de la lumière. Mais n'était-ce pas la lumière d'une lampe pour éclairer la nuit ? Oui, mais ce détail purement matériel du récit en cache un autre plus profond. En posant la question : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? », le geôlier a demandé de la lumière pour son âme enténébrée. Quand cette lumière a jailli, il l'a reçue, et fut sauvé. Nous voyons le rôle important de la lumière dans une conversion.

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

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