L’ÉCHEC D'UNE RECHERCHE INDOLENTE

 

L’ÉCHEC D'UNE RECHERCHE INDOLENTE

 

« Sur ma couche, pendant les nuits, j'ai cherché celui que mon cœur aime;

Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé....»

(Cantique des cantiques 3.1)

 

          Nous avons déjà parlé d'une succession d'extases, ou de rêves que fait la Sulamithe. Notre texte y fait encore allusion.

          Rêves, ou cauchemars ?

          Ce phénomène ne s'est pas produit qu'une seule fois. La jeune fille déclare en effet: « ...pendant les nuits ».

          L'absence du bien-aimé se fait sentir, et va provoquer, par étapes, une recherche de plus en plus intense. Pourquoi cette recherche ? Le jour expirant a fermé ses paupières sous un voile d'obscurité et de solitude. Le bien-aimé n'a pas reparu, et le cœur aimant de la Sulamithe souffre de cette séparation, plus grande avec la nuit. Elle a commis une grave erreur. Elle a ignoré l'appel du berger bien-aimé, elle a été indifférente à ses voies, et elle ne l'a pas suivi sur la montagne fleurie où il est allé faire paître son troupeau. Elle s'est sentie comme obligée de refuser son invitation. A cette heure de ténèbres, elle veut l'avoir près d'elle.

          Que les mouvements de notre cœur son étranges !

 

          Remarquez un fait de la plus haute importance: le bien-aimé n'a pas établi un compromis. Il n'a pas pactisé avec l'erreur de sa fiancée. Il s'en est allé. Elle, a manqué une communion délicieuse, dans une saison nouvelle, le printemps. Que de manque à gagner dans cette erreur !

 

1. Des nuits de tristesse

 

          « Sur ma couche, pendant les nuits, j'ai cherché celui que mon cœur aime. » (3.1) La communion est interrompue. L'union avec le bien-aimé n'est pas aussi parfaite qu'elle le pensait.

          N'en est-il pas ainsi de nous ?

          La Sulamithe a pourtant déclaré qu'elle restait étroitement unie à son bien-aimé, lors même qu'elle ne pouvait le suivre; mais elle souffre de son erreur. Elle avait été appelée par le bien-aimé à une promenade printanière. Elle aurait pu admirer et sentir les fleurs, être charmée par la voix de la tourterelle, se réjouir de la promesse de fruits nouveaux. Au lieu de tout cela, elle connaît maintenant des nuits de grand vide. Le bien-aimé l'avait invitée plusieurs fois à se lever. Mais on la trouve maintenant sur son lit ! Pourtant, elle avait juste à répondre à son appel d'amour pour goûter les délices de sa présence. A présent, elle doit le chercher avec ardeur et détermination.

 

          « ...pendant les nuits » (3.1) Que la recherche a dû être longue !

 

          C'est toujours la nuit dans un cœur aimant, quand Christ est absent. Être éloigné de lui, c'est être plongé dans l'obscurité de la mort, car il est la lumière de la vie. L'air est alors froid, le cœur solitaire et abattu. Le bien-aimé est loin. Sa voix s'est tue. Mais courage ! La nuit n'est que la moitié du circuit du soleil !

 

2. Une recherche indolente, paresseuse

 

          « Sur ma couche » (3.1).

 

          Le sens de notre verset n'est pas que Sulamith a cherché son bien-aimé sur sa couche, ce qui laisserait supposer qu'elle est une femme mariée; mais, étant couchée, tout ce qui est décrit dans la suite du texte, elle l'a vu dans ses rêves.

          Il n'est pas étonnant qu'elle n'ait pas trouvé le bien-aimé. Le lit est un lieu de confort, d'inaction. Elle ne peut trouver ainsi son berger. Sa recherche est paresseuse.

 

          Frères et sœurs, celui qui a dit: « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur », faillirait-il à sa promesse ? Lui qui n'a « point dit à la postérité de Jacob: Cherchez-moi vainement », nous tromperait-il ? Ne dit-il pas ce qui est vrai ? Ne proclame-t-il pas ce qui est droit ? Cherchons-le donc, tandis que notre langueur devient lancinante. Désirons sa présence avec ardeur. N'ayant pas répondu à sa tendre recherche, comprenons qu'il ne répondra pas à la nôtre si elle est indolente. Que notre recherche soit donc diligente ! Le chercher sur la couche de notre confort et de notre inaction spirituelle ne demande aucun effort. Mais nous ne pourrons jamais le trouver là où, de toute évidence, son amour n'aurait jamais voulu nous voir. Que notre aspiration à sa communion soit profonde ! Nous faisons si vite le tour de notre lit, sans même nous lever ! Que notre investigation ne soit ni stupide, ni entêtée ! Si nous n'avons pas trouvé le Seigneur une nuit, sur notre lit de paresse, nous ne le trouverons pas davantage à cet endroit « pendant les nuits ».

 

3. La recherche est indispensable

 

          Le fait de ne pas trouver le bien-aimé va éduquer la jeune fille dans sa recherche.

 

          L'âme peut connaître de semblables désirs, et se livrer à une telle recherche. Nous pouvons dire nous aussi: « Mon âme te désire pendant la nuit, et mon esprit te cherche au-dedans de moi » (Esaïe 26.9), et non par erreur, comme la Sulamithe. Asaph s'écriait: « Ma voix s'élève à Dieu, et je crie; ma voix s'élève à Dieu, et il m'écoutera. Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur; la nuit, mes mains sont étendues sans se lasser; mon âme refuse toute consolation. » (Psaumes 77.2-3) Héman, l'Ezrachite, disait dans son cantique: « Éternel, Dieu de mon salut ! Je crie jour et nuit devant toi. Que ma prière parvienne en ta présence ! Prête l'oreille à mes supplications ! »

          « J'ai cherché » (Cantique des cantiques 3.1).

          Quelque chose est venu séparer ces deux amoureux. Il en est ainsi dans notre vie spirituelle. Lorsque le Saint-Esprit est attristé, la communion avec le Seigneur est rompue. C'est pourquoi, dans un temps de crise, Dieu déclare par la bouche du prophète Osée: « Je m'en irai, je reviendrai dans ma demeure, jusqu'à ce qu'ils s'avouent coupables et cherchent ma face. Quand ils seront dans la détresse, ils auront recours à moi » (Osée 5.15). Suit alors l'appel vibrant de l'homme de Dieu: « Venez, retournons à l'Éternel ! Car il a déchiré, mais il nous guérira; il a frappé, mais il bandera nos plaies. Il nous rendra la vie dans deux jours; le troisième jour il nous relèvera, et nous vivrons devant lui. Connaissons, cherchons à connaître l'Éternel; sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du printemps qui arrose la terre » (Osée 6.1-3).

 

          Sulamith a cherché son berger bien-aimé parce qu'elle était très affectée par sa perte. Et nous ? Plus le Seigneur sera précieux à notre cœur, plus nous serons désolés de ne plus bénéficier de sa présence, et plus nous le chercherons.

 

4. Où avez-vous perdu votre Bien-aimé ?

 

          Dites-moi où vous avez perdu la communion de Christ, et je vous dirai l'endroit le plus probable où vous le trouverez de nouveau.

 

          L'avez-vous perdu dans le lieu secret, en négligeant la prière ? C'est là que vous devez le chercher si vous voulez le trouver.

          L'avez-vous perdu par votre péché ? Abandonnez votre souillure, cherchez à crucifier par le Saint-Esprit les membres par lesquels vous avez péché, et vous retrouverez votre Seigneur Jésus-Christ.

          Avez-vous perdu Jésus en négligeant les Écritures ? C'est là que vous le retrouverez.

          Un proverbe dit: « Cherchez la chose où vous l'avez laissée tomber, car c'est là qu'elle se trouve ». Cherchez Christ là où vous l'avez perdu. Il est vrai que cette recherche est ardue. Il est plus facile de descendre que de remonter.

 

          Comment avez-vous pu perdre un tel Seigneur ? Qui aurait pu penser que vous acceptiez un jour de vous séparer d'un ami si précieux, d'un Sauveur si puissant, d'un Maître si glorieux ? O, sa présence, ses paroles, sa compagnie ! Comment n'avez-vous pas répondu à sa voix, à son appel ?

          Dans sa miséricorde, il vous invite à le chercher, même si vous gémissez avec tristesse, et dites comme Job: « Oh ! si je savais où le trouver, si je pouvais arriver jusqu'à son trône... » (Job 23.3)

 

          Cherchez-le. Son absence vous place dans une position dangereuse. Sans Jésus, vous êtes la brebis sans berger.

          Sans Jésus, vous êtes l'arbre dont les racines ne trouvent pas d'eau.

          Sans Jésus, vous êtes une feuille dans la tempête, détachée de l'arbre de vie.

 

          Quelle peine pour le Seigneur, lorsqu'il nous voit indifférents au désastre causé par son absence, et préoccupés par des choses éphémères ! Cherchez-le de tout votre cœur, et vous le trouverez. Consacrez-vous entièrement à cette recherche. Ceux qui ne ressentent pas la nécessité de le rechercher n'ont pas un vrai sens de sa réalité. Ne pas remarquer son absence, c'est n'avoir aucune expérience de sa présence. Disons comme David: « Mon cœur dit de ta part: Cherchez ma face ! Je cherche ta face, ô Éternel ! » (Psaume 27.8)

 

          Notre âme a besoin d'un réveil. Nous en sentirons les prémices quand nous dirons comme la Sulamithe: « Je me lèverai. » (Cantique des cantiques 3.2)

          Soyons alors fermes dans notre résolution.

 

Paul BALLIERE

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