Conversions à l'ancienne (suite et fin)

 

Le rôle de la lumière dans le réveil de l’Église

 

Chapitre 3

 

Conversions à l’ancienne

(suite et fin)

 

          LUMIÈRE ET VIE Un lien très étroit unit la lumière et la vie. Là où se trouve la lumière, la vie jaillit. La nature ne peut se développer dans les ténèbres. Sans la lumière, rien n’existerait plus. A l'instant même où la lumière cesserait, toute espèce de vie cesserait aussi. C'est pourquoi l'enfer sera si terrible. A cet endroit, il n'y aura pas de présence divine, pas de lumière, pas d'amour.

          Sur le plan physique, Job nous rappelle qu'un avorton caché, c'est-à-dire un fœtus mort dans le sein de la mère, est un enfant qui n'a pas vu la lumière :

 

          « Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère ? Pourquoi n’ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles ? Je serais couché maintenant, je serais tranquille, je dormirais...ou je n'existerais pas, je serais comme un avorton caché, comme des enfants qui n’ont pas vu la lumière. » (Job 3.11,13,16)

 

          Job dit encore :

 

          « Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme ? » (Job 3.20)

 

          On ne peut séparer la vie de la lumière. Il en va de même spirituellement. Dans le prologue de son Évangile, Jean écrit :

 

          « En elle (la Parole, Jésus) était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » (Jean 1.4)

 

          Ce verset nous transporte au lendemain de la création, au matin lumineux et pur de l'existence humaine, où l'homme créé à l'image de Dieu, en communion avec lui, recevait de lui la vie et la lumière. Le péché n'avait pas encore répandu dans son âme les ténèbres qui résisteront à la clarté d'en haut.

          L'homme désobéit à Dieu. La chute d'Adam amena son cortège de corruption. Les hommes, dans leur état de péché, sont privés de vie et de lumière. Ils se meuvent dans les ténèbres et sont morts dans leurs offenses. Mais, selon ses desseins éternels de grâce, Dieu leur a destiné la vie qui est dans son Fils. En Jésus se trouvent la vie et la lumière.

 

          Elihu, s'adressant à Job, dit que Dieu parle tantôt d'une manière, tantôt d'une autre. Il rappelle que l'homme peut être repris sur sa couche, perdre l'appétit, et décliner dans sa santé au point de s'approcher de la tombe. Mais, s'il se trouve pour lui un ange intercesseur, un d'entre les mille qui annoncent à l'homme la voie qu'il doit suivre, Dieu a compassion de lui. Une rançon a été trouvée. L'homme est délivré. Il est rétabli dans sa santé et dans ses forces. Il prie, et Dieu lui est propice. Nous avons trouvé toutes ces grâces en Jésus-Christ. Un tel homme peut alors chanter :

 

          « Dieu a délivré mon âme pour qu’elle n'entrât pas dans la fosse, et ma vie s'épanouit à la lumière ! » (Job 33.28)

 

          Notre vie spirituelle s'épanouit à la lumière de Christ. La vie ne va pas sans la lumière. Et Elihu d'ajouter :

 

          « Voilà tout ce que Dieu fait, deux fois, trois fois, avec l'homme, pour ramener son âme de la fosse, pour l'éclairer de la lumière des vivants. » (Job 33.30)

 

          La Bible ne fait jamais mention de la lumière de la mort, ou de la lumière des morts. La vie est liée à la lumière, comme la mort l'est aux ténèbres.

          Jésus dit:

 

          « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » (Jean 8.12)

 

          Là encore, lumière et vie sont inséparables.

 

BIOS OU ZOÉ ?

 

          « La lumière de la vie » ! Quelle expression magnifique dans la bouche de notre Seigneur ! Dans le texte grec, le mot traduit par « vie » est « zoé ». Deux mots grecs sont employés pour parler de la vie. « Bios », tout d'abord, désigne la vie physique, temporelle. « Zoé » désigne le principe de la vie de l'âme et de l'esprit. C'est ce qu'il y a de plus élevé et de meilleur, et qui se trouve en Christ. C'est pourquoi Jésus dit à ses disciples : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » (Jean 14.6). Et encore : « Moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l’aient en abondance. » (Jean 10.10)

          Tant qu'un homme n'a pas reçu Jésus, la lumière, et qu'il n'a pas cru au nom du Fils de Dieu, il n'est pas né. Je parle ici de la nouvelle naissance. Jésus ne lui a pas donné le pouvoir, le droit, l'autorité de devenir enfant de Dieu.

          Cet homme a la vie, mais c'est la « bios ». Son organisme fonctionne. Son cœur bat. Ses poumons respirent. Son sang circule dans ses artères et dans ses veines. Ses membres bougent. Il est bien vivant, mais son existence se limite à une vie physique. En réalité, il est mort ! Il n'a aucune relation avec Dieu, aucune communion avec Christ, aucune communication avec le Saint-Esprit. Il mange, parfois trop, mais il est un squelette spirituel. Il boit, mais son âme est desséchée. Il dort mais ne connaît aucun repos intérieur.

          Qu'il reçoive Jésus, la lumière, et il naît de Dieu ! Il possède la « zoé », la vie, la vraie, celle qui est en Jésus. La vie entre dans son âme, selon ce que dit le Seigneur Jésus :

 

          « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24)

 

          Que de morts vivants sur notre terre ! A maintes reprises, les Écritures nous parlent de ceux qui possèdent la vie physique, mais qui sont morts.

          Abordant le sujet des veuves, Paul écrit à Timothée : « Celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante. » (1 Timothée 5.6)

          Jésus, s'adressant à l'ange de l’Église de Sardes, déclare : « Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort. » (Apocalypse 3.1)

          Rappelant le passé et le présent du fils prodigue, le père dit : « Mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie.» (Luc 15.24) Plus tard, s'adressant à son deuxième fils, il dit : « Ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie.» (Luc 15.32)

          Paul écrit aux Éphésiens : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ. » (Éphésiens 2.4-5)

          Vous l'avez compris, la lumière de Jésus nous donne la vie, la vie de notre esprit, la vie éternelle. « Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères », écrit l'apôtre (1 Jean 3.14).

          Comme dans la Genèse, le jour doit suivre la nuit. La lumière doit suivre les ténèbres. Là où est Dieu, là est la lumière. Ou bien Dieu n'est pas Dieu !

 

          Que se passe-t-il lors d'une conversion ? Une action de la lumière de Dieu dévoile le cœur du pécheur, et l'amène à se connaître lui-même tel qu'il est. Cette œuvre douloureuse de la lumière a pour but d'amener le pécheur à se repentir, puis à se convertir en croyant alors dans l'amour de Dieu. Le pécheur qui était ténèbres devient lumière dans le Seigneur. Il n'est pas seulement venu dans la lumière, mais il est devenu lumière. Il reçoit la nature de Christ. Ses pensées, ses sentiments, son langage, sa marche, ses fruits, tout son être est lumière.

          Pour pouvoir accepter le salut de Dieu, il faut donc au préalable savoir que l’on est perdu. Autrement dit, découvrir de quoi Dieu désire nous sauver. Or, l’Évangile nous le dit franchement dès la première page: «C'est lui (Jésus) qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Matthieu 1.21) La bonne nouvelle ne berce pas le coupable dans la soie de ses illusions. Elle ne le laisse pas espérer que Jésus le sauvera dans ses péchés. Mais elle ouvre la porte d'une merveilleuse délivrance : Jésus est venu le sauver de ses péchés.

 

          Dieu est lumière et amour. Il est d'abord lumière. Si l’on ne fait entendre aux oreilles du pécheur qu'un message d'amour, sans même lui faire sentir sa culpabilité devant Dieu, on dénature la prédication évangélique. Dieu est amour ? Tout va bien ! Il m'accepte comme je suis. Il me recevra au ciel comme je suis. Jouez hautbois, résonnez musettes ! Nous irons tous au paradis ! C'est faux. Jésus le savait, qui a commencé à prêcher en ces termes : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (Matthieu 4.17) Il insista plus tard en proclamant haut et fort, à deux reprises : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » (Luc 13.3,5) Serions-nous plus royalistes que le Roi ? Aurions-nous plus d'amour que Jésus ? Entendez-le: «Si vous ne croyez pas que je suis, vous mourrez dans vos péchés.» (Jean 8.24) Choquant ? Mais non ! Il aime à en mourir. Et c'est parce qu'il aime qu'il braque sa lumière sur nos péchés. Convaincus de notre faillite morale et spirituelle, nous nous jetterons alors, et alors seulement, dans les bras d'amour de notre Sauveur. La lumière me convainc. L'amour m'absout à cause de la mort substitutive de Jésus. Ne travestissons pas le saint Évangile de Dieu en une guimauve sentimentale. La lumière qui dévoile ma souillure me projette ensuite vers la rédemption. Tel est l'ordre des choses dans le gouvernement de Dieu.

          Refuser la lumière, c'est se condamner soi-même. Jésus dit :

 

          « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et ce jugement, c’est que la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées ; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. » (Jean 3.18-21)

 

          Dans l'Ancien Testament, le mot « nuit » vient d'un mot hébreu renfermant l'idée de « se dégager de la lumière ». Les hommes ne seront pas perdus à cause du péché. Dans ce cas, nous serions tous condamnés, car tous ont péché. Par contre, une multitude d'âmes se retrouveront en enfer pour avoir préféré les ténèbres à la lumière, cette lumière qui pouvait leur donner le pouvoir de devenir enfants de Dieu. La lumière est venue, mais elles ne l'ont ni connue ni reçue. Elles ont choisi d'aller vers la nuit. C'est la raison pour laquelle elles seront perdues pour l'éternité.

          Recevez Jésus pendant qu'il en est temps. Tant de grâces excellentes et de dons parfaits viennent d'en haut. Ne vous en privez pas.

 

Paul BALLIERE

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