JÉSUS, LA GLOIRE DE SON ŒUVRE
« Il a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite
de la majesté divine dans les lieux très hauts. »
(Hébreux 1.3)
Après la description de la gloire de la personne du Fils (Hébreux 1.1-2), voici celle de son œuvre. Les paroles de Dieu sont des actes. C’est par ce que Christ est, et par ce qu’il fait, que Dieu nous parle. Sa divinité et son incarnation nous disent ce que Dieu nous a donné. Sa vie, sa mort et son ascension nous enseignent comment le don de Dieu exerce son action dans notre vie, quel salut parfait est le nôtre, et ce que Dieu attend de nous. L’œuvre entière de Christ est parole de Dieu à notre adresse.
On peut distinguer deux phases dans cette œuvre ; l’une se passe sur la terre, l’autre au ciel. C’est sur la terre que Christ a « fait la purification des péchés [après quoi], il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts ». Toute vie chrétienne normale connaît par expérience ces deux faces de l’œuvre de Christ. L’œuvre qu’il a accomplie sur la terre n’était que le commencement de celle qu’il devait accomplir au ciel, et qui en est le glorieux couronnement.
La purification des péchés est le fondement de l’œuvre de Christ. La première chose que Dieu a à nous dire par Christ, c’est qu’il nous faut être purifiés du péché ; sans purification, point de rédemption. Tant qu’on ne cherche dans le salut qu’une sorte de sécurité personnelle, tant qu’on ne considère la personne et l’œuvre de Christ que comme un idéal de grandeur et de beauté morale, on n’en retire que demi-profit. C’est sur la purification des péchés que Dieu insiste ; s’il a livré son Fils à la mort, c’est pour qu’il fît cette purification. Elle est à la base de toute vie de victoire ; elle est le secret de la perfection chrétienne. Le ciel ne s’est ouvert pour le Fils qu’après qu’il eût fait la purification des péchés. De même, nous n’entrons dans la vie céleste qu’après avoir pleinement accepté d’être purifiés de nos péchés, au sens exposé ci-après.
Assis à la droite de la majesté divine, le Fils maintient ouvert pour nous l’accès dans le sanctuaire, dans la communion avec Dieu. Il établit dans notre cœur même le royaume des cieux. Le but principal de l’épître aux Hébreux est de nous faire voir dans la gloire de Christ le fondement de notre confiance, la mesure de ce que nous sommes en droit d’obtenir, et le caractère de ce salut intérieur dont il veut nous mettre en possession. Le fait que Christ est entré au ciel comme notre précurseur ne signifie pas seulement que nous pourrons aller aussi au ciel après notre mort. L’enseignement pratique de l’épître aux Hébreux se résume dans cette affirmation : « Nous avons une libre entrée dans le sanctuaire : approchons-nous et entrons. » Christ assis dans les cieux, c’est pour nous la possibilité de vivre aussi notre vie journalière « assis dans les cieux ». C’est parce que les Hébreux l’ignoraient, s’en tenant toujours aux vérités élémentaires de l’Évangile, que leur vie était si misérable.
Il en est de même de l’Église de nos jours. C’est qu’il est plus facile de s’approprier l’œuvre de Christ à la croix, que son œuvre au ciel ; de voir en lui l’Agneau divin qui nous acquiert le pardon, que le Souverain Sacrificateur qui nous introduit dans le sanctuaire de la communion avec Dieu. Ce qui nous met en possession de la vie céleste, ce n’est pas seulement le sang versé sur la croix, c’est l’aspersion du sang au ciel et du ciel sur le cœur et sur la conscience. Or, c’est cela seulement qui fait de nous des chrétiens, non pas de ceux qui restent devant la porte, mais de ceux qui avancent journellement sur cette route vivante qui pénètre toujours plus avant dans le Lieu Très Saint.
Ne dites pas que je parle de choses trop élevées : je parle de votre héritage, de ce qui vous est destiné. Si vous avez part à la croix de Jésus, vous avez part à son trône aussi. Soyez seulement prêt à sacrifier la vie terrestre à la vie céleste ; à suivre Christ jusqu’au bout dans sa séparation d’avec le monde et dans sa soumission à la volonté de Dieu ; et le Christ céleste vous fera hériter les richesses de son sacerdoce céleste. Que la purification des péchés soit pour vous aussi le premier pas dans le Lieu Très Saint. Celui qui l’a effectuée sur la terre et qui, du haut du ciel, la rend lui-même efficace, vous fera certainement jouir des trésors célestes qu’il a acquis pour vous comme pour lui.
Andrew MURRAY
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