DANS LA PERSECUTION

 

DANS LA PERSÉCUTION

 

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes... »

(Matthieu 23.37)

 

          Douloureux conflit ! Il a souvent éclaté à Jérusalem, mettant aux prises les hommes de Dieu et ceux du monde. Parce qu’il y a deux conceptions différentes de la vie, de tous temps inconciliables.

 

La situation du prophète…

 

          Elle commence par être tragique, parce que les péchés qu’il est obligé de dénoncer, il les découvre virtuellement en lui. « Pour lui, il [Élie] alla dans le désert où, après une journée de marche, il s’assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant : C’est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères. » (1 Rois 19.4) Et pourtant, il ne peut reculer. Il ne relève pas de lui-même, mais de Dieu qui l’a appelé, préparé, envoyé…

          Elle est ensuite dangereuse parce qu’il est incompris la plupart du temps. « Élie répondit : J’ai déployé mon zèle pour l’Éternel, le Dieu des armées ; car les enfants d’Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l’épée tes prophètes ; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie. » (1 Rois 19.10) Ne va-t-on pas mal interpréter, et même déformer ses paroles ?

          Elle est enfin glorieuse parce que s’il scelle de son sang le témoignage qu’il porte, il risque de recevoir les palmes du martyre. « Puis, s’étant mis à genoux, Étienne s’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! Et, après ces paroles, il s’endormit. » (Actes 7.60)

 

Les caractéristiques du prophète…

 

          Il est un gêneur parce qu’il est l’homme de Dieu. « Va-t’en visionnaire », lui dit-on. Mais il reste parce que cet ordre ne vient pas de Dieu. Il reste pour être le témoin d’une puissance irréductible, d’une miséricorde indestructible. Il reste même quand on médit, on calomnie. Il ne partira que sur l’ordre de son Maître.

          Le prophète est un gêneur parce qu’il est le champion de l’invisible, de l’idéal dont il porte la nostalgie et qu’en une mesure il incarne aux yeux de tous. Tant qu’on le verra, on saura que l’Éternel persévère à ramener les cœurs qui lui échappent, le Créateur n’abandonnant pas sa créature dévoyée ; mais travaillant sans relâche à son relèvement et à sa vie.

          Le prophète est un gêneur parce qu’il est le porte-voix de la conscience. Tant qu’on l’entendra, on pourra espérer, revenir à Dieu, qui pardonne toujours moyennant la repentance et la foi.

 

Les conséquences de son message

 

          Les uns se laissent convaincre, reconnaissent le mal qu’ils se sont fait en délaissant Dieu, reviennent sur leurs pas, implorent la miséricorde divine, reçoivent le pardon, renient leurs péchés et désormais, recommençant la vie, marchent avec Dieu.

          Les autres, irréductibles, ferment définitivement leur cœur à tout bon sentiment, maintiennent leurs idoles, s’enfoncent dans le mal, se souillent davantage et interdisent à Dieu toute nouvelle tentative de sauvetage. Alors Dieu les abandonne à leurs mauvais penchants. « C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps. » (Romains 1.24)

          Le message du prophète a été une odeur de mort pour ceux qui périssent ; une odeur de vie pour ceux qui croient. « Nous sommes, en effet », dit Paul « pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent : aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. » (2 Corinthiens 2.15-16)

          Aujourd’hui encore, Dieu a ses prophètes. Ses appels sont les mêmes, ses intentions ne varient pas. Le petit nombre écoute, reçoit, accepte ce que Dieu a préparé pour lui. Fais-tu partie du petit reste ?

 

Marcel ARNAL

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