VOUS CHERCHEZ JÉSUS DANS LA VILLE ?

 

VOUS CHERCHEZ JESUS DANS LA VILLE ?

 

« Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places;

je chercherai celui que mon cœur aime...Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé.

Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée:

Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? »

(Cantique des cantiques 3.2-3)

 

          Précédemment, la Sulamithe cherchait son bien-aimé, pendant les nuits, sur sa couche. Ce fut une recherche difficile et indolente. Elle ne pouvait qu'aboutir à l'échec. « La porte tourne sur ses gonds, et le paresseux sur son lit » (Proverbes 26.14).

 

La seconde phase de la recherche : se lever

 

          « Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places; je chercherai celui que mon cœur aime...Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé. Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée: Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?»

 

          Lorsqu'on aime une personne, on a peur de la perdre. Il en est ainsi avec le Seigneur. La perte de sa communion est un drame.

          Quelle différence d'attitude entre Sulamith et le peuple d'Israël qui lui, était totalement indifférent à cette rupture avec Dieu, et devait revenir vers son Seigneur au prix de dures souffrances et de multiples épreuves ! C'est, hélas, la même école pour l'Église endormie et infidèle !

 

          « Je me lèverai.» Se lever est l'évidence première d'un vrai réveil. La jeune fille comprend qu'elle doit réagir vigoureusement.

          Cette parole, très fréquente dans les Écritures, témoigne d'un changement de position, d'attitude, et met en évidence des résolutions nouvelles. Ne vous rappelez-vous pas la décision du fils prodigue, seul dans les champs, n'ayant pour compagnie que les pourceaux de son employeur? « Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi... » (Luc 15.18)

          Ami lecteur, n'entendrez-vous pas l'appel du Seigneur, appel puissant et tendre à la fois ?

          C'est l'appel à la guérison: « Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. » (Marc 2.11)

          C'est l'appel à la conversion: «...Etant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit: Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit. » (Matthieu 9.9)

          C'est l'appel à servir Dieu. « La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas, fils d'Amitthaï, en ces mots: Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle ! » (Jonas 1.1-2)

          C'est l'appel du Saint-Esprit au réveil : « C'est pour cela qu'il est dit: Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera. » (Ephésiens 5.14)

 

Dans la ville ?

 

          « Je ferai le tour de la ville ». Qu'il est loin le temps évoqué au chapitre 2, verset 4: « Il m'a fait entrer dans la maison du vin » !

          Cette scène, pour être comprise, mérite une précision. C'était la coutume des bergers orientaux, dès qu'ils redoutaient quelque danger nocturne, de ramener le soir leurs troupeaux dans l'enceinte des villes et de passer la nuit sur la place publique. Mais le berger bien-aimé de Sulamith agit différemment. Il n'est pas là. Il n'est pas « de ce monde ». La recherche de la jeune fille n'est ni dirigée, ni conduite par la voix du bien-aimé.

          Que de croyants qui recherchent mal le Seigneur ! Certains se trompent par de faux raisonnements, comme les Mages autrefois. Ils cherchent le Seigneur dans une Jérusalem hostile et cruelle, alors qu'il se plaît dans l'humble Bethléem.

          D'autres le cherchent et pensent le trouver, comme Joseph et Marie, parmi les membres insouciants de leur famille, au milieu de leurs connaissances indifférentes, ou au sein de leurs compagnons de voyage ignorants.

          D'autres encore, à l'instar des saintes femmes, cherchent parmi les morts celui qui vit aux siècles des siècles.

          Le Seigneur n'est pas dans les larges rues de la ville. Que de chrétiens qui errent misérablement dans les choses du monde, et pensent avoir malgré tout la communion avec Jésus !

          Les admirateurs de Jésus-Christ ont eu beaucoup de mal à le trouver. « Vers le matin, pendant qu'il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria. Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche; et, quand ils l'eurent trouvé, ils lui dirent: Tous te cherchent. » (Marc 1.35-37)

 

          Si nous le cherchons dans la maison de Dieu, nous le trouverons. Si nous le cherchons sur le chemin de la prière, nous le trouverons. Mais l'atmosphère du monde ne nous mettra jamais en communion avec notre bien-aimé ! Si nous le cherchons dans les rues de la ville et sur les places, nous ne le trouverons pas. Le monde a tué l'Église, quand celle-ci s'est laissée envahir par lui.

 

          Relevons néanmoins quelques points positifs chez la Sulamithe. Les ténèbres ne l'effraient pas. Elle veut trouver son bien-aimé, coûte que coûte.

          Elle brise la réserve où elle s'était enfermée.

          Elle fait tomber le mur qui la séparait des autres.

          Elle triomphe du « qu'en dira-t-on ? ».

          Elle ne craint pas l'opprobre. Les autres sauront que le bien-aimé s'est retiré d'elle. Elle est prête à payer ce prix pour le retrouver.

          Elle ne cherche plus à sauver les apparences. Sa souffrance est bien trop grande en cet instant !

          Elle ne s'attache pas aux expériences d'autrefois. A cette heure, elle ne peut se passer de son bien-aimé.

          Elle étale publiquement sa passion.

          Elle va jusqu'au terme de sa souffrance et de son aveu.

 

          Les rues, les places, la ville n'abritent pas celui qu'elle aime. Vous voulez savoir le genre de personnes que vous rencontrerez dans les places et dans les rues de la ville ? Jésus vous le dit dans la parabole dite « des conviés ». « Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. » (Luc 14.21) Mais vous ne rencontrerez pas votre Bien-aimé. Le monde est misérable, malade, aveugle, incapable de marcher droit. Jésus ne s'y trouve pas. A l'heure où l'absence de notre Époux divin se fait cruellement sentir, que peuvent apporter à notre âme désemparée la cécité spirituelle, la langueur, le déséquilibre, la misère, la pauvreté de ce monde ? N'est-ce pas, au contraire, de ce pitoyable monde que notre Maître aimerait nous voir sortir pour aller à lui ? Ne faisons donc pas fausse route.

          Soyons animés de l'intelligence de l'Esprit. Prenons le chemin qui mène à notre Bien-aimé. L'Esprit de vérité nous conduira vers Jésus.

 

          Les gardes de la ville n'ont pu renseigner Sulamith. Nos demandes à ces gens-là sont vaines. D'ailleurs nous retrouverons ces gardes au chapitre 5 verset 7 : « Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée; ils m'ont frappée, ils m'ont blessée; ils m'ont enlevé mon voile, les gardes des murs ». Sulamith se renseigne auprès de ceux qui paraissent les plus capables de l'aider, ceux qui sont nommés officiellement, ceux qui savent ce qui se passe dans la ville. Mais ce sont des guides aveugles, des gardiens qui s'esquivent lorsqu'il s'agit du bien-aimé de la Sulamithe. Vous comprenez ? Eux n'ont pas rencontré celui que la fiancée recherche. Comment pourraient-ils la guider vers lui ?

 

          Ce sont seulement ceux qui ont vu Jésus qui peuvent diriger les autres pour le voir. « Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit: Voici l'agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jean 1.29) Seuls ceux qui connaissent Christ intimement peuvent conduire les autres dans son intimité.

          Même les gardiens dans leurs rondes peuvent manquer le glorieux Chef de la cité. Ces hommes-là ont peut-être regardé derrière les fenêtres des salles de plaisir; peut-être se sont-ils attardés à écouter la musique des bals, et ont-ils respiré l'atmosphère des soirées de jeunes. Mais ils ont une trop grande habitude de leurs occupations. Ils se lassent, s'endorment, deviennent tièdes, et oublient. Regardez-les donc ces gardes de la ville, tous ces moralistes, éducateurs, philosophes, et autres religieux ! Que connaissent-ils de votre Jésus ?

 

          Le bien-aimé a maintenant atteint son but. Il avait inutilement appelé la fiancée, sans que celle-ci réponde à son appel. Mais son silence l'a tirée de l'inaction, et l'amène à le rechercher avec application, de tout son cœur. Il l'attire vers lui. Il l'a vue errante, dans son angoisse. Il veut la conduire à une parfaite connaissance. « Car ce n'est pas volontiers qu'il humilie et qu'il afflige les enfants des hommes. » (Lamentations de Jérémie 3.33) Avec joie, il l'a vue se lever pour le chercher. Il l'a vue dans l'intensité de sa recherche.

 

          Elle va bientôt le trouver.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr