LA DIRECTION DIVINE (3° partie)

 

LA DIRECTION DIVINE

(3° partie)

 

Être dans la direction divine donne de l’assurance

 

          Je ne veux pas dire que c’est vrai dans tous les cas, mais je vais vous dire de quelle façon Dieu travaille dans ma vie. Je vous fais part ici d’une simple observation que j’ai faite à de nombreuses reprises : la force de la direction de Dieu dans ma vie semble avoir un rapport direct avec les situations critiques que je vais rencontrer. Autrement dit, lorsque je dois faire face à des difficultés sérieuses dans les jours à venir, la direction de Dieu est plus forte que si je n’avais pas à les rencontrer. J’ai fait cette expérience en janvier dernier. Maintenant, l’Ecole biblique accepte que j’aie deux semaines de plus de vacances en janvier pour aller au-delà des mers pour prêcher. Je suis donc allé pour deux semaines en Argentine, à Buenos-Aires. Lorsque je suis arrivé sur le terrain d’aviation de New-York, avant de me rendre à Buenos-Aires, j’ai soudain senti dans mon cœur une forte présence de Dieu. Il me semblait que j’étais enveloppé de la présence de Dieu et là, au milieu de ce terrain d’aviation, il y avait des milliers de personnes qui allaient et venaient et des douzaines d’avions qui arrivaient, qui décollaient… et là, au milieu de tout ce mouvement, la présence de Dieu est venue dans mon cœur. J’étais debout, tranquille ; j’ai dit : « Père, qu’est-ce que cela veut dire ? » Je savais bien que cela voulait dire quelque chose. Je n’ai pas reçu de réponse. Je demeurais là, debout, et je me souviens avoir dit ceci : « je sais que je marche dans la volonté de Dieu ». C’était tout à fait comme si Dieu voulait pousser en moi d’une façon très forte la pensée que j’œuvrais dans sa volonté. Six heures plus tard, je regardais au travers du canon d’une mitraillette dirigée vers moi ! La première chose à laquelle je pense dans de telles circonstances, c’est à ma famille. Mais savez-vous ce que fut, alors, ma première pensée ? Le terrain d’aviation à New-York ! Je me souvenais de quelle façon j’avais senti intensément la présence de Dieu, et combien j’étais sûr d’être dans le plan divin, d’œuvrer dans sa volonté ! Je me suis dit à moi-même : « tout est bien ! j’étais dans la volonté de Dieu lorsque l’avion a décollé, et c’est pour cela que je suis, maintenant, dans sa volonté » La force, l’intensité de cette présence à New-York était, pour moi, une grande assurance parce que, à ce moment, personne ne pouvait prévoir ce qui allait arriver.

          A peu près 25 heures après, je suis arrivé à Buenos-Aires. Il était minuit. Le missionnaire est venu à ma rencontre. Il me dit : « Frère Beuttler, savez-vous que vous arrivez par le dernier avion qui va atterrir à Buenos-Aires ? tout le pays est en grève, aucun avion ne va plus atterrir, il n’y aura plus de trains, plus d’autobus, tous les magasins vont être fermés, toute la ville sera « morte ». Nous avons même peur concernant notre Convention ! » ; et il ajouta : « je ne sais même pas si la Convention pourra avoir lieu. Nous sommes perplexes, vous êtes venu, vous avez fait tout ce chemin depuis New-York, trente heures d’avion, et peut-être n’y aura-t-il pas de Convention ! »

 

          Je me suis alors souvenu, de New-York, de la présence de Dieu, et j’ai dit : « Frère, ne vous inquiétez pas, Dieu fera quelque chose pour nous ». Je ne lui ai pas dit l’expérience que j’avais faite à New-York, mais j’ai raisonné de la façon suivante : « si j’étais dans la volonté de Dieu en quittant cette ville pour Buenos-Aires, je dois encore être dans la volonté de Dieu en arrivant ici, parce que, certainement, je ne l’ai pas perdue en route ! »

          Le lendemain, rien ne remuait dans la ville, elle était entièrement « morte », sauf plus de cent explosions… ils faisaient sauter les trains, les usines, il semblait que c’était une vraie révolution. Un autre jour a passé. « Frère Beuttler », me dirent-ils, « cela ne sent pas bon ! mais nous croyons comprendre que le gouvernement va agir. En effet, celui-ci a déclaré la loi martiale, les hommes et les personnes qui conduisaient les autobus, et tout le reste, ont été mis sous la force de l’armée, et il a annoncé que tous ceux qui ne répondraient pas à l’appel, qui n’obéiraient pas aux ordres gouvernementaux seraient mis à mort… » Le matin suivant, je suis allé voir ce qui se passait dans la ville et j’ai découvert que le métro marchait, un homme conduisait, un soldat debout derrière lui, la mitraillette posée sur son dos ! Et s’il refusait d’obéir, le soldat avait l’ordre de le tuer, sur le coup ! Il en était de même pour les autobus et les trains ; le chauffeur avait la mitraillette dans le dos… Et ainsi, les gens ont pu venir à la Convention. Lorsque le soir est arrivé, nous avions un bel auditoire, et le lendemain, tout le monde était là ! Ils venaient du Paraguay, de l’Uruguay, ils venaient de 2 à 3 000 km de distance et Dieu nous a donné une semaine tellement bénie ! c’était dans la volonté de Dieu.

          Lorsque vous faites de telles expériences, si vous n’aviez pas l’assurance d’être dans la volonté de Dieu, vous pourriez avoir de l’inquiétude au-dedans de vous-même !

          Savez-vous ce que l’on m’a dit ?

          « Frère Beuttler, nous ne savons pas quand vous pourrez quitter l’Argentine. Vous serez peut-être obligé de rester jusqu’à ce que la révolution soit terminée ». Mais, je me suis souvenu de New-York ! Que je doive rester ou que je puisse m’en aller, je savais que j’agissais selon la volonté de Dieu. Si j’avais été obligé de rester, j’aurais dit : « Très bien, mes frères, ayons une école biblique pendant quatre semaines ! Voyons là la providence de Dieu ! La révolution nous permettrait ainsi de faire une réelle école biblique ! » Mais l’armée a tout interrompu, ainsi j’ai dû rentrer à New-York. Mais le fait est le suivant : lorsque nous agissons dans la volonté de Dieu il y a une paix, une assurance, une confiance intérieure, même si les circonstances extérieures vont dans le sens opposé. Toutes ces choses soulignent le fait que vous et moi avons besoin d’être conduits par Dieu. Nous avons besoin de l’aide de Dieu pour diriger nos voies, car ce n’est pas à l’homme qui marche de diriger, de conduire ses propres pas…

          Lisons dans Romains chapitre 12, versets 1 et 2 :

          Ce passage nous montre beaucoup de choses concernant la volonté de Dieu. Il nous enseigne, tout d’abord, que nous pouvons connaître sa volonté, que nous devrions la connaître, et il nous enseigne quelques-unes des conditions pour cela. Par exemple, nous devons offrir nos corps comme un sacrifice vivant ; voici ce que veut dire l’Apôtre Paul : nous devons apporter nos corps avec toutes leurs facultés, sous la domination de Dieu. Permettez-moi d’illustrer cela pour vous.

          Il y a quelques années, je tenais une série de réunions aux Etats-Unis, mais je n’étais pas satisfait de ces réunions. L’auditoire l’était, moi, pas. Aussi, le dimanche soir, j’ai prié : « Père, qu’est-ce qui ne va pas dans ces réunions ? » Je cherchais une direction, mais Dieu ne m’a donné aucune réponse. Je me suis couché, et j’ai dit à Dieu : « Dieu, demain matin, j’aimerais dormir ». Dieu savait très bien ce que je voulais dire. Il me réveille, le matin, très souvent afin que je passe un moment avec lui, et ainsi je voulais lui faire savoir que je n’avais pas le désir d’être réveillé ce matin-là ! Cependant à 6 heures moins 10, je fus réveillé, mais je ne voulais pas être réveillé si tôt ce jour-là, bien qu’il soit déjà tard. Il faisait très froid, il pleuvait, c’était un de ces matins où vous avez tout simplement l’envie de rester bien au chaud dans le lit ! je savais que Dieu me réveillait pour que je me lève et le rencontre. J’ai hésité, je lui ai dit : « Seigneur, si tu as quelque chose à me dire, tu pourrais aussi bien le faire quand je suis sous mes couvertures ! » Mais, il ne m’a rien dit… Je me suis dit alors : « Beuttler, ne sais-tu pas encore ce que tu dois faire ? » et j’ai sauté hors du lit, très vite. Il faisait beaucoup trop chaud là-dedans ! Et pendant que je me levais, Dieu a répondu à ma prière de la veille. Maintenant, retenez bien ceci. Il fallait que je lui offre mon corps, il fallait que j’obéisse totalement. Lorsqu’il m’a réveillé, cela voulait dire : « Il est l’heure que tu te lèves ! » Ce n’était pas le moment de rester sous les couvertures plus longtemps. Ainsi, j’ai offert mon corps comme un sacrifice vivant, et au moment où je sautais hors de mon lit, il m’a donné ce verset de l’Ecriture, (Marc 4 : 27) : « Qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment ». Il s’agit du paysan qui ensemence son champ.

          Je me suis demandé ce que Dieu pouvait bien vouloir me dire. Me disait-il que je pouvais retourner dormir dans mon lit ? J’aurais aimé qu’il le fasse ! Mais je me suis soudain souvenu de quelque chose que j’avais fait, lorsque j’étais jeunes, en Allemagne. Nous, les garçons, nous nous promenions dans la ville, après minuit ; on réveillait les gens qui dormaient, et après cela, nous leur souhaitions une bonne nuit ! Je pensais toutefois que Dieu n’aurait pas agi ainsi : me réveiller puis me dire après : « Eh bien, bonne nuit ! »

          Je me suis éloigné de mon lit et je me suis habillé. Et alors, j’ai réalisé ce que Dieu voulait me dire. J’ai cherché le passage de Marc, là où il y a cette parabole du semeur. Vous la connaissez. Un homme sort pour ensemencer son champ ; lorsque son travail est terminé, il rentre chez lui et il s’endort. Il ne reste pas là, debout, s’inquiétant, se troublant, disant : « Je n’ai rien fait, cela ne pousse pas ! »

          Moi, j’avais dit : « Seigneur, qu’est-ce qui ne va pas dans ces réunions ? J’ai prêché pendant trois jours, où sont les résultats ? »

          Et c’était comme si Dieu me donnait cette réponse : « Quand un fermier ensemence une terre, reste-t-il là dans son champ, disant : je me demande ce qui ne va pas, j’ai travaillé toute une semaine à Rouen et je ne vois aucun résultat, j’ai ensemencé, il n’y a aucune récolte, je veux savoir ce qui ne va pas ».

          L’homme n’agit pas ainsi ; il jette sa semence en terre, il rentre chez lui, il s’endort, il oublie son champ ; il se lève le lendemain, il fait autre chose, il ne se soucie pas. Quelques mois plus tard, il ira vers son champ, et la récolte sera là.

          C’était comme si Dieu me disait : « Pourquoi t’inquiètes-tu de savoir si tu as accompli quelque chose ; tu as jeté ta semence, elle ne germera pas immédiatement. Ne t’inquiète pas ; au temps voulu, il y aura une récolte ». La réponse était là, mais je n’avais pas reçu cette vérité, tant que je n’avais pas présenté mon corps comme sacrifice vivant, en sortant du lit lorsque le Seigneur m’appelait. Beaucoup de choses dépendent de la réponse physique de notre corps à la volonté divine. Celle-ci peut être connue et devrait être connue. Mais l’une des conditions, c’est d’offrir nos corps, et cela coûte parfois beaucoup…

          Je vais au restaurant (parfois, de temps en temps, je mange aussi !) Un jour, j’ai commandé mon repas, et j’ai dit à la serveuse de quelle façon je le voulais ; elle me connaissait très bien, et elle l’a préparé juste comme j’aimais. Elle m’a apporté ce repas avec trois tranches de beurre. Elle me dit : « Voulez-vous encore du beurre ? » - « Oui, bien sûr ! » Elle en a encore apporté. Elle me dit : « Aimez-vous cela ? » - « Oui, c’est très appétissant ! » Puis, elle est partie. Alors, j’ai reçu un appel intérieur de la part de Dieu, et je savais ce qu’il voulait de moi : « Tu ne vas pas manger ! » Oh ! j’ai discuté avec Dieu, j’ai dit : « Seigneur, que dira la serveuse après tout le mal qu’elle s’est donné pour me faire une faveur, et maintenant tu veux que je m’en aille et que je laisse là mon repas ? » Je regardais mon déjeuner et mon estomac disait : « il a bonne apparence ! » Mais, dans mon esprit, je savais que Dieu ne voulait pas que je mange. Ma femme était assise en face de moi, elle s’est appuyée sur la table, elle m’a dit : « Il me semble que tu ne dois manger ce repas ». Et il me semblait alors que j’étais comme un petit garçon qu’on surprend la main dans le pot de confitures ! Je lui ai dit : « C’est vrai ». Elle me dit « Pourquoi regardes-tu cette assiette ainsi, pourquoi ne vas-tu pas à l’hôtel faire ce que tu dois ? » J’ai donc dit « au revoir » à l’assiette et je suis parti… Dieu a fait quelque chose pour moi ce matin-là. Il voulait que je jeûne, et que je prie. Je ne sais pas comment on fait en France, et c’est peut-être mieux que je ne le sache pas ! comme cela je peux vous parler très librement. Je ne m’inquiète pas de connaître les conditions de vie des villes où je passe - je ne veux rien savoir de vous. Ainsi, je peux permettre à Dieu de se servir de moi plus librement, ne connaissant rien de votre vie. Aux Etats-Unis, nous avons beaucoup plus de festins que de jeûnes (c’est un jeu de mots anglais qui ne joue pas en français, malheureusement ; il y a beaucoup plus de personnes qui déjeunent qu’il y en a qui jeûnent, voilà !) L’Eglise a des banquets, les écoles du dimanche ont des banquets, les prédicateurs ont des banquets (c’est vrai !), les moniteurs, les jeunes, les sœurs, les frères, tous ont des banquets, et lorsque c’est l’heure de la réunion de prière, il n’y a presque plus personne !... Il y a eu une époque où nous pensions au jeûne et à la prière, maintenant, nous nous occupons plus des pique-niques et des déjeuners. Il y a bien encore place dans nos vies pour le jeûne et la prière - le jeûne est tout un sujet en lui-même, nous ne pouvons nous en occuper maintenant.

          En tout cas, il est nécessaire de présenter à Dieu nos corps (Rom. 12.1).

 

(à suivre)

W.H. BEUTTLER

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