LA RECHERCHE VICTORIEUSE DE JÉSUS

 

LA RECHERCHE VICTORIEUSE DE JÉSUS

 

« Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée:

Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?

A peine les avais-je passés, que j'ai trouvé celui que mon cœur aime;

je l'ai saisi, et je ne l'ai point lâché jusqu'à ce que je l'aie amené

dans la chambre de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a conçue.»

(Cantique des cantiques 3.3-4 )

 

          Nous ne trouverons pas le Seigneur dans une recherche indolente, paresseuse. Nous ne le trouverons pas là où il ne peut se trouver, dans le monde et dans les choses du monde. C'est une illusion pernicieuse de penser avoir la compagnie, la communion de Jésus, si nous aimons le monde.

          Mais notre texte montre que Sulamith a fini par trouver son bien-aimé. Dieu dit: « Je n'ai point parlé en cachette, dans un lieu ténébreux de la terre; je n'ai point dit à la postérité de Jacob: Cherchez-moi vainement ! Moi, l'Éternel, je dis ce qui est vrai, je proclame ce qui est droit. » (Esaïe 45.19); et encore: « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous, dit l'Éternel. » (Jérémie 29.13-14) Jésus lui-même a dit: « Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. » (Matthieu 7.7)

          Il n'y a souvent qu'un pas à franchir entre l'âme en détresse et la délivrance ! Lorsque toutes choses autour d'elle semblent lui manquer, dans son immense faiblesse, elle se réfugie en Dieu. Il nous faut donc une soif spirituelle intense, lorsque nous sommes dans une grande détresse, pour affranchir notre âme, renverser les barrières, et nous faire trouver la liberté en Jésus.

          C'est l'ardent désir de revoir le bien-aimé qui, dans notre texte, attire Sulamith hors d'elle-même. Il en est ainsi de nous.

 

1. Compréhension du texte

 

          Sulamith s'attache au berger qu'elle aime, et quelque effort qu'il fasse pour se dégager, elle le tient ferme et le mène dans la « chambre de sa mère ». Notons ici le trait délicat, qui montre toute la pureté de cette relation. La jeune fille s'écrie alors: « Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et les biches des champs, ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour avant qu'elle le veuille. » (3.5) Son âme a maintenant trouvé, retrouvé le repos, et elle demande de nouveau aux jeunes filles présentes de ne pas troubler le calme dont jouit son cœur (comparez 2.7).

 

2. Des erreurs à dépasser pour trouver le bien-aimé

 

          La Sulamithe déclare, à propos des gardes: « A peine les avais-je passés [ou « dépassés »], que j'ai trouvé celui que mon cœur aime ». C'est dans la solitude, une fois que le pas lourd des gardes s'éloigne, qu'elle rencontre son bien-aimé.

 

          Il nous faut dépasser toutes nos erreurs, tous nos échecs, ne jamais en rester là, si nous voulons connaître un réveil. Car il s'agit bien de cela. Il est indispensable de nous débarrasser de toute idée préconçue sur la manière d'agir du Seigneur, dépasser nos idées erronées, nos points de vue, nos plans, nos programmes, notre entêtement. Il faut sortir de nous-mêmes, être brisés au point de nous oublier totalement, de renoncer à nos intérêts et à notre réputation.

          Levons-nous donc, cherchons Jésus, répandons notre cœur à ses pieds, comme la fournaise d'un ardent désir allumé par le Saint-Esprit. Sans nul doute, il nous faut être vidés de nous-mêmes pour que Dieu puisse se communiquer.

 

          « A peine les avais-je passés ». La jeune fille a passé outre, elle a dépassé ceux qui ne pouvaient l'aider, et elle a trouvé son bien-aimé. Amis chrétiens, nous ne devrions jamais rester longtemps en la présence de ceux qui ne possèdent pas Jésus ! Les chrétiens de nom, les croyants d'apparence, ne sont pas une société pour le vrai peuple de Dieu. Ceux-là ne possèdent pas Jésus au-delà de leurs paroles. Même la meilleure compagnie ne nous montrera pas Jésus. Certes, le vrai peuple de Dieu est fait d'excellents frères et sœurs, mais c'est de Jésus, par-dessus tout, et par-dessus tous, dont nous avons besoin. Dépassons donc nos erreurs, notre tiédeur, notre mondanité, nos compromis, notre désappointement. Combien la rencontre est douce après une longue recherche de Christ !

 

3. La rencontre bénie

 

          « ...J'ai trouvé celui que mon cœur aime ».

 

          Finalement, la recherche de Sulamith est couronnée de succès. Pour elle, c'est alors la découverte du repos, récompense de son ardeur et de sa persévérance. C'est aussi un puissant stimulant pour son avenir. Elle ne regarde plus en arrière, aux expériences anciennes. Elle porte ses regards en avant, vers le Vivant. Paul écrivait: « Oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. » (Philippiens 3.13-14)

 

          La Sulamithe découvre son infinie faiblesse. C'est lorsque ses plans personnels, ses méthodes, et ses efforts ont été épuisés qu'elle a trouvé le bien-aimé.

 

          Marie a fait la même découverte après une recherche similaire: « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre. Elle courut vers Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis...Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre; et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds. Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit: Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni ! C'est-à-dire, Maître ! » (Jean 20.1-2,11-16)

 

          Sulamith va connaître un renouveau dans l'amour. Notre communion avec Jésus donne à notre amour un caractère toujours neuf. La restauration de la jeune fille a lieu par un effet particulier de l'amour du bien-aimé pour elle; d'où le sentiment profond qu'elle a de la fidélité de cet amour. Mais quelle humiliation pour elle de ne pas avoir apprécié cet amour comme il convenait ! Le déclin dans les affections de la bien-aimée est évident. Il en fut de même pour l'église d’Éphèse à laquelle Jésus-Christ s'adresse en ces termes: « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance.

          Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t'es point lassé. Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres. » (Apocalypse 2.2-5)

          A ce stade, un réveil spirituel est une nécessité absolue. « Venez, retournons à l'Éternel ! s'écriait le prophète Osée. Car il a déchiré, mais il nous guérira; il a frappé, mais il bandera nos plaies. Il nous rendra la vie dans deux jours; le troisième jour il nous relèvera, et nous vivrons devant lui. Connaissons, cherchons à connaître l'Éternel; sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du printemps qui arrose la terre.» (Osée 6.1-3)

 

          Réfléchissons. Le mot réveil n'aurait aucune signification s'il n'y avait eu assoupissement et déclin spirituel. Le réveil suggère un état humiliant suivi d'une restauration dans ce que l'apôtre appelle « le travail de l'amour » (1 Thessaloniciens 1.3).

 

Paul BALLIERE

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