L'AVENT AU FIL DU TEMPS

 

L'AVENT AU FIL DU TEMPS

 

L'Avent ! Voilà bien un événement incontournable, dans cette période de l'année; événement qui attire notre attention, et les euros de notre porte-monnaie. A peine franchissons-nous les portes de nos hypermarchés que le calendrier de l'Avent, ses petites fenêtres et ses chocolats, nous rappellent la nécessité de canaliser l'impatience de nos chers enfants à l'approche de Noël.

 

          Mais, au fait, que savons-nous de l'Avent ?

 

Signification...

 

          L'Avent (du latin « adventus » : avènement, arrivée du Messie) est la période qui couvre quelques semaines précédant Noël, quatre dans la tradition de l'Église latine. Depuis l'instauration de ce temps liturgique, l'Avent représente la période où l'on se prépare à la venue du Christ, à sa naissance.

          Dans les Églises utilisant le calendrier grégorien, l'Avent débute le quatrième dimanche avant Noël, et marque le début de l'année liturgique. L'Avent commence donc, au plus tôt, le 27 novembre et, au plus tard, le 3 décembre et se termine le 24 décembre. Chez les Orientaux et les Mozarabes, le temps de l'Avent dure six semaines et commence entre le 11 et le 15 novembre.

 

Etymologie...

 

          L'Avent est emprunté au latin chrétien « adventus », dérivé du latin classique « advenire » (arriver), c'est-à-dire l'arrivée, l'avènement de Jésus-Christ pour sa naissance. La période de l'Avent célèbre le triple avènement du Christ ; sa naissance à Bethléem il y a deux mille ans, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps, et son retour glorieux à la fin des temps. Il est venu, il vient, il reviendra ! Dès le début de l’année liturgique, la triple référence au passé, au présent et à l’avenir, qui appartient à la structure de la liturgie, est rendue manifeste.

          Durant cette période l'Avent, les fidèles se préparent intérieurement à célébrer Noël, événement inouï, et décisif pour l’humanité, puisque Dieu s’est fait homme parmi les hommes : de sa naissance à sa mort sur la Croix, il a partagé en tout la condition humaine, à l’exception du péché.

 

La liturgie catholique de l'Avent...

 

          A Noël, les fidèles contemplent le Christ né à Bethléem comme l’avaient annoncé les prophètes de l'Ancien Testament et attendent l’accomplissement de la promesse divine. Il s’agit d’accueillir la présence du Christ, de se nourrir de sa parole, dans l’attente et dans l’espérance de son retour dans la gloire. Chacun est appelé à la vigilance et au changement de vie. La parole des Prophètes, qui retentit en chaque liturgie dominicale de l’Avent, redit la nécessité de la conversion et de la préparation du cœur, comme le rappellent également les autres lectures de la messe.

 

          La liturgie du temps de l’Avent s’articule autour de la date du 17 décembre. Les premières semaines invitent à la vigilance ; les chrétiens doivent se tenir prêts à la venue du Christ dont on ignore quand il viendra. À partir du 17 décembre, les lectures font état de la généalogie, de l’Annonciation et de la naissance du Christ. Selon le service national de la pastorale liturgique et sacramentelle de France, c’est le mystère pascal qui donne un sens à l’Avent, qui fait espérer et avancer vers le royaume de Dieu et le jugement dernier ; la Nativité symbolisant le Seigneur rejoignant les hommes dans leur condition.

          Dans le dessein de faire se concentrer les chrétiens sur la première et seconde venue de Jésus Christ, comme Sauveur, puis comme juge, des leçons supplémentaires sont dispensées les quatre dimanches de l'Avent. En outre, l'Église catholique encourage alors des sermons sur les thèmes de l'attente et de l'espérance.

          L’Avent, comme l’ensemble du calendrier liturgique catholique, aide les fidèles à revivre les grands événements de la vie et de l’enseignement du Christ, en particulier de sa naissance (Noël) à sa résurrection (Pâques). L’Église relit et revit donc « tous ces grands événements de l’histoire du salut dans « l’aujourd’hui de sa liturgie » (Catéchisme de l’Église catholique, § 1095).

 

Un peu d'histoire religieuse…

 

          La célébration de l'Avent débute au cours du V°siècle, lorsque l'évêque Perpet de Tours, dans une ordonnance, ordonne qu’à partir de la fête de saint-Martin, le 11 novembre jusqu’à Noël, on jeûne trois fois par semaine : c’est pour cela que l’Avent est également nommé Carême de saint Martin. Selon les historiens, cette institution ne dépasse pas les limites du diocèse de Tours jusqu’au V° siècle.

          Cependant le concile de Mâcon tenu en 581 adopte l’usage consacré à Tours, et bientôt toute la France observe ces trois jours de jeûne par semaine depuis la saint-Martin jusqu’au jour de Noël. Il est également décrété que les offices se feraient pendant l'Avent selon le même rite que lors du Carême.

          Les fidèles les plus pieux dépassent, dans certains pays, les prescriptions adoptées par le concile de Mâcon, et jeûnent tous les jours de l’Avent, bien que les homélies de Grégoire le Grand, à la fin du V° siècle, indiquent quatre semaines pour le temps liturgique de l'Avent, mais sans l'observance d'un jeûne. Cependant, sous Charlemagne, au IX° siècle, des écrits affirment que cette quarantaine est toujours largement observée.

 

Quand la piété s'essouffle avec le temps...

 

          Au XIII° siècle, le jeûne de l’Avent n’est plus pratiqué communément, bien que, selon Durand de Mende, le jeûne est encore généralement observé. On cite de même dans la bulle de canonisation du roi saint Louis, le zèle avec lequel il observait ce jeûne. Ce n’était donc plus qu’un usage observé par les chrétiens d’une grande piété. On limite ensuite cette période de la fête de saint-André jusqu’à Noël ; la solennité de cet apôtre étant en effet plus universelle que celle de saint Martin.

          Quand le pape Urbain V monte sur le siège pontifical, en 1362, il se contente d’obliger les gens de sa cour à l’abstinence mais il n’y est plus question de jeûne. Rome a alors coutume d’observer cinq semaines d’Avent qui précède la fête de Noël. Il en est notamment question dans le Sacramentaire de saint Grégoire. Les liturgies ambrosienne ou de Milan en comptent six. Les Grecs n’ont pas non plus de réelle uniformité ; c’est un jeûne facultatif que les uns commencent le 15 novembre, tandis que d’autres commencent le 6 décembre ou seulement quelques jours avant Noël.

          L’Église catholique, depuis plusieurs siècles, commence le temps de l’Avent le quatrième dimanche avant Noël. Elle n’y observe plus ni jeûne ni abstinence extraordinaire. De même qu'elle n’a jamais imposé, en tant qu'obligation rigoureuse, le jeûne et l’abstinence comme elle l’a fait pour le Carême. Aucune peine canonique n’a jamais été attachée à l’infraction des pratiques de l’Avent.

          Le temps de l’Avent connaît dans l’Office les mêmes rites que le Carême, à peu de choses près, et un esprit de pénitence et de tristesse y préside. La couleur liturgique est le violet mais elle était autrefois le noir. Les noces y sont prohibées, jusqu’à l’Épiphanie ; cela s’explique par le fait que primitivement la fête de la naissance de Jésus se célébrait le 6 janvier, sous le nom de Théophanie.

          La liturgie de l'Avent est demeurée inchangée jusqu'à ce que le Concile Vatican II, en 1963, introduise des changements mineurs afin de définir et différencier clairement l'esprit des périodes du Carême et de l'Avent. Finalement, l'Avent est devenu une période d'attente et d’espérance face à l'avènement du Christ.

 

Et nous, enfants de Dieu.. ?

 

          Nous osons espérer que Noël conserve tout son sens spirituel pour le peuple de Dieu.

          Que Saint-Nicolas ou le Père Noël remplace Jésus, serait un comble ! Ne perdons pas notre Sauveur parmi les branches et les guirlandes du traditionnel sapin, et ne laissons pas flotter dans nos demeures un parfum d'apostasie. Que notre Dieu n'ait pas à nous dire comme à Israël autrefois: « Je hais, je méprise vos fêtes » (Amos 5.21).

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

A partir du 1 décembre, nous effeuillerons ensemble notre « calendrier de l’Avent » : une série de courtes méditations quotidiennes jusqu’à Noël.