LE FILS, DIEU LUI-MÊME

 

LE FILS, DIEU LUI-MÊME

 

« De plus, il dit des anges : Celui qui fait de ses anges des vents,

et de ses serviteurs une flamme de feu (Psaume 104.4). Mais il a dit au Fils :

Ton trône, ô Dieu, est éternel ; le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité ; tu as

aimé la justice, et tu as haï l’iniquité ; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint

d’une huile de joie au-dessus de tes égaux.» (Psaume 45.7-8)

(Hébreux 1.7-9)

 

          Tandis que les anges sont appelés des serviteurs, le Saint-Esprit dit au Fils : « Ton trône, ô Dieu, est éternel ». Christ n’est pas seulement le Fils, il est Dieu, il est un avec le Père, participant à sa nature même, à son être.

 

          Christ est Dieu. Cette affirmation n’est trop souvent qu’un article de foi sans valeur pratique, qu’on retient, qu’on défend avec zèle, mais qui n’exerce aucune influence vivifiante sur l’âme, tandis que pour le vrai croyant c’est une des vérités les plus précieuses et les plus fécondes. Christ est Dieu, adorons-le comme le Tout-Puissant, il a droit à une confiance absolue ; par sa présence permanente en nous, il fera toutes choses nouvelles au plus profond de notre être. Christ est Dieu : par lui nous entrons en contact avec Dieu lui-même. Cette affirmation est à la base même de l’épître aux Hébreux et de la vie chrétienne qu’elle a pour but de développer en nous.

 

          Ton trône, ô Dieu, est éternel. Puisqu’il est Dieu, Christ est roi : c’est à lui qu’appartient le trône au ciel. Ici-bas, un père et un fils peuvent vivre séparés l’un de l’autre, finir même par s’ignorer l’un l’autre. Il n’en est pas ainsi en Dieu : le Père et le Fils sont inséparables. Ils sont un ; tout ce que le Père est et tout ce qu’il a, le Fils l’est aussi et le possède. Le Père est constamment dans le Fils, le Fils dans le Père. Le Père est sur le trône, le Fils y est en lui.

 

          Éternel. La royauté de Christ est éternelle, c’est-à-dire inébranlable, immuable, inaltérable, invariable ; elle existe à chaque moment dans la plénitude de sa force. Nous recevons un royaume inébranlable, parce que son roi est Dieu et son trône éternel. La royauté de notre roi-sacrificateur est instituée selon la puissance d’une vie impérissable. Quiconque s’y soumet avec foi en fait l’expérience.

 

          Le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Christ est un roi juste : c’est « Melchisédec », le « roi de justice ». Tout est justice et sainteté dans son royaume. La grâce y règne par la justice (Romains 5.21). C’est le royaume « des cieux », où la volonté de Dieu est faite « comme au ciel ». Et ce qui est dit ensuite : « Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité », nous rappelle que la justice n’est pas sienne seulement comme étant un attribut de Dieu, mais aussi comme fruit de sa vie ici-bas. Après avoir été soumis à l’épreuve et à la tentation, après avoir passé par le creuset, il fut reconnu digne de prendre place sur le trône de Dieu. Ce trône auquel il avait droit comme Fils de Dieu et héritier de toutes choses. Il dut le conquérir comme Fils de l’homme. Et maintenant, il règne sur ses rachetés, qu’il rend capables par son Esprit de suivre ses traces et d’accomplir toute justice. Comme « roi de justice », il règne sur un peuple de justes.

 

          C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux. Il a reçu l’onction royale. « C’est pourquoi », parce qu’il a aimé la justice et haï l’iniquité, Dieu l’a oint. Lorsqu’il fut monté au ciel comme Fils de l’homme, et qu’il se fut assis à la droite de Dieu, il reçut de son Père, sans mesure, le don du Saint-Esprit pour en faire part à son peuple (Actes 2.33). Pour lui, cet Esprit fut l’huile de joie, de la joie qui lui était réservée (Hébreux 12.2), de la joie de ce grand jour du couronnement de ses souffrances, où le « travail de son âme » fut récompensé.

          « Au-dessus de ses égaux », ou plus exactement de ses « compagnons », car il n’a point d’égaux ; à lui l’Esprit fut donné sans mesure. Et cependant, comme membres de son corps, ses rachetés, ses « compagnons », ont leur part de son onction et de sa joie. N’a-t-il pas déclaré (Esaïe 61.1,3) : « L’Éternel m’a oint...pour donner aux affligés de Sion une huile de joie ». Son royaume est le royaume de l’allégresse éternelle, d’une joie ineffable et glorieuse.

 

          O rachetés de Christ, contemplez votre roi, votre Dieu, le Fils, celui par qui vous parle le Père ! Ne vivez plus que pour apprendre à le connaître, à l’honorer et à le servir !...Ouvrons nos cœurs pour l’accueillir en roi divin !

          Et si, comme les Hébreux, nous sommes en danger de céder à la tiédeur ou à la crainte, ou à l’incrédulité, répétons avec foi et avec adoration : Notre rédempteur est Dieu ! Et que la chaleur de son divin amour rallume la flamme de notre amour ! Mon rédempteur est Dieu ! Il est puissant pour accomplir à mon égard toutes ses promesses, et pour dresser son trône de justice dans mon cœur, puissant pour faire bien au-delà de tout ce que je puis demander et penser. Béni soit à jamais son divin nom !

 

Andrew MURRAY

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