LA LUMIÈRE DE COMMUNION

 

Le rôle de la lumière dans le réveil de l’Église

 

Chapitre 5

 

La lumière de communion

 

Dieu s'en est allé, il est retourné chez lui, jusqu'à ce que

nous nous avouions coupables et cherchions sa face.

 

          Lorsque la lumière de condamnation a été reçue, et que les cœurs ont été sondés et repris par elle, une autre lumière se manifeste : la lumière de communion. Elle accompagne le réveil. Elle en est même l'élément moteur, la force dynamique.

          Paul écrit :

 

          « Toutes choses, étant reprises (condamnées) par la lumière, sont manifestées ; car ce qui manifeste tout, c’est la lumière ; c’est pourquoi il dit : Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d'entre les morts, et le Christ luira sur toi. »

(Ephésiens 5.13-14, version Darby)

 

          Et Christ t'éclairera ! Le croyant réveillé, changé par la lumière de condamnation, entre au contact de la lumière de communion avec Christ. Christ ne l'éclairé pas pour qu'il se réveille, mais parce qu'il s'est réveillé. La communion avec la gloire de Jésus n'est pas la cause d'un réveil, mais elle en est la magnifique conséquence.

 

La nature d’un Réveil

 

          En son temps, le prophète Esaïe proclama le message du réveil :

 

          « Réveille-toi ! Réveille-toi ! Revêts ta parure, Sion ! Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte ! Car il n’entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur. Secoue ta poussière, lève-toi, mets-toi sur ton séant, Jérusalem ! Détache les liens de ton cou, captive, fille de Sion ! » (Esaïe 52.1-2)

 

          Le vrai message de réveil ne berce pas d'illusions les coupables. Peuvent-ils imaginer que Dieu visitera son peuple et bénira ses enfants quel que soit leur état spirituel ? Certes non. Dieu ne solde jamais sa Visitation et sa gloire. Il n'organise pas, du haut du ciel, de grandes braderies spirituelles. La Parole de Dieu ne sait rien d'une sainteté au rabais.

          Cet appel pressant et insistant du prophète (l'ordre de se réveiller est répété deux fois) nous dépeint un visage très fidèle d'un réveil selon Dieu.

 

          D'abord, il faut en finir avec la faiblesse spirituelle : « revêts-toi de ta force, Sion ! » (version Darby) Jérusalem avait été dépouillée de son énergie depuis si longtemps. Lorsque l'Esprit de Dieu, l'Esprit de force, souffle sur une Eglise, ses membres sont délivrés de toute faiblesse. Ils se fortifient dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Ils n'excusent plus leurs chutes, mais ils s'en repentent. Ils ne rejettent pas la faute sur les autres, mais ils pleurent devant Dieu. Les cœurs sont purifiés par le feu de la sainteté divine. Les croyants triomphent alors du péché, de la chair et du monde.

 

          Ensuite, la nudité doit être couverte: « Revêts tes habits ». Souvent, dans l'Ecriture, le déclin spirituel est symbolisé par la nudité. Jésus dit à l'ange de l'Eglise de Laodicée : « Tu ne sais pas que tu es...nu...je te conseille d'acheter de moi...des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas . » (Apocalypse 3.18) Parlant de son retour, Jésus déclare : « Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu’i1 ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte!» (Apocalypse 16.15) Lorsque le fils prodigue revint de sa déchéance, le père donna l'ordre de le revêtir de la plus belle robe. Des croyants peuvent se présenter dans l'Eglise vêtus de leurs robes ou de leurs costumes dernier cri, griffés des marques les plus prestigieuses, mais qu'en est-il de leur âme ? Porte-t-elle le sceau du Saint-Esprit, de la sainteté, de la justice, et de la vérité ? Lors d'un réveil, le peuple de Dieu est à nouveau revêtu des vêtements du salut. Il est couvert du manteau de la délivrance. L'Eglise fidèle sent que les noces de l'agneau sont proches. Elle s'y prépare. Comme épouse, il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur que sont les œuvres justes des saints (Apocalypse 19.7). Elle est « la ville sainte...préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. » (Apocalypse 21.2) Elle n'est ni débraillée, ni dénudée. Elle n'a pas confondu la plage de l'impudicité et de la luxure du monde avec le sanctuaire de Dieu. Elle est vêtue de pureté. Cette Eglise-là est prête pour l'enlèvement.

 

          Le réveil est aussi marqué par la splendeur et la joie : « Revêts tes habits de fête » (littéralement : « revêts les habits de ta splendeur »). La laideur est le véritable apanage du monde. Chez Dieu et en Dieu, tout est splendeur et magnificence. L'Eglise qui vit près de lui est imprégnée de son éclat divin, et de sa joie. La prière, la louange, la lecture quotidienne de la Bible, la venue dans la maison de Dieu sont pour elle une source d'allégresse. Elle peut s'écrier : « Que ta volonté soit « fête » sur la terre comme au ciel ! » Car c'est une fête pour l'âme réveillée d'accomplir la volonté de son Seigneur. L'Apocalypse ose associer le bonheur à la sainteté : «Heureux et saints...» dit-elle (20.6). Bon nombre de croyants pensent que la sainteté rend triste ! Pensez donc ! Se priver de tout, ce n'est pas une vie ! Bref, ils n'ont rien compris. Que dire des chrétiens qui s'imaginent que plus leur visage est allongé, blême et décomposé, plus ils sont saints ! D'un autre côté, trop de chrétiens fuient la sainteté pour être heureux. Ils vous disent avec effronterie qu'ils sont « libérés ». Je ne doute pas un seul instant de leur libération. En les regardant, en les écoutants, en examinant leurs œuvres et leurs fruits, je constate qu'ils se sont libérés de l'autorité de la Parole de Dieu sur leur vie ! Le monde est sur eux et en eux. Le navire a pris l'eau.

          Dieu est saint. Il est aussi le Dieu « bienheureux » (1 Timothée 6.15). Apprenons donc de lui.

 

          L'Eglise doit se séparer du mal et de ceux qui le pratiquent. L'esprit du réveil l'impose. « Car il n’entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur. » Cette pensée revient avec force dans le livre de l'Apocalypse. Décrivant la nouvelle Jérusalem, Jean conclut en ces termes : « Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge ; il n 'entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l'agneau. » (21.27) Que l'Eglise soit dans le monde, c'est sa mission. Que le monde soit dans l'Eglise, c'est le naufrage des croyants. Dieu ne craint pas la note que nous donnerons à son devoir d'intolérance, lorsqu'il déclare : « Sortez du milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fus et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. » (2 Corinthiens 6.17-18) Le Seigneur n'a pas pour habitude de recevoir des leçons de son peuple. C'est lui qui fixe les règles de la partie qui se joue sur la terre entre le monde et l'Eglise. Abraham répond au mauvais riche qui souffre cruellement dans la flamme du séjour des morts : « Il y a entre nous et vous un grand abîme... » (Luc 16.26) Cet abîme de séparation dans l'au-delà est le prolongement logique d'un grand gouffre fermement établi sur la terre entre l'iniquité et la sainteté, entre les impies et les fidèles, entre le monde et l'Eglise. Parmi les damnés de l'enfer se trouveront des chrétiens qui auront excellé dans l'art de faire des amalgames. Au milieu des pleurs et des grincements de dents, ils rappelleront leurs prophéties, leurs miracles, leur capacité à chasser les démons. Mais le Seigneur cherchera en vain leur sainteté. Ces ouvriers d'iniquité auront confondu les dons et le fruit. Les dons ne peuvent être mélangés avec l'état spirituel. Mettez des guirlandes de Noël sur un buisson d'épines, il ne deviendra pas subitement un sapin. Nos dons et nos succès apparents ne nous garantissent pas le salut. Lorsqu'un homme minimise son état de péché en se cachant derrière ses dons, il est déjà déchu de la grâce. « Recherchez...la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur », dit l'épître aux Hébreux (12.14). Quelques versets plus loin, le chapitre se termine par ces mots : « C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant. » (Hébreux 12.28-29)

 

          Le torrent de l'Esprit, portant dans son cours le réveil, communique aux croyants ; fraîcheur et renouveau : « Secoue ta poussière. » L'étranger avait foulé Sion dans la poussière. Le temps de se relever était venu. Que de prières, de louanges, d'habitudes vaines, qui ont besoin d'être dépoussiérées ! Rangeons nos liturgies froides et mélancoliques et aspirons à l'onction fraîche du Saint-Esprit.

 

          Le réveil donne à l'Eglise la force de Dieu. Elle est prête pour l'offensive. Elle est conquérante. Elle est debout pour le témoignage, et assise pour le règne. « Lève-toi, assieds-toi, Jérusalem.» (version Darby) Paul écrit : « Ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront dans la vie par Jésus-Christ lui seul. » (Romains 5.17)

          Enfin, le réveil introduit les croyants dans une vraie liberté. « Détache les liens de ton cou, captive, fille de Sion. » Quand, après avoir connu Dieu, les chrétiens retournent aux faibles et pauvres rudiments du monde, ils permettent à Satan de mettre à nouveau sur leur cou le joug de la servitude. C'est ainsi que le peuple appelé à la liberté offre le spectacle désolant d'esclaves enchaînés sur une terre d'exil. Paul avertit les Galates de ce danger : « C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. » (Galates 5.1) Quand le son de la trompette prophétique résonne, quand la voix de l'Esprit de Dieu se fait entendre, quand la lumière de condamnation révèle notre état de chute, c'est à nous de nous libérer. « Délivre-toi des chaînes de ton cou, captive », dit la version Darby. Ou encore, selon une autre traduction : «Arrache les liens de ton cou ». Il faut de la volonté, de la détermination et de l'énergie. Les mous et les hésitants manqueront le réveil de l'Esprit. C'est l'heure de réagir. Le temps est très court. Si vous prenez conscience de vivre ce déclin spirituel, arrêtez-vous un instant dans la lecture de ce livre. Tombez à genoux. Revenez de tout votre cœur vers le Seigneur. La puissance de l'Esprit rendra vos liens aussi faibles que les cordes de Samson. « L'Esprit de l'Eternel le saisit. Les cordes qu’il avait aux bras devinrent comme du lin brûlé par le feu, et ses liens tombèrent de ses mains. » (Juges 15.14)

 

          C'est ainsi que le prophète Esaïe s'adressa à Israël. Quelques chapitres plus loin, le message du réveil se poursuit par ces mots :

          « Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, et la gloire de l Eternel se lève sur toi. » (Esaïe 60.1)

 

          Lève-toi ! Change de position ! Et sois éclairée ! Resplendis, illumine-toi. Debout ! Que ta lumière brille !

          Ne trouvez-vous pas quelque chose d'étrange dans ces paroles ? Si j'avais dû prononcer un tel message, j'aurais dit d'abord : « Ta lumière arrive », et ensuite « sois éclairée ». La lumière vient, accepte-la pour être éclairée. Mais le prophète ne met pas les choses dans cet ordre. Il donne l'ordre à Jérusalem d'être éclairée. La raison de cette injonction divine ? « Ta lumière arrive » !

          Deux lumières se suivent ici : la lumière de condamnation d'abord, la lumière de communion ensuite. L'ordre exprès d'être éclairée termine un long discours dans lequel les péchés et les crimes de la nation infidèle sont dénoncés : souillures, crimes, mensonge, injustice, vanité, faussetés, violence, pensées iniques, révolte, impiété (Esaïe 59.1-16). Au milieu de ce sombre tableau, un constat d'échec :

 

          « C'est pourquoi l'arrêt de délivrance est loin de nous, et le salut ne nous atteint pas ; nous attendons la lumière, et voici les ténèbres, la clarté, et nous marchons dans l'obscurité. Nous tâtonnons comme des aveugles le long d'un mur, nous tâtonnons comme ceux qui n 'ont point d'yeux; nous chancelons à midi comme de nuit, au milieu de l'abondance nous ressemblons à des morts. » (Esaïe 59.9-10)

 

          Nous pourrons toujours attendre la lumière de communion, tant que le péché subsistera dans notre cœur, Dieu nous résistera. Pourtant la volonté du Seigneur est que notre lumière vienne ! C'est pourquoi il nous donne l'ordre d'être éclairés. De quelle lumière ? De la lumière de condamnation. Il faut que tout ce qui est mauvais soit révélé, dévoilé, confessé, abandonné. Et la lumière de communion viendra. La gloire descendra comme un feu. Aujourd'hui, une fraction du peuple de Dieu confond décibels et gloire divine, trémoussements sensuels et onction, tortillements des hanches et joie céleste. Et pendant ce temps, Dieu s'en est allé, il est retourné chez lui, jusqu'à ce que nous nous avouions coupables et que nous cherchions sa face (Osée 5.15). Acceptons d'être éclairés si c'est nécessaire. Confessons nos folies et nos ivresses. Le ciel s'ouvrira à nouveau. La gloire de l'Eternel se lèvera sur nos Eglises. Car il est impossible de séparer la lumière de communion et la gloire de Dieu. L'une et l'autre règnent ensemble. Que la lumière jaillisse, et le salut paraît. Le Dieu saint et tout-puissant apparaît au milieu de ses élus. Christ fait luire sa face sur les siens. O, que le fleuve céleste coule d'en haut sur l'Europe avant que l'homme de la nuit surgisse, entraînant l'humanité vers un chaos universel !

 

          Le prophète dit aussi :

 

          « Nous avons conçu, nous avons éprouvé des douleurs, et, quand nous enfantons, ce n 'est que du vent : le pays n 'est pas sauvé, et ses habitants ne sont pas nés. Que tes morts revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! Réveillez-vous et tressaillez de joie, habitants de la poussière ! Car ta rosée est une rosée vivifiante, et la terre redonnera le jour aux ombres. » (Esaïe 26.18-19)

 

          Si nos communautés changent de lieu de réunion chaque année à cause des foules, alors j'ai tort de vous adresser ce message.

          Si des milliers se convertissent à Christ, se font baptiser, et deviennent des disciples de Jésus ; si nos moments d'évangélisation sont couronnés de guérisons, de miracles, de délivrances ; si nos quartiers sont transformés par la gloire de Christ ; si nos concitoyens fréquentent plus volontiers notre Eglise que les boîtes de nuit, les cinémas, les bars et les stades, pardonnez-moi d'avoir été un rabat-joie. Fermez ce livre. N'en poursuivez pas la lecture. C'est inutile.

          Mais la France est-elle sauvée ? Ses habitants sont-ils nés de nouveau ? Nous concevons des stratégies d'évangélisation. Nous importons des méthodes. Nous mettons sur pied des équipes de gens super-formés dans des séminaires spécialisés. Que de douleurs ! Mais la plupart du temps, ce ne sont que des grossesses nerveuses. L'enfantement n'est que du vent, et sûrement pas celui de l'Esprit.

          Cependant nous ne sommes pas sans espérance. Notre Dieu parle de résurrection, de relèvement, de réveil, de joie, d'une terre qui redonnera la vie aux ombres. Où est le remède ? Dans sa rosée ! C'est elle qui vivifie. Aérons nos agendas, délaissons un instant nos ordinateurs, et pénétrons dans le sanctuaire. Dieu a des choses à nous dire. Il partagera avec nous sa vision de notre nation, et nous dira ce qu'il pense des performances de son Eglise. C'est dans le brisement, à ses pieds, dans le contact douloureux avec la lumière de condamnation, que la rosée va descendre, et avec elle la lumière de communion.

          Au chapitre 58 de son livre, Esaïe dénonce le jeûne légaliste d'Israël. Il met aussi en évidence les péchés du peuple : mauvais penchants, dureté dans les relations sociales et professionnelles, disputes, querelles, violence, gestes menaçants, discours injurieux, égoïsme. La lumière de condamnation éclaire l'Israël apostat. Le prophète invite le peuple au réveil, à un retour à Dieu, à la réforme de ses voies, à la mise en ordre des cœurs, et il fait cette promesse de la part de Dieu :

 

          « Alors ta lumière poindra comme l'aurore, et ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi, et la gloire de l’Eternel t'accompagnera. Alors tu appelleras, et l'Eternel répondra ; tu crieras, et il dira : Me voici ! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, les gestes menaçants et les discours injurieux, si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim, si tu rassasies l'âme indigente, ta lumière se lèvera sur l'obscurité, et tes ténèbres seront comme le midi. » (Esaïe 58.8-10)

 

          Cette lumière promise par Dieu est la lumière de communion, associée à sa gloire. Comme toujours.

          « Réveille-toi...», écrivait Paul, « et Christ t'éclairera ».

          Bien-aimés, désirons cette lumière et cette gloire. Ne reculons pas devant le prix à payer pour qu'elles se manifestent à nouveau parmi nous.

          David s'écrie au Psaume 36 :

 

          « Auprès de toi est la source de la vie ; par ta lumière nous voyons la lumière. » (v.10)

 

          Ce verset met en évidence deux lumières. Dans notre marche chrétienne, la lumière de condamnation nous permettra de voir la lumière de communion.

 

          Nous serons alors introduits dans la troisième lumière : la lumière de propagation.

 

Paul BALLIERE

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