LA RÉCONCILIATION DÉPOSÉE DANS LA CRÈCHE

 

CALENDRIER DE L'AVENT

7 DECEMBRE

 

LA RÉCONCILIATION DÉPOSÉE DANS LA CRÈCHE

 

« Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda,

de toi sortira pour moi, celui qui dominera sur Israël »

(Michée 5.1)

 

          Nous le disions dans notre méditation d'hier, Dieu s'est choisi David pour roi d'Israël.

          C'est aussi pour lui-même qu'il a envoyé son Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, celui que l’Évangile appelle « le fils de David » .

          Noël, événement soudain, avènement annoncé depuis longtemps, est d'abord une fête pour Dieu. N'est-ce pas ce que le chœur angélique a proclamé dans la nuit d'Israël, brusquement illuminé de mille et une espérances: « gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée ! » ? (Luc 2.14). La gloire de Dieu parmi les anges, d'abord, la paix de la terre parmi les hommes, ensuite.

 

          Franchissant le seuil de la Bible, notre cœur fait un face à face avec Dieu: « Au commencement, Dieu... » (Genèse 1.1). Dieu d'abord, avant tout, avant tous.

          Et à la fin qui n'aura pas de fin, « lorsque toutes choses lui auront été soumises [à Jésus], alors le Fils lui-même sera soumis à celui [Dieu] qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. » (1 Corinthiens 15.28) Dieu est le commencement et la fin, l'alpha et l'oméga, l'éternité et l'éternité.

 

          Pourquoi Noël ? A cause de nos problèmes ? Non, du moins, pas en premier lieu. Jésus a marché sur la terre à cause des problèmes de Dieu; les problèmes que Dieu a avec nous.

          Le premier message adressé aux hommes dans le Nouveau Testament fut un appel à la repentance: « En ce temps-là, parut Jean-Baptiste prêchant dans le désert de Judée, et disant: Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché. » (Matthieu 3.1-2) Notez que Jean-Baptiste n'a fait aucun miracle (Jean 10.41).

          Quel fut le premier message de Christ ? « Dès ce moment, Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (Matthieu 4.17) L’Évangile souligne ce point fondamental, avant de nous parler des guérisons, des miracles, des prodiges, des délivrances opérés par Jésus.

          Lorsque le Seigneur choisit ses douze disciples, il les envoya après leur avoir donné les instructions suivantes: « Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux s'est approché. » (Matthieu 10.7) L'ordre de guérir les malades, de ressusciter les morts, de purifier les lépreux et de chasser les démons vient après. « Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance. » (Marc 6.12)

          Au soir de sa résurrection, Jésus se montrant à ses disciples, leur dit: « Ainsi il est écrit...que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. » (Luc 24.47)

          Quel fut le premier message apostolique, adressé aux milliers de Juifs rassemblés le jour de la Pentecôte ? « Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés. » (Actes 2.38) Quelques jours plus tard, l'apôtre adressa un autre discours au peuple, auquel il lança un vibrant appel: « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés... » (Actes 3.19)

          Plus tard encore, arrêtés, et traduits devant les membres du sanhédrin, « Pierre et les apôtres répondirent: Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois. Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. » (Actes 5.29-31)

          En présence des anciens de l'Église d’Éphèse, l'apôtre Paul résuma son ministère, en disant: « Vous savez que je n'ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. » (Actes 20.20-21)

          Lors de sa défense devant le roi Agrippa, Paul dit: « à ceux de Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j'ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'œuvres dignes de la repentance. » (Actes 26.20)

          Dans sa seconde lettre aux Corinthiens, il écrit: « ...Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation...Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Corinthiens 5.18-20)

 

          La réconciliation sous-entend, en amont, une rupture, une fracture, une séparation. Dieu ne peut avoir accès dans les âmes qu'en réveillant d'abord en elles le sentiment du péché et le besoin de la délivrance; d'où l'appel à la repentance.

          Oui, Dieu a des problèmes avec ses créatures. C'est pour cette raison qu'il y eut Noël.

          Le péché commis sous les branches de la connaissance du bien et du mal, a engendré une séparation, une rupture d'avec Dieu (voyez Esaïe 59.2). Notre terre en souffre encore aujourd'hui, plus que jamais. Les hurlements d'une planète en plein dérèglement, le grondement d'une monstrueuse barbarie, et les cris assourdissants des malheureux couvrent les musiques d'un monde devenu fou qui tente de se rassurer.

 

          Noël, celui de Dieu, reste intact.

 

          Il était une fois, la réconciliation déposée avec humilité et douceur dans la crèche de Bethléhem. Loin d'être un conte, cette réalité nous interpelle. Et si elle nous dérange, tant mieux. Ne serait-il pas le temps de plier les genoux devant le rédempteur, de demander pardon, de croire dans la grâce qui efface tout, et de changer de vie ?

 

Paul BALLIERE

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