LA DIRECTION DIVINE (10° partie)

 

Nous publions ci-dessous la suite de l’étude présentée par le pasteur W.H. BEUTTLER, en mai 1959, lors de la Convention nationale des Assemblées de Dieu de France.

Ce texte provient de la traduction orale. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.

 

LA DIRECTION DIVINE

(10° partie)

 

Dirigés par notre intégrité

 

          Nous allons étudier un autre moyen pour être conduits par Dieu. Lisons ensemble le verset 3 du chapitre 11 du livre des Proverbes.

 

          « L’intégrité des hommes droits les dirige ».

 

          Autrement dit, si quelqu’un possède l’intégrité, elle le conduira et lui montrera le chemin de la droiture. Ce dont nous avons besoin, c’est plus d’hommes intègres.

 

          Dans mes voyages, je dois être conduit par mon intégrité. L’été dernier, j’étais en Amérique du Sud, et avant que je rentre aux Etats-Unis, quelqu’un d’Amérique m’a dit ceci : « Voudriez-vous, s’il vous plaît, prendre une de mes valises, y mettre votre nom, la mettre avec vous dans l’avion comme si c’était votre valise ? »

          En voici la raison : les compagnies aériennes n’autorisent qu’un certain nombre de kilos de bagages par passager. Ce frère avait trop de bagages et moi-même, par contre, j’avais quelques kilos qui manquaient.

          Je lui ai dit ceci : « Si vous le dites à la compagnie aérienne et qu’elle le permette, je serai très heureux de le faire, mais en votre nom ». « Non », a-t-il dit, « je ne veux pas le lui demander ». « Alors », lui ai-je répondu, « je ne pourrai pas le faire ».

          Pourquoi pas ? Parce que ce n’était pas honnête ; je ne peux pas agir de la sorte, et m’attendre ensuite à la bénédiction de Dieu.

 

          Il y a quelques années, j’étais à Singapour et là, j’ai reçu une lettre qui venait de l’Indonésie. On m’écrivait : « Cher Monsieur Beuttler, pourriez-vous aller trouver une certaine personne dans la ville de Singapour, elle vous donnera un accordéon ; notre gouvernement ne tolère pas que nous recevions des accordéons de l’étranger, et seul un visiteur peut en amener un avec lui. Apportez-le moi donc, s’il vous plaît, et lorsque vous passerez à la douane, dîtes qu’il vous appartient, que vous devez vous en servir dans vos réunions ; vous n’aurez ensuite qu’à le laisser derrière vous. Il nous faut absolument cet accordéon ».

          Mais, je ne pouvais faire une chose pareille. Pour faire entrer cet instrument dans le pays, il me fallait dire un mensonge.

 

          Voilà des exemples où nous devons nous montrer intègres. Si une chose est défendue, elle est mauvaise. Dieu ne veut pas que nous fassions ce qui est mal.

          « Son intégrité le conduira ». Mais vous me direz : « Que dois-je faire ? la chose est-elle bien, ou ne l’est-elle pas ? Je crois qu’elle est mauvaise, mais elle est utile ». Dieu veut que nous fassions ce qui est juste.

          J’ai fait imprimer une petite brochure que j’expédie avant de partir dans le pays que je dois visiter. Je ne l’ai pas envoyée en France, parce que dans ce pays, je ne rencontre aucune difficulté. Mais j’ai eu des ennuis dans d’autres endroits et dans cet imprimé, je demande aux missionnaires ceci : « S’il vous plaît, ne me demandez pas de vous apporter quelque chose, ou de sortir du pays quoi que ce soit, en violation des lois de la douane, dans les limitations du change, et en dehors des règlements de compagnies aériennes ».

          La raison en est la suivante : il faut que je conserve la présence et la bénédiction de Dieu, autrement, cela ne me servirait à rien de voyager. Si nous voulons conserver cette présence divine, nous devons faire ce qui est juste. Dieu veut que nous soyons conduits par notre intégrité. Il y a des personnes qui n’aiment pas que vous fassiez ce qui est juste, mais Dieu aime cela, et c’est la chose essentielle.

 

          Revenons maintenant à la Parole de Dieu. Nous allons voir quelques personnes qui ont été conduites par leur intégrité.

 

          Voyons tout d’abord dans le 2e livre de Samuel, chapitre 24, verset 24. Ces vérités particulières ne sont pas de celles qui nous font crier de joie mais les vérités ne sont pas là pour cela. Il y a des choses beaucoup plus importantes, entre autres, celles d’être transformés sous le regard de Dieu, et de faire ce qui est juste.

 

          Lisons ce verset.

 

          Il nous est donné ici l’exemple d’un homme qui était selon le cœur de Dieu. David voulait faire une offrande à Dieu, mais il refusa la proposition d’Aravna qui lui offrait son bien, en disant : « Non, je n’accepterai pas cette offre ; je ne donnerai pas à Dieu quelque chose qui ne m’a rien coûté. Je veux payer mon offrande ». David avait du respect pour Dieu, il a été intègre.

 

          Il y a quelques années, j’étais aux Etats-Unis pour prêcher et le pasteur m’a dit : « Frère Beuttler, nous avons compté l’offrande et nous y avons trouvé un billet d’un dollar : c’était un très vieux billet, il était déchiré en quatre morceaux, que l’on avait attachés ensemble avec une épingle. » Vous comprenez ? Les morceaux étaient attachés avec une épingle ! Vous me direz : « Qu’est-ce que cela fait ? ». Une personne qui a du respect pour Dieu n’oserait pas faire à Dieu une telle offrande. Peut-être direz-vous : « Cette personne n’avait pas un autre billet à donner ». Mais c’est très improbable. La raison est plutôt que la banque a refusé d’accepter ce dollar ; personne n’en a voulu, aussi l’a-t-elle donné à Dieu. L’intégrité suggérerait à une personne qu’il serait préférable qu’elle jette ce dollar au loin, plutôt que de l’offrir à un Dieu saint…

          Ne trouvez-vous jamais, dans les offrandes, des billets qu’on ne peut utiliser ? De l’argent étranger dont personne ne peut se servir, une pièce d’argent qui est tellement vieille, usée, que personne n’en veut plus ? Il y a des personnes comme cela qui, au moment de l’offrande, donnent à Dieu la pire pièce, le pire billet qu’elles ont dans leur poche, et elles conservent les plus beaux billets pour elles-mêmes ! On ne donnerait pas un tel argent au Président de la République française, parce qu’on a trop de respect pour lui. Combien plus devrions-nous avoir du respect pour Dieu ! Peut-être pensez-vous que cela n’a pas d’importance, mais cela en a une pour Dieu.

 

          Aux Etats-Unis, parfois, quelques personnes me font un cadeau pour Noël, il arrive que quelqu’un me donne une enveloppe avec un superbe billet tout neuf de cinq dollars ! Cette personne est allée spécialement à la banque pour avoir un billet tout neuf, qui n’a jamais servi, et elle a écrit sur un bout de papier « Cadeau de Noël pour Frère Beuttler ». Pourquoi est-elle allée à la banque chercher un billet neuf ? Parce qu’elle me respecte Supposez que je reçoive le billet le plus vieux, le plus déchiré que je n’ai jamais eu. Ce serait pour moi une indication sur ce que les personnes qui me l’ont donné pensent de moi ! C’est exactement comme cela que Dieu réagit. Ces choses indiquent combien nous avons le respect pour le Dieu vivant.

 

          David dit : « Non, je ne donnerai pas à l’Eternel une offrande qui ne me coûte rien. Je veux payer pour cette offrande ».

          Cela, c’est l’intégrité.

 

          Nous lirons dans le livre de Ruth chapitre 3, versets 11 à 13.

          La situation est la suivante : Boaz est amoureux de Ruth. Il veut l’épouser, mais il a un parent qui a le premier droit, celui d’épouser Ruth. Ruth propose à Boaz de l’épouser. Cela peut nous étonner, nous sembler étrange, mais selon les coutumes de cette époque, Ruth avait le droit de se proposer à un parent, après la mort de son époux. Boaz la désirait mais il lui dit : « Ruth, avant que nous puissions nous marier, il faut que nous demandions à l’autre parent, parce que c’est à lui que revient le premier droit. Si lui, il désire t’épouser, il devra se marier avec toi. S’il ne veut pas, alors, je te prendrai. »

          Qu’a fait Boaz ? Il a respecté les droits de quelqu’un d’autre, c’est là une réelle intégrité. Il aurait pu frustrer ce parent de son droit, mais il a refusé de prendre l’avantage.

 

          En tant que chrétiens, nous avons besoin de respecter les droits des uns et des autres ; c’est un principe d’intégrité et nous devrions être conduits par ce principe.

 

          Nous verrons un autre exemple dans Genèse, chapitre 39, versets 7 à 10.

          Nous avons là un autre principe d’intégrité. Joseph a reçu une proposition mauvaise, comme vous pouvez vous en rendre compte au travers du récit. A ce moment, Joseph n’avait pas besoin d’une direction particulière de l’Esprit, il avait besoin d’une révélation de Dieu, il avait besoin de l’intégrité, d’avoir la force de dire « non ». Nous avons besoin d’apprendre comment il nous faut dire « non » et être, ainsi, enseignés par la Parole de Dieu, afin que nous sachions ce qui est juste, ou mal, sous le regard de Dieu. Alors, lorsque nous recevons des propositions mauvaises, (peu importe ce que seront ces propositions, immorales, financières, ou d’un tout autre genre), la Parole de Dieu mettra dans notre âme de tels principes, que nous ferons ce qui est juste, et refuserons de faire ce qui est mal.

 

          Combien je reçois de mauvaises propositions au cours de mes voyages, des propositions de toutes sortes ! Il semble qu’on reconnaît un Américain à 10 km de distance. Vous tournez le coin de la rue, aussitôt quelqu’un vous attend déjà à l’autre bout !

          Il y a un an, à Rouen, j’ai connu une situation bien embarrassante. Je suis heureux qu’aucun de vous ne m’ait vu ; je ne sais ce que vous auriez pu penser Je suivais la rue qui mène vers la gare ; je marchais tout doucement, je ne faisais qu’une petite promenade. Une demoiselle est venue vers moi ; elle a pris mon bras, et elle m’a dit : « Je vais avec toi, et toi, tu viens avec moi ». Supposez que vous m’ayez vu à ce moment ! J’ai retiré mon bras, mais elle ne voulait pas me quitter ; elle a saisi ma manche et m’a dit : « Je viens avec toi ! » Je me suis dégagé, mais elle a continué à marcher à côté de moi, et je ne savais que lui dire. Je marchais de plus en plus vite, elle me suivait toujours ! J’avais peur que quelqu’un d’entre vous m’aperçoive. Vous vous seriez dit : « Que fait-il donc, ce Beuttler ? » Alors, j’ai fait quelque chose qui m’aide presque toujours. Je me suis servi d’un jeu d’enfant, en usage en Allemagne, qui consiste à se compter avec des mots étranges ; en France : vous avez Pick et pick et kollegram... Elle m’a regardé… et elle est partie ! Je crois qu’elle a pensé que je sortais d’un asile d’aliénés !

          Je vous dirai pourtant que toutes les situations dans lesquelles on se trouve ne se dénouent pas toujours aussi facilement, et toutes ne sont pas aussi amusantes.

 

          Mes amis, Dieu veut que nous soyons intègres. Lorsque nous savons ce qui est juste et ce qui est mal, il nous faut faire comme Joseph : dire un non absolu et définitif. Il faut aussi que je dise « non » à des chrétiens, et c’est vrai. Cela arrive dans les questions financières, lorsqu’ils veulent trouver quelque avantage en me donnant de l’argent, au marché « noir », lorsqu’ils me proposent un trafic d’argent, de vêtements, ou autre. En toutes choses, il faut l’intégrité. « Son intégrité le conduira » au moyen de la Parole de Dieu. Dieu veut mettre en nous des principes d’intégrité, de sorte que nous puissions faire ce qui est juste à ses yeux.

 

          Voici un autre verset de l’Ecriture : « Les voies d’un homme sont devant les regards de Dieu, et il sonde son allée et sa venue ».

          Pensez-y ! Là où nous marchons, ses yeux nous voient, et plus encore, il pèse, il mesure ce que nous faisons, il pèse nos actes comme sur une balance. Il évalue nos motifs, il pense à nos actions. Combien nous devons être prudents avant de marcher devant Dieu dans l’intégrité ! « Son intégrité le conduira », et cette intégrité est établie sur les principes de la Parole de Dieu.

 

W.H. BEUTTLER

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