LA GRACE ET LE REVEIL

 

LA GRÂCE ET LE REVEIL

 

«... J'ai trouvé celui que mon cœur aime; je l'ai saisi,

et je ne l'ai point lâché jusqu'à ce que je l'aie amené dans la chambre de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a conçue.»

(Cantique des cantiques 3.4)

 

          Nous évoquions, dans notre précédente étude, « la chambre de la grâce ». Nous devrions avoir appris, ou nous devons apprendre, que dans notre vie avec Dieu, tout est grâce. Nous avons été conçus, engendrés, puis élevés dans ce principe. Il est le seul qui puisse nous ouvrir la voie de la bénédiction divine.

 

          « Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu'il est dit: Le juste vivra par la foi. Or, la loi ne procède pas de la foi; mais elle dit: Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, - car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois, - afin que la bénédiction d'Abraham ait pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous recevions par la foi l'Esprit qui avait été promis. » (Galates 3.11-14)

 

          Aucun mérite ne peut venir de nous-mêmes, et le Seigneur se sert d'expériences similaires à celles de la Sulamith, expériences souvent humiliantes, pour produire en nous une énergie et une puissance d'amour inconnues jusqu'alors.

 

          Il existe une forme de déclin pour les églises (et ce n'est pas la seule), qui consiste à revenir à la loi, comme l'ont malheureusement fait les Galates autrefois. Par contre, le réveil spirituel passe, entre autres, par un retour au sentiment de la pure grâce de Dieu, dont nous sommes les objets. Nous avons fait assez d'expériences malheureuses avec notre propre cœur et sa vaine justice, pour être convaincus que tout ne peut venir que de la grâce de Dieu.

 

          L'Église, avec la Réforme, a été ramenée dans la chambre de sa mère ! Dieu a permis que l'on découvre à nouveau, après des siècles d'errance misérable, que tout est par grâce, et par la foi. Quel réveil !

 

          Lorsque nous n'avons plus le Bien-aimé, - pour avoir décroché du régime de la grâce -, et que nous l'avons vainement cherché dans notre égarement, le sentiment profond de notre ruine spirituelle et de la ruine de l'Église doit provoquer un retour à la grâce et aux pensées de Dieu. C'est quand nous sommes forts que nous sommes faibles ! Lorsque nous pensons être inébranlables en nous réfugiant dans notre propre justice, nous devenons vulnérables. A l'inverse, lorsque notre faiblesse naturelle nous pousse dans la grâce de Dieu, nous devenons forts. La grâce s'apprend avec le sentiment de notre incapacité et de notre impuissance. Dieu dit à Paul:

 

          « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. »

 

          Paul déclare alors:

 

          « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. » (2 Corinthiens 12.9)

 

          Si le bien-aimé avait été plus tôt dans la maison de la mère, Sulamith se serait épargné toute une période de recherches laborieuses et épuisantes.

 

          Au verset 5, notre texte se termine par les paroles déjà entendues au chapitre 2, verset 7:

 

          « Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et les biches des champs, ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour, avant qu'elle le veuille ».

 

          En parlant ainsi, la Sulamithe se sent tomber en défaillance, et elle supplie les jeunes filles qui l'entourent de ne pas la réveiller de son rêve d'amour avant qu'elle en sorte d'elle-même. Remarquons que, dans les deux occasions, ces paroles sont prononcées lors d'une intimité profonde avec le bien-aimé.

          Les gazelles et les biches sont des animaux pleins de charme et de grâce. Ils sont le symbole le plus délicat d'un amour tel que celui de Sulamith.

 

          Ne devrait-il pas en être ainsi de nous à l'égard de notre bien-aimé Jésus ?

 

Paul BALLIERE

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