LA DIRECTION DIVINE (11° partie)

 

Nous publions ci-dessous la suite de l’étude présentée par le pasteur W.H. BEUTTLER, en mai 1959, lors de la Convention nationale des Assemblées de Dieu de France.

 

Ce texte provient de la traduction orale. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.

 

LA DIRECTION DIVINE

(11° partie)

 

Dirigés par le Saint-Esprit

 

          Nous allons maintenant continuer en parlant d’un autre moyen d’être conduit, un moyen excessivement important. Nous le trouvons dans Romains, chapitre 8, verset 14 :

 

          Nous avons ici la direction par le Saint-Esprit. Il y a, dans nos vies, beaucoup de cas où Dieu ne peut nous diriger directement ; nous avons alors besoin que l’Esprit de Dieu nous conduise.

          Ainsi, par exemple, l’an dernier, j’ai eu une direction très précise de l’Esprit de Dieu pour venir à Rouen cette année ; je vous en ai déjà parlé. Ce n’est pas la Parole de Dieu qui a pu me diriger, à cet égard ; la Bible ne disait pas : « Frère Beuttler, il faut qu’à cette même époque, tu reviennes à Rouen ». Ce n’était pas écrit. Trouvez-vous cela dans votre Bible ? Alors, il est nécessaire que nous ayons un autre moyen d’être conduit, et c’est l’Esprit de Dieu.

          Je vous ai déjà dit de quelle façon le Seigneur m’avait réveillé la nuit, et m’avait poussé à dire « oui » à l’aimable invitation de notre frère, M. Farina.

 

          A cet égard, les gens ont souvent une question à poser : « comment l’Esprit de Dieu nous conduit-il ? » Ce sujet va occuper notre pensée maintenant ; néanmoins, je pense que nous ne l’achèverons pas.

          Comment l’Esprit de Dieu nous conduit-il ?

          Remarquez, dans ce même chapitre, au verset 16, il est écrit : « L’Esprit de Dieu lui-même rend témoignage à notre esprit »...Il n’est pas question là de la direction divine, mais du fait que le témoignage de l’Esprit est aussi un moyen puissant employé pour nous diriger. Vous dire ce qu’est ce témoignage de l’Esprit, est quelque peu difficile, parce que c’est surtout une question d’expérience. C’est une assurance intérieure, quelque chose que vous connaissez, que vous savez, ou que vous recevez de l’Esprit comme une confirmation.

          Il y a quelques années, nous visitions l’Assemblée de Marseille, et nous étions en route pour Alger, M. Lemarquand et moi-même [M. Lemarquand était l’interprète du pasteur Beuttler - note de la rédaction]. Vous vous souvenez qu’il y avait la guerre, à cette époque, on se battait en Algérie, comme on le fait encore actuellement… Je me souviens être allé sur le terrain d’aviation où nous conduisait le Pasteur, et j’étais personnellement un peu inquiet quant à ce voyage en Algérie. Je me suis dit : « Supposons qu’il m’arrive quelque chose en ce moment, que se passerait il dans mon foyer ? ». Alors, je me suis éloigné du Pasteur, de mon frère Lemarquand, pour être seul. J’étais là, debout près d’un pilier, et j’ai parlé à Dieu. J’ai dit : « Père, est-ce que je fais bien d’aller à Alger ? Es-tu vraiment sûr que tu veux que j’y aille ; j’ai juste le temps de faire demi-tour ». Pendant que je priais, l’Esprit de Dieu a mis en moi une assurance profonde : j’étais conscient de sa présence et je savais que nous devions y aller. C’était le témoignage de l’Esprit de Dieu.

          Quelques années auparavant, je me trouvais à Rome pour prêcher, et de là, je devais me rendre en Tunisie. A cette époque, il y avait des troubles dans ce pays, et dans ces cas-là, je pense toujours à mon foyer. Que leur arriverait-il à eux, s’il m’arrivait quelque chose à moi ? Et j’étais là, devant le bureau de l’aviation italienne. J’ai courbé mon front ; j’ai dit : « Seigneur, es-tu sûr que tout est en règle pour me rendre en Tunisie ? » Et Dieu a mis en moi une telle paix, une telle joie, une assurance si intense, que je me suis tourné vers l’interprète italien. J’ai dit : « Frère, si j’ai jamais fait un pas dans la volonté de Dieu, c’est bien en me rendant en Tunisie ». C’était là le témoignage intérieur du Saint-Esprit.

          Mes amis, je suis reconnaissant du témoignage de l’Esprit de Dieu. Certains d’entre vous m’ont déjà entendu parler de cet exemple, mais je dois répéter cette anecdote pour ceux qui ne la connaissent pas. A Tunis, l’interprète et moi-même, nous montions l’une des avenues principales de la ville pour nous rendre dans le quartier arabe ; je voulais visiter quelques boutiques arabes, parce que je trouve ces coins excessivement intéressants. Pendant que nous nous promenions ensemble, l’Esprit de Dieu m’a soudainement et intérieurement révélé une présence ; ce témoignage était si intense, que j’ai senti que j’étais dans un danger imminent ; c’est venu si soudainement que, sans savoir pourquoi, j’ai fait un saut sur ma droite, et à ce moment même, un jeune Arabe a frôlé mon épaule avec un couteau qu’il tenait dans sa main droite. Il allait apparemment s’en servir pour couper ma poche, et c’est au moyen de l’avertissement de l’Esprit que j’ai pu faire un saut, évitant ainsi le couteau, au moment précis où l’homme allait s’en servir.

          Nous avons un secours magnifique dans le Saint-Esprit. Il rend témoignage, il nous avertit, il nous prévient du danger, et il confirme aussi nos voies. Il y a peut-être parmi vous des personnes qui croyaient ne pas comprendre ; je peux très bien admettre que certains d’entre vous ne comprennent pas, mais il y a à cela une excellente raison : les choses spirituelles sont comprises spirituellement, et pour comprendre certaines choses, il faut une mesure d’expérience. Je crois aussi ceci : c’est que quelques-uns ont fait des expériences, mais vous ne saviez pas ce qu’étaient ces expériences. Peut-être maintenant, direz-vous dans votre cœur : « Oh ! maintenant je sais ce qu’était cette expérience, c’était là le témoignage du Saint-Esprit ». Il est nécessaire d’avoir l’enseignement du Saint-Esprit pour connaître cette expérience. « Le Saint-Esprit de Dieu rend témoignage ». Je me sers constamment de ce témoignage de l’Esprit. Le Seigneur ne me dit pas : « Frère Beuttler, tu vas parler, ce soir, sur la parabole du semeur ». Il ne me dit rien de la sorte sur le sujet que je dois aborder. Cependant, l’an dernier, je savais que je parlerais aux serviteurs de Dieu sur la faillite de Saül, et j’ai attendu toute l’année pour vous parler de ce sujet-là. Ce message, je l’ai reçu pour vous dans l’Hôtel de Nice, ici à Rouen, il y a un an.. Maintenant, n’allez pas à l’Hôtel de Nice, croyant que vous allez recevoir là une révélation ! Rien ne se produirait. Les révélations ne sont pas dans l’hôtel, mais elles sont dans le Saint-Esprit. En ce qui concerne la parabole du semeur, je me suis tenu devant le Seigneur ; j’ai parcouru mes notes, me disant : « je me demande sur quoi je pourrai leur parler ; nous avons quatre jours : mardi, mercredi, vendredi et samedi. Qu’est-ce qui me donnerait un sujet convenable pour ces quatre jours ? J’ai donc parcouru mes notes, et je suis ainsi arrivé à la parabole du Semeur. Ce message-là s’est enregistré intérieurement, et je sentais que c’était bien dans mon esprit. J’avais en moi-même ce témoignage : c’est cela ! Je n’ai pas entendu de voix audible, je n’ai pas entendu un ange me parler, je n’ai pas entendu parler le Saint-Esprit, pourtant, c’est bien le Saint-Esprit qui m’a parlé ! Il a rendu témoignage à l’intérieur de moi-même… Oui, oui, c’est cela. Et cela est tout. Alors, vous me direz : « comment pouvez-vous être si sûr ? » Lorsque vous passez du temps devant la face de Dieu, que vous marchez dans l’onction de Dieu, vous n’aurez pas besoin d’une force extraordinaire pour vous montrer quelque chose ; le plus petit attouchement vous conduira. N’est-il pas dit dans les psaumes : « Je te conduirai par mon regard » ? Cela est difficile à expliquer, mais voulez-vous que j’essaie ? Peut-être quelques-uns pourraient être éclairés. « Je te conduirai avec mon œil » Comment Dieu peut-il nous conduire avec ses yeux ? C’est là une direction familière, une direction dans une vie d’intimité. C’est très difficile à expliquer ! Mais dans la mesure où vous marchez avec Dieu et que vous passez du temps devant lui, vous serez rendus capables de distinguer les plus légères directions du Seigneur, parce que vous deviendrez excessivement sensibles à la pensée de l’Esprit.

 

          J’aimerais ajouter ceci. Lorsque j’étais un jeune garçon, des parents sont venus, un jour, nous visiter, et évidemment, maman voulait que son garçon se tienne convenablement ! Je n’étais pas un garçon tellement sage ! Il y avait du gâteau et du café, et je ne mangeais pas très correctement. Ma mère parlait avec les parents que nous recevions, pendant que je faisais du bruit en mangeant et en buvant. Tout à coup, il y eut un moment de silence… elle s’arrête de parler. J’ai regardé dans sa direction ; alors, elle m’a donné une direction, me fixant de son regard ! « Je te conduirai avec mes yeux ». Elle n’a pas prononcé une seule parole, mais je comprenais très bien ce qu’elle voulait me dire… Je savais très bien que si je n’observais pas sa « direction » je recevrais d’elle, un peu plus tard, d’autres « directions » ! J’ai l’impression que vous me comprenez !

 

          L’idée, la voici, mais c’est excessivement difficile à expliquer car, en fait, c’est une explication qui ne satisfait pas, parce que c’est une chose que vous devez apprendre, expérimenter vous-mêmes. Le fait que Dieu nous parle de cette direction par son regard implique un rapport extrêmement étroit avec Dieu. Vous serez prêts à voir ses yeux, de sorte qu’il pourra vous conduire d’une façon très intime, sans se servir de grands moyens ; c’est là une direction dans l’intimité, une direction par une simple suggestion. Je ne puis aller plus loin avec cette pensée. Bien sûr, cela nous est aussi communiqué par le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit nous rend aussi témoignage d’une autre façon : au travers des dons de l’Esprit.

 

(à suivre)

W.H. BEUTTLER

www.batissezvotrevie.fr