L'ETUDE D'UN RECIT BIBLIQUE (suite)

 

L’ÉTUDE D’UN RÉCIT BIBLIQUE

(suite)

 

Dans notre précédent article, nous avons donné quelques principes pour apprendre à étudier un récit biblique. Appliquons ces principes à l’un des premiers récits des évangiles : la visite des mages : Matthieu 2.1-12.

 

          Quand ?

          Au début de la nouvelle Alliance.

          « Au temps du roi Hérode ».

          Événements antérieurs ? La naissance de Jésus (Matthieu 1). Sans doute l’espérance messianique juive a-t-elle été diffusée depuis longtemps à travers l’Orient.

          Aucune précision ne nous est donnée sur le temps qui sépare la naissance de Jésus de la visite des mages, mais à la fin du récit, Hérode fera massacrer « tous les enfants de deux ans et au-dessous »...selon la date dont il s’était soigneusement enquis auprès des mages ». Donc probablement leur voyage a duré plusieurs mois.

 

          Où ?

          Lieu de l’action : Jérusalem et Bethléhem (voir sur la carte la distance qui les sépare).

          Que savons-nous de Jérusalem ? (lieu du palais d’Hérode, du temple reconstruit, résidence des principaux sacrificateurs).

          De Bethléhem ? (v.6, parallèles indiqués : Ruth 1.1).

          « Venus de l’>Orient ». L’Orient était, pour les Juifs comme pour nous, la direction du soleil levant (puisqu’ils se plaçaient face au soleil levant pour s’ « orienter »).

          L’Orient comprenait donc la Perse, l’Arabie et la Mésopotamie. Les mages sont venus de l’un de ces pays.

 

          Qui ?

          3 groupes de personnages :

          Les mages, Hérode, les principaux sacrificateurs et les scribes.

 

          a) les mages : des savants qui avaient étudié l’astronomie, les textes sacrés de leur peuple et des peuples environnants. Ils connaissaient probablement la prophétie de Balaam (parallèle indiqué : Nombres 24.17) et peut-être celle de Daniel (9.24).

          Dans des commentaires, nous pourrons trouver des détails supplémentaires : selon le témoignage de Tacite et de Suétone, une tradition était répandue dans tout l’Orient : un homme devait sortir de Judée pour dominer le monde. Une étoile devait annoncer sa naissance. Dans un document juif du 1er siècle (le « Testament des douze Patriarches ») il est écrit : « Un astre particulier s’élèvera pour lui dans le ciel, comme d’un roi ».

 

          C’étaient des gens riches (ils peuvent s’absenter longtemps de chez eux, entreprendre un voyage coûteux, ils apportent de l’or, de l’encens et de la myrrhe).

 

          b) Hérode: nous apprenons à connaître sa cruauté par la fin du récit (v.16). Les écrits des Juifs contemporains nous en brossent un sombre tableau : fils d’un traître, il usurpe le trône, épouse une nièce du roi évincé pour légitimer sa royauté mais tue sa femme. Il fait assassiner ses deux beaux-frères, sa belle-mère et des enfants d’un lointain parent des anciens rois. Il fait même étrangler ses propres enfants craignant qu’ils ne veuillent un jour venger leur mère. Méfiant et peureux, il sursautait au moindre bruit. Sa folie de persécution redoublait sa cruauté. Nous comprenons mieux pourquoi « il fut troublé ».

 

          c) les principaux sacrificateurs et les scribes :

          Voir les parallèles indiqués : Matthieu 2.7 ; 23.2 ; Esdras 7.6, pour être renseigné sur leurs fonctions.

          C’est l’élite intellectuelle et religieuse d’Israël.

 

          Quoi ? L’action.

          Préparation lointaine : les prophéties de l’Ancien Testament, le séjour des Israélites dans l’ « Orient ».

          Préparation immédiate : lire Matthieu 1 et le récit parallèle dans Luc.

          Ce que font les mages : comment réagissent-ils à la vue de l’étoile ? Pourquoi se sont-ils mis en chemin ? (v.2). Qu’ont-ils dû faire en route ? Que feront-ils à Bethléhem ? Que fait Hérode ? Pourquoi assemble-t-il les sacrificateurs et les scribes ? Pourquoi appelle-t-il les mages « en secret » ? Pourquoi s’enquiert-il « depuis combien de temps l’étoile brillait » ? Pourquoi les envoie-t-il à Bethléhem et leur demande-t-il de revenir l’informer ? Pourquoi ajoute-t-il « afin que j’aille aussi moi-même l’adorer » ? Pourquoi agira-t-il comme il nous est dit au v.16 ?

          Que font les sacrificateurs et les scribes ? Connaissent-ils leur Bible ? Auraient-ils pu savoir ce que leur ont appris les mages ? (Daniel 9.24). Pourquoi sont-ils troublés comme Hérode (v.3) ? Attendaient-ils le Messie ? Que n’ont-ils pas fait ? (Bethléhem est à 8 km de Jérusalem). Qu’auraient-ils pu y apprendre ? N’auraient-ils pas pu avoir connaissance des faits rapportés dans Luc 1 .57-80 ; 2.21-38 ? Pourquoi ont-ils indiqué le lieu de naissance du Messie à leur ennemi juré Hérode l’Iduméen ? Qu’est-ce qui leur importe plus que la naissance du Messie ? De quoi ont-ils peur ?

          Quel eût été le cours normal des événements sans l’intervention de Dieu ?

          Que pouvons-nous apprendre des différents personnages de ce récit ? Comme les mages, utilisons-nous nos connaissances, même fragmentaires, pour la gloire de Dieu ? Sommes-nous, comme eux, préoccupés d’une chose : d’adorer Christ ? Ne nous laissons-nous pas troubler par l’hostilité de certains (v.3), l’indifférence des gens religieux (v.5-6), l’humilité des apparences extérieures (v.11a) ? Mettons-nous nos trésors à la disposition de Christ (v.11b) ? Obéissons-nous aux ordres divins comme eux (v.12) ? Serions-nous aussi troublés par l’annonce de l’avènement du Christ ?

          Nos connaissances bibliques nous laissent-elles incrédules et indifférents, comme les sacrificateurs et les scribes ? Faisons-nous cause commune avec les ennemis du Christ ?

 

          Quelle est la signification de ce récit dans l’histoire biblique ?

 

          Au début de la vie de Jésus, des païens viennent l’adorer ; ne serait-ce pas un signe annonciateur de la venue d’une nouvelle alliance qui ne serait plus réservée exclusivement aux Juifs, une préfiguration de l’entrée des païens dans l’Église (voyez Matthieu 8.11) ? En même temps, le peuple préparé depuis des siècles à la venue du Messie est troublé par l’annonce de sa naissance. Dès le début, sa royauté sera contestée, le conflit entre l’homme-roi et le Christ-roi éclate (Jean 1.11 ; Luc 19.14). Mais au milieu de l’incrédulité et de l’hostilité, des hommes trouvent le chemin de la foi et de l’adoration : symbole de la petite minorité qui reconnaîtra en Christ, malgré son humble apparence, le Seigneur du monde.

 

          En appliquant ces principes d’étude d’un récit biblique, vous allez désormais pouvoir entreprendre une merveilleuse exploration de la Parole de Dieu. Puissiez-vous en retirer un trésor de bénédictions. C’est notre vœu le plus cher.

 

www.batissezvotrevie.fr