LA PRÉDICATION APOSTOLIQUE

 

LA PRÉDICATION APOSTOLIQUE

 

          Dans notre précédent article nous avons insisté sur la substance de la prédication apostolique, à savoir la personne et l’œuvre de Christ. J’aimerais revenir sur ce point fondamental.

 

          Suite à la délivrance d’une servante possédée d’un démon, Paul et Silas sont incarcérés dans la prison de Philippes. Vers le milieu de la nuit, un grand tremblement de terre ébranle les fondements de la prison, toutes les portes s’ouvrent, et les liens de tous les prisonniers sont rompus. Le geôlier, effrayé, demande de la lumière, entre précipitamment, et se jette aux pieds de Paul et de Silas ; après les avoir fait sortir, il leur pose la question que tout être humain devrait formuler un jour dans sa vie : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » La réponse, courte, simple, résume à elle seule tout le contenu de la prédication apostolique : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé. » (Actes 16.31) Le message des apôtres était rempli de la personne de Jésus.

 

          Plus tard, Paul et Silas se rendent à Thessalonique. Changement de « décor ». Nous ne sommes plus dans une prison, mais dans une synagogue, et dans la ville ; non pas au milieu de malfaiteurs, mais parmi des Juifs pieux, des Grecs et des femmes de qualité ; les prédicateurs ne sont pas liés de chaînes, mais libres.

          Mais le message n’a pas pas changé. Pendant trois sabbats, l’apôtre Paul explique et établit, d’après les Écritures, que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. « Et Jésus que je vous annonce, dit-il, c’est lui qui est le Christ. » (Actes 17.2-3) Sa prédication était remplie de la personne et de l’œuvre de Jésus.

 

          Après avoir proclamé l’Évangile à l’Aréopage d’Athènes, Paul se rend à Corinthe. Quand Silas et Timothée arrivent de la Macédoine, il se donne tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus était le Christ (Actes 18.5). Il apparaît que l’apôtre n’avait d’autre message que la personne de Jésus-Christ.

 

          Qu’en est-il d’Apollos, homme éloquent et versé dans les Écritures ? Arrivé en Achaïe, il se rend, par la grâce de Dieu, très utile à ceux qui ont cru ; car il réfute vivement les Juifs en public, démontrant par les Écritures, que Jésus est le Christ (Actes 18.28).

 

          A Éphèse, Paul résume le ministère de Jean-Baptiste en ces termes : « Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire, en Jésus » (Actes 19.4)

 

          Devant les anciens d’Éphèse, Paul résume l’exercice de son apostolat : « Vous savez, dit-il, que je n’ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. » (Actes 20.20-21) Quel que soit l’endroit, quelles que soient la race, ou la culture ou les croyances de ses auditeurs, Paul n’avait qu’un seul message : Christ !

 

          Doit-il prêcher devant le gouverneur Félix ? Il ne va pas « adapter » son message, arrondir les angles, user de diplomatie. Le gouverneur entend Paul sur la foi en Christ ! (Actes 24.24)

 

          Plus tard, traduit devant le roi Agrippa, il proclame : « Grâce au secours de Dieu, j’ai subsisté jusqu’à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands, sans m’écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver, savoir que le Christ souffrirait, et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations. » (Actes 26.22-23)

 

          Voici l’apôtre à Rome. Plusieurs d’entre les Juifs viennent le trouver dans son logis. Paul leur annonce le royaume de Dieu, en rendant témoignage, et en cherchant par la loi de Moïse et par les prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. (Actes 28.23)

 

          Mes frères bien-aimés, rangeons au placard nos petites plaisanteries qui amusent les auditoires, attirent les regards sur nous, satisfont les démons, et laissent les pécheurs moribonds sur le chemin de l’enfer. Nous n’avons pas été appelés à des « One-man-show », mais au saint ministère. Nous ne sommes pas sur une scène, devant un public impatient de contempler l’artiste évangélique, mais dans un cimetière rempli de morts spirituels. Notre vocation n’est pas d’ouvrir des danses macabres, de faire se trémousser des squelettes dans nos salles de réunion, mais de ressusciter les morts. C’est ce que le Saint-Esprit attend de nous. Il veut nous aider dans cette redoutable et glorieuse mission.

          Nous désirons son onction ? Prêchons Christ. Nous aspirons à sa démonstration de puissance ? Prêchons Christ. Le Saint-Esprit a été envoyé pour glorifier Jésus, et non les prédicateurs. Dans la vallée des ossements, le prophète ne rit pas, il ne danse pas, il se lamente et appelle l’Esprit. Il existe un endroit où le peuple de Dieu mange, boit, se divertit et danse : c’est devant le veau d’or !

          Ôtons de nos prédications toutes nos couronnes de vanité, parées des perles de la philosophie, de la sociologie, de la psychologie, et autres « gies », qui font disparaître le Maître derrière notre égo boursouflé. Allons nous plonger sept fois dans le fleuve de Dieu, et même plus si nécessaire, et soyons guéris de la lèpre qui a souillé et nos cœurs et notre prédication.

 

Paul BALLIERE

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