LA DIRECTION DIVINE 13° partie

 

Nous publions ci-dessous la suite de l’étude présentée par le pasteur W.H. BEUTTLER, en mai 1959, lors de la Convention nationale des Assemblées de Dieu de France. Ce texte provient de la traduction orale. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.

 

LA DIRECTION DIVINE

(13° partie)

 

Dirigés par la paix de Dieu

 

          Lisons dans I Corinthiens, chapitre 14, verset 30 :

          L’Apôtre Paul parle du prophète qui accomplit son ministère de la part de Dieu. Il présume que quelqu’un parle sous l’inspiration du Saint-Esprit et il dit : « Si quelqu’un d’autre a une révélation dans l’assemblée, que le premier se taise ». Ecoutez. Si je vous prêche, même sous l’onction de l’Esprit, je ne suis pas, moi, tellement important, pour que l’Esprit ne puisse pas descendre sur quelqu’un d’autre, dans l’auditoire, et qu’il donne une parole prophétique ; ou un parler en langues avec une interprétation. Voici ce que je fais dans notre Ecole biblique. Je dis : « Etudiants ! si l’Esprit de Dieu descend sur vous, et que vous ayez une manifestation de l’Esprit, même si je ne le discerne pas, donnez libre cours à cette manifestation ». Souvent, je le discerne, je sais que quelqu’un a quelque chose à donner de la part de Dieu. Je m’arrête et je dis : « Si quelqu’un a un message à donner en langues, qu’il le donne ». Mais si je ne le discerne pas (je ne suis pas infaillible !) je leur dis : « Mettez-vous debout, afin que je sache que vous avez un don à donner, lorsque je vous verrai, je me tairai pour que vous puissiez parler de la part du Seigneur. Lorsque vous aurez terminé, asseyez-vous, et moi, je continuerai de parler ». Dieu agit alors magnifiquement.

          C’est exactement comme ceci : il y a une conférence entre frères, et on apporte un télégramme sur le bureau de celui qui dirige la réunion. Ce dernier dit : « Nous allons arrêter nos discussions un moment. Il y a ici un télégramme pour Frère Untel. Veuillez venir et prendre ce télégramme ». Ce frère en prend connaissance. « Maintenant, nous pouvons continuer ».

          Qu’est-ce qui ne va pas ? Dieu accomplit son œuvre, et parfois, quelqu’un a besoin d’un télégramme de la part de Dieu ; quelques fois c’est le prédicateur qui en a besoin ! Dieu m’a déjà envoyé des télégrammes, lorsque j’avais de la crainte, et que j’avais besoin d’une nouvelle assurance de la part de Dieu. Il voyait que je commençais à m’égarer, que j’avais peur de tous les hommes qui étaient derrière moi. Certains d’entre eux me critiquaient, je perdais mon assurance, et je me disais : « Il vaut peut-être mieux que je ne dise pas cela, peut-être seras-tu critiqué par ceux qui sont derrière toi ». Et voilà un don en langues : « Ainsi parle le Seigneur, n’aie aucune crainte car je suis avec toi ; déclare et prêche tout le conseil de Dieu ». Alléluia ! j’avais mon télégramme !

 

          J’ai vu Dieu faire des choses pareilles. Bien sûr, il y a des théologiens qui disent : « Dieu veut que vous compreniez que pendant que je parle, je ne tolérerai aucune interruption ! et si vous avez quelque chose à dire, vous attendrez que j’ai terminé ! »

          Mais écoutez-moi : Beuttler n’est pas si grand… et ce qu’il dit n’est pas si important, qu’il ne puisse faire un pas sur le côté et donner la chaise au Saint-Esprit. Il y a des personnes qui sont aussi importantes que cela, mais, je ne le suis pas. Aussi, lorsque je vois que l’Esprit de Dieu veut se manifester, retenu dans mon Esprit, je m’arrête. Quelqu’un a des dons ? je donne au Saint-Esprit la place et le chemin, et lorsqu’il a terminé, je continue. Savez-vous ce que j’ai découvert ? Parfois le Saint-Esprit termine ma prédication lui-même, et c’est lui qui dit ce que j’allais prêcher. Il le dit d’une façon tellement meilleure que je n’ai plus besoin de parler…. Il y a des frères qui disent que ce n’est pas dans l’ordre, mais j’ai vu l’Esprit œuvrer, travailler et des choses pareilles sont parfaitement en règle avec l’action de l’Esprit.

          Le Saint-Esprit de Dieu conduit, il parle, il rend témoignage, et le fait de sa direction dans nos vies est une évidence que nous sommes fils de Dieu. Car ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont les fils de Dieu.

          Nous avons parlé sur la direction divine ; nous allons continuer et conclure ce sujet.

          Dieu peut parler parfois d’une façon étrange, qui n’est pas la manière habituelle dont Dieu parle à son peuple. Je vous ai dit que Dieu donnait des signes, mais il n’aime pas agir de la sorte. Il parle parfois de façon frappante, étrange. J’ai moi-même entendu la voix de Dieu ; il m’a déjà parlé d’une manière audible, mais tout au plus, deux ou trois fois dans ma vie. Il l’a fait seulement une fois d’une façon si distincte que c’est hors de question. Mais en général, Dieu n’agit pas de la sorte. C’est très rare, et nous ne devrions pas rechercher ces choses dans nos cœurs.

 

          Lisons dans l’épître aux Colossiens, chapitre 3, verset 15 : Voici ce que je vous suggérerai : nous avons là une des façons les plus générales par lesquelles Dieu nous conduit à travers son esprit :

          « Que la paix du Christ règne dans vos cœurs ».

          J’aimerais vous parler maintenant de la direction divine au travers de la paix de Dieu. Je crois que, pour ma part, je suis conduit par ce moyen, plus que par un autre. Nous parlons toujours de la direction de Dieu par l’Esprit, mais c’est par cette paix intérieure de l’Esprit que Dieu me conduit le plus particulièrement.

          Dans l’original – le grec – ce verset est très remarquable : « Que la paix de Dieu soit l’arbitre de vos cœurs ».

          Un arbitre, c’est celui qui met en règle une dispute. Aux Etats-Unis, nous avons une quantité de disputes entre patrons et ouvriers, et, très souvent, il faut que nous fassions appel à un homme choisi, qui lui-même, réglera le différend, qui décidera finalement sur ce qui devra être fait. Voilà l’une des activités de la paix de Dieu.

          Maintenant, avant que nous puissions le comprendre, avant que nous puissions nous servir de ce moyen, il nous faut l’idée très claire de ce qu’est réellement la paix de Dieu. La paix de Dieu est un repos surnaturel dans nos cœurs. Lorsque je dis « surnaturel », je ne veux pas dire quelque chose d’extraordinaire, de phénoménal ; je veux dire simplement que cette paix de Dieu n’est pas une paix naturelle, ordinaire ; elle est produite dans nos cœurs par l’Esprit de Dieu. Quand elle arbitre, ou dirige, elle rend témoignage pour que nous agissions d’une certaine manière, à moins qu’elle ne mette dans nos cœurs un souci concernant un projet, une voie que nous pourrions prendre.

          Faisons maintenant une distinction importante. Il y a deux sortes de paix :

 

          1) La paix en Dieu, avec Dieu : Romains, chapitre 5, verset 1.

 

          Il nous est dit, ici, que nous avons la paix avec Dieu. Voici ce qu’est la paix avec Dieu. Le pécheur est dans un état d’inimitié avec Dieu, mais au travers du sang de Jésus-Christ, et notre foi dans la vertu de ce sang, nous obtenons la paix avec Dieu, c’est-à-dire que cet état d’inimitié entre Dieu et nous-même est enlevé au travers du sang de Christ, et que nous avons, alors, la paix avec Dieu. Nous ne sommes plus des ennemis. C’est exactement comme lorsque deux pays sont en guerre ; finalement, par un moyen ou un autre, ils arrivent à une réconciliation ; un état de paix est déclaré.

          Cela, c’est la paix avec Dieu.

 

          2) Mais la paix venant de Dieu est autre chose.

 

          Lisons dans l’Epître de Paul aux Philippiens, chapitre 4, v. 7.

 

          Il est question, ici, de la paix de Dieu. Ayant fait au travers de l’activité de l’Esprit Saint, la paix avec Dieu, nous recevons la paix de Dieu dans nos cœurs. Nous recevons un profond repos intérieur, un repos surnaturel, premièrement, parce que ce repos ne peut être produit que par le Saint-Esprit, et deuxièmement, parce que c’est un tel repos qui gardera notre cœur en paix malgré toutes les circonstances contre nous. C’est cette profonde paix, ce calme intérieur que Dieu met dans nos esprits.

          Revenons à notre verset : « la paix de Dieu arbitrera, ou régnera dans vos cœurs », et disons-le de la façon suivante :

          Supposons que j’aie deux voies à suivre. Je peux m’en aller de ce côté-ci, ou de ce côté-là. Quel chemin dois-je emprunter ? La paix de Dieu m’aidera. Pendant que je contemple cette voie-ci, j’ai un manque d’assurance dans mon cœur, un manque de repos, de calme. J’ai l’esprit inquiet. C’est la paix de Dieu qui rend témoignage et qui dit : « Non, ne va pas par ici ». Lorsque je regarde l’autre voie, et que je la suis, il n’y a pas un manque de repos dans mon cœur, mais il y a au contraire un grand repos, une assurance intérieure. Il y a quelque chose qui me dit, en moi-même : « Voilà le chemin ». Evidemment, on ne peut pas bien expliquer cela, c’est une chose qu’il faut expérimenter. Comme je vous l’ai déjà dit, je suis très souvent, presque toujours, conduit par la paix de Dieu, dans mes voyages. Si je le veux, je puis aller dans un certain pays, ou bien aller dans un autre. Je dois faire un choix entre ces deux pays différents, parce que je ne puis aller en même temps dans les deux. Alors, je me tourne vers Dieu. Dans mon cœur, je sens la direction que je dois prendre, uniquement par la paix intérieure que je ressens, ou le manque de repos intérieur. Alors, je suis cette paix dans la direction donnée.

          « Que la paix de Dieu habite dans votre cœur »

 

          Supposons que vous ayez le désir de vous rendre en Amérique. Vous avez de l’argent, vous en avez le temps, vous avez cette possibilité (évidemment, c’est une supposition !) Mais si, au moment où vous faites vos plans, vous sentez votre cœur mal à l’aise, si l’assurance vous manque, si vous n’avez pas un repos intérieur, c’est que ce n’est pas là la voie que vous devez prendre. La paix de Dieu est un moyen magnifique pour nous conduire.

          Une fois, on m’a invité pour aller enseigner dans une certaine école biblique des Etats-Unis. Plusieurs années avant de m’y rendre, je savais qu’un jour, j’enseignerais dans une école biblique. Même lorsque j’étais pasteur, je le savais. J’ai donc été invité à me joindre au corps enseignant. Nous avons eu une interview, et pendant ce temps, ma femme était assise dans la voiture. Nous avons parlé du travail dans cette école, ils m’ont dit ce que je devrais enseigner, et d’autres choses concernant cet enseignement. Plus on me parlait, plus je me sentais mal à l’aise. Je n’avais pas la paix dans mon esprit ; plus ils me parlaient, plus je sentais que ce n’était pas cela. Ils désiraient fort m’avoir dans leur école biblique et ils m’ont dit : « Frère Beuttler, quelle est votre réponse ? » Je leur ai répondu : « Je vous écrirai demain, je ne puis prendre une décision immédiate ». Dans mon cœur, je savais déjà ce que serait ma décision, et je suis sorti pour voir ma femme. Je ne lui ai rien dit concernant notre entretien, je lui ai seulement dit : « Comment te sens-tu à l’égard de cette proposition ? » Elle m’a répondu : « Je me sens mal à l’aise à ce sujet ». Je lui ai dit : « Comment, tu te sens mal à l’aise, moi aussi ! » Tous deux nous avons réalisé que ce n’était pas là notre voie. C’était la paix de Dieu qui faisait l’arbitre dans nos cœurs. Elle voulait nous dire : « Non, non, ne le fa is pas» et ainsi, nous n’y sommes pas allés.

          Je n’ai eu aucune vision. Pourquoi avoir besoin d’une vision ? Je n’ai pas eu de révélation, je n’ai entendu aucune voix, aucun ange n’est venu me visiter. Il n’y avait ni tonnerre, ni éclairs, mais tout simplement, il y avait un manque de repos, de calme intérieur ; c’était la paix de Dieu qui arbitrait, et c’est tout ce dont nous avions besoin.

 

W.H. BEUTTLER

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