ETRE SEUL, UN PRIX A PAYER

 

ÊTRE SEUL, UN PRIX A PAYER

 

          Il est humain de faire chœur avec la foule. Il est divin de se tenir debout et seul. Si un homme suit le grand nombre, va et vient avec la marée, on peut dire de lui : "Voilà l'homme, cela lui ressemble !". Mais suivre un principe, résister à la marée, c'est avoir dans sa vie quelque chose de Dieu.

 

          Quoi de plus naturel que de compromettre sa conscience, pour se plier au goût du monde et à la mode religieuse ? N'y a-t-il pas tout à gagner ? Il est divin de les sacrifier tous deux sur l'autel du devoir et de la vérité.

 

          "Personne ne fut avec moi, mais tous m'abandonnèrent", écrivait le vaillant apôtre en décrivant sa première comparution devant Néron, parce qu'il croyait et enseignait contrairement au monde romain. La vérité n'est plus de mode depuis que l'homme a changé sa robe d'immaculée lumière pour un vêtement de feuilles fanées.

 

          Noé bâtit, et voyagea seul. Ses voisins se moquèrent de ses craintes puériles en apparence et périrent tous, sans une seule exception. Abraham marcha et adora seul. Les Sodomites se riaient du simple berger; ils suivirent le courant du monde et furent la proie des flammes. Daniel mangea et pria seul. Élie sacrifia et témoigna seul. Jérémie prophétisa et pleura seul. Jésus aima et mourut seul.

          Israël au désert louait Abraham, et persécutait Moïse. L'lsraël des Rois louait Moise et persécutait les prophètes. L'Israël de Caïphe louait les prophètes et persécutait Jésus. L’Église des papes louait le Sauveur et persécutait les saints. Et aujourd'hui des multitudes dans l’Église professante et dans le monde applaudissent le courage et l'énergie des patriarches et prophètes, des apôtres et martyrs, mais condamnent comme de l'entêtement ou de la folie, la même fidélité pour la vérité.

 

          On cherche aujourd'hui des hommes et des femmes, jeunes et vieux, qui veulent obéir à la parole de Dieu seule, et sont prêts à sacrifier pour cela leur fortune, leurs amis et même leur vie.

 

T. AUSTIN SPARKS