L'EGLISE LUNE (rôle de la lumière)

 

Le rôle de la lumière dans le Réveil de l’Eglise

 

Chapitre 10

 

L’ÉGLISE LUNE

 

« Qui est celle qui apparaît comme l'aurore,

belle comme la lune, pure comme le soleil ? »

 

          C’est le témoignage rendu à la bien-aimée dans le Cantique des Cantiques (6.10). Dans ce passage, quatre images sont employées pour parler d'elle. Elle apparaît comme l'aurore, elle est belle comme la lune, elle est pure comme le soleil, et elle est terrible comme des troupes sous leurs bannières.

          La bien-aimée suscite des réflexions et des interrogations : « Qui est celle... ? » Ce n'est d'ailleurs pas la première fois, ni la dernière, que l'on s'interroge à son sujet. Déjà, au chapitre 3 verset 6, nous lisons : « Qui est celle qui monte du désert, comme des colonnes de fumée... » ; et plus tard, au chapitre 8 verset 5 : « Qui est celle qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ? ». Il doit en être ainsi de l’Église. Elle doit aussi susciter des questions.

 

Questions au sujet de Jésus

 

          Jésus ne laissait pas les gens indifférents. Que de fois a-t-on posé la question : « Qui est celui-ci ? »

          On exprimait ainsi tantôt le rejet, l'étonnement ou la surprise, tantôt une admiration enthousiaste. Après que le Seigneur ait menacé les vents et la mer, les disciples s'interrogent : « Quel est celui-ci, à qui obéissent même les vents et la mer ? » (Matthieu 8.27) Proclame-t-il le pardon des péchés à une femme qui pleure à ses pieds, qu'immédiatement ceux qui sont à table avec lui se mettent à dire en eux-mêmes : « Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés ? » (Luc 7.49) Dans une synagogue, Jésus délivre un homme possédé d'un esprit impur. Tous sont saisis de stupéfaction et se demandent les uns aux autres : « Qu’est-ce que ceci ? Une nouvelle doctrine ! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ! » (Marc 1.27) La renommée de Jésus s'est répandue jusqu'au palais d'Hérode. Le roi ne cache pas sa perplexité : « Qui donc est celui-ci, dont j'entends dire de telles choses ? » (Luc 9.9)

          Non, Jésus ne laissait pas indifférent. Qu'en est-il de nous ?

 

Questions sur l’Église

 

          Lorsque le Bien-aimé porte ses regards sur l’Église., son cœur devrait être rempli d'une admiration toujours nouvelle, à cause de son œuvre en elle. Quant au monde, le contact avec l’Église. de Jésus-Christ devrait l'amener à se poser bien des questions. Il en fut ainsi au premier siècle. Après l'effusion de l'Esprit et l'expérience glorieuse de Pentecôte dans la chambre haute, la multitude de témoins, entendant les disciples parler dans des langues qu'ils ne connaissaient pas, ne cache pas son étonnement et sa surprise : « Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? » (Actes 2.7-8) Après avoir entendu le discours de Pierre, les milliers de Juifs ont le cœur vivement touché et ils demandent : « Hommes frères, que ferons-nous ? » (Actes 2.37) Après la guérison miraculeuse du boiteux de la Belle porte du temple, Pierre et Jean sont traduits devant le sanhédrin. Les chefs du peuple et les principaux sacrificateurs leur demandent : « Par quel pouvoir, ou au nom de qui avez-vous fait cela ? » (Actes 4.7) Nous pourrions multiplier les exemples dans l'histoire de la première Église. Le peuple de Dieu de ce vingt-et-unième siècle ne doit pas laisser les gens dans l'indifférence. Que notre vie et notre rayonnement les amènent à s'interroger, à se remettre en question, et à venir vers leur Sauveur et Seigneur.

 

Comme l’aurore

 

          La bien-aimée apparaît comme l'aurore, ou l'aube du jour. L'aube, c'est la première lueur du jour qui se produit à l'horizon. L'aurore, c'est la lumière qui précède le lever du soleil.

          L’Église apparaît comme l'aurore, parce qu'elle est porteuse du message de la résurrection et de la vie. Matthieu nous parle du jour de la résurrection de Christ : « Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre. » (Matthieu 28.1) Nous apprenons que le sépulcre est vide. Christ vit à jamais ! Après la nuit de la crucifixion, de la mort, et du tombeau, c'est l'aube d'un jour nouveau. Le jour du triomphe de Dieu sur la mort. Le jour de la vie éternelle. Marc précise : « Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever. » (Marc 16.1-2) C'était bien un jour nouveau. L'aurore de la résurrection avait précédé le lever du soleil. Nous sommes le peuple de cette aurore-là. Jésus, le soleil de justice s'est levé de la tombe. Il règne pour l'éternité. « Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. » (Actes 4.33) Imitons-les.

          De plus, l’Église. est le témoin de sa propre vie de résurrection en Christ. Elle est unie à Jésus, dont l'aurore est un symbole. N'est-il pas le premier-né d'entre les morts (Colossiens 1.18) ? Les ombres ont fui. Il n'existe plus de barrière entre l’église. et son Seigneur. Nous sommes nés de nouveau. Dieu nous a rendus à la vie avec Christ. Il nous a ressuscités ensemble. Notre avenir est brillant comme la lumière matinale. Si l'aube s'est levée dans nos cœurs, nous pouvons paraître comme « les fils du jour » devant notre génération.

 

          L’Église est messagère d'espérance. L'aube est la promesse d'une lumière plus intense qui vient. Nous avons goûté à la vie de Christ. Nous l'avons reçue. Elle ne demande qu'à se développer, ainsi que nous l'enseigne le livre des Proverbes :

 

          « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l'éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. » (Proverbes 4.18)

 

          A l'inverse de la voie des méchants qui « est comme les ténèbres ; ils n’aperçoivent pas ce qui les fera tomber. » (Proverbes 4.19)

 

          Quelle est donc notre espérance ? Un jour nouveau, comme l'écrit l'apôtre Pierre :

 

          « Nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs. » (2 Pierre 1.19)

 

          Apparaissons comme l'aurore, victorieux de la chair, du monde, et du diable. Nous vivons dans la perspective des noces de l'Agneau. La nouvelle Jérusalem sera une cité lumineuse. Dès ici-bas, reflétons la gloire de Christ.

 

Belle comme la lune

 

          La lune n'a rien d'attrayant en elle-même. Il en est ainsi de nous. L’Église est constituée de pécheurs pour lesquels Christ est mort. Paul était bien conscient de cette réalité lorsqu'il écrivit: « C'est une parole certaine et entièrement digne d'être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. » (1 Timothée 1.15) Beaucoup de croyants, formant l’Église., sont privés de bien des avantages humains et terrestres. D'ailleurs, à ce sujet, Paul n'hésite pas à rappeler le choix de Dieu : « Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification, et rédemption. » (1 Corinthiens 1.27-30)

 

          En elle-même, la lune est obscure. Elle tire toute sa lumière du soleil, et elle la reflète incessamment, à moins que la terre et ses influences n'interviennent. La beauté de la lune réside donc dans et par la réflexion du soleil. Le soleil est son tout. Hors de lui, elle n'est rien. S'il disparaissait, elle deviendrait inutile. Il en est ainsi de l’Église. Elle n'est belle qu'à cause du reflet de Christ sur elle. En nous-mêmes, par nature, tout est ténèbres. Il n'y a de lumière que dans le Seigneur. Reposons-nous sur notre divin soleil, notre centre, notre tout. Vivons dans une absolue dépendance de Christ, par-delà les choses de la terre, et malgré la terre. Il est, en effet, notre soleil, comme l'a prophétisé Malachie :

 

          « Pour vous qui craignez mon nom se lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera sous ses ailes. » (Malachie 4.2)

 

          C'est aussi ce qu'a chanté Zacharie, le père de Jean-Baptiste, dans son cantique prophétique :

 

          « ...le soleil levant nous a visités d'en haut, pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour diriger nos pas dans le chemin de la paix. » (Luc 1.78-79)

 

          Tournés vers Christ, nous ne voudrons plus nous mouvoir que dans son orbite, dans le chemin où il nous veut :

 

          « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » (2 Corinthiens 3.18)

 

          La lune est la principale lumière du monde lorsque le soleil est absent. Lorsqu'il fait nuit, c'est elle qui éclaire la terre. En effet, le soleil n'a pas plus tôt disparu à l'horizon que la lune se présente pour en recevoir les rayons, et pour les refléter sur un monde enveloppé de ténèbres. C'est sa raison d'être : « Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire (le soleil) pour présider au jour, et le plus petit luminaire (la lune) pour présider à la nuit. Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. » (Genèse 1,16-17) C'est la vocation de l’Église. sur le plan spirituel. Elle est la lumière du monde. Elle doit éclairer les âmes plongées dans les ténèbres. Elle ne le peut qu'en reflétant la gloire de Christ. Comme la lune transmet à la terre ce qu'elle reçoit du soleil, nous sommes appelés à transmettre aux autres ce que nous recevons de Jésus.

 

          La lune est « céleste », mais son rôle est terrestre. Il en est ainsi de nous. Désormais, nous sommes « célestes », mais notre rôle est de briller pour la terre. Paul nous le rappelle : « Il (Dieu) nous a ressuscites ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. » (Éphésiens 2.6-7) Le monde ne voit pas Jésus, mais l’Église. le voit et sa responsabilité est de témoigner de son Seigneur.

 

          Par ailleurs, nous connaissons aujourd'hui l'influence exercée par la lune sur les marées, le temps, les moissons, notre être physique et psychique. Quelle devrait être alors notre influence spirituelle sur nos contemporains !

 

          La bien-aimée...comme la lune! Ces choses sont-elles écrites seulement pour la beauté des images poétiques, ou pour nous enseigner la nature, la vocation, le rôle, la responsabilité et les privilèges des enfants de Dieu ? Que Dieu nous aide à entrer dans la réalisation de ses magnifiques desseins ! Pratiquons les œuvres bonnes que Dieu a préparées pour nous. C'est pour cela que nous sommes l'ouvrage de Dieu, et que nous avons été créés en Jésus-Christ. Tenons-nous sérieusement en éveil contre tout ce qui peut nous empêcher de refléter la lumière céleste de Christ dans toutes nos voies. Laissons luire cette lumière sur nous dans tout son éclat. Si nous marchions dans la lumière de Christ, certainement nous la refléterions, et ainsi serions-nous gardés dans la position qui nous convient. Nous ne sommes pas appelés à éclairer le monde de notre propre gloire, mais simplement à transmettre ce que nous recevons de Christ : une lumière sans mélange, sans compromis.

 

Paul BALLIERE

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